La tête enfouie dans le cou d'Estelle, je respire son parfum Coco Mademoiselle de Chanel. Ses notes d'orange, de jasmin et de rose chatouillent mon sens de l'odorat. Pourtant, il est réconfortant, il se mélange parfaitement à la peau sucré de ma fiancée. Mes bras l'encerclent avec force comme par peur de ne plus la revoir.
— Pour moi aussi, c'est dur, tu sais. Ne restes pas ainsi, tu vas finir par être très en retard pour ta reprise au travail.
Elle me murmure ses mots comme pour me rassurer, complètement illogique ! Je me rends compte de l'inversion de nos rôles. Comment peut-elle me remonter le moral alors qu'elle a perdu tant en quittant la Californie, il y a déjà vingt-quatre heures. Je me redresse et passe mes doigts dans sa chevelure blonde.
— Je t'admire mon ange, tu me pousses à te quitter après toutes ces épreuves vécues depuis les trois derniers mois.
— Justement, je te quitte Michaël, t'avoir eu non-stop auprès de moi, je sature. Alors, part très loin et ne revient jamais.
Sa référence au roi lion a le mérite de m'offrir un sourire sincère. La tension qui flotte au-dessus de nous depuis notre retour s'atténue. Ses lèvres se desserrent pour répondre à cet instant plus léger mais je ne suis pas dupe. Le voile trouble brillant dans son regard parle pour elle, Estelle souffre mais se force à faire bonne figure, sa détresse me donne envie de ne pas la quitter. Je pose ma bouche contre la sienne, mon acte témoigne de tout l'amour ressenti à son égard. Cette femme intelligente lis en moi comme dans un livre ouvert.
— Tout ira bien, je m'en sortirai, pour elle, pour nous. On retrouvera nos marques, on y arrivera ensemble. Je t'aime Michaël.
Résigné à quitter l'appartement, je me dirige vers la porte, un dernier regard en sa direction.
— Je t'aime mon cœur à ce soir.
La route me paraît bien trop courte à mon goût, la boule qui se forme dans mon estomac ne cesse de grandir. Un sentiment de malaise me paralyse, une fois garé sur le parking, mes pieds refusent de descendre du véhicule. Je repense à cet enfer. Le visage meurtri de Diane, ses yeux révulsés, tous me traversent. La nausée remonte dans ma bouche, je ne suis pas loin de vomir. La journée commence mal...Concentre toi sur Estelle...Cette bulle créé loin très loin de la France, notre parenthèse funeste a eu le mérite de nous souder d'avantage. L'équilibre perdu lors de notre premier voyage, nous avons finalement réussi à le retrouver. Un retour aux sources dans cette ville qui a vu naître nos sentiments. Dommage, d'avoir repris un allé simple pour la Charente- Maritime. Le deuil étouffant de l'autre côté de l'Atlantique a eu raison de l'envie viscéral de ma fiancée à revenir ici. Je ne peux l'en blâmer. Quel prétexte aurais-je pu inventer pour rester ? Face au malheur qui s'est abattue sur sa famille. Devrais-je lui avouer la cruelle vérité ?
— Mon amour, ne m'en veut pas, je ne souhaite pas rentrer, on va revoir Cassie, je sais tu l'adore, oui, mais vois-tu, on s'est roulé une pelle torride avant notre départ aux Etats- Unis...Oui, c'est dégueulasse, je comprends, tu es en colère. Du coup, tu comprends, on est mieux tous les deux qu'avec elle.
Ce dialogue irréel dicté dans ma tête me donne encore plus mal au cœur, si, il n'y avait qu'Estelle à qui je devais des comptes.
Oui, j'ai revu Benjamin à l'enterrement, la culpabilité, le stress me rongent tout autant. J'ai peur d'avoir le mot adultère tatoué sur mon front. Sous le coup de l'émotion, je ne réfléchissais pas aux Etats-Unis, là nous somme en France...Comment travailler à ses côtés sans éprouver de gêne et de remords ? Cette tâche m'apparait comme un parcours du combattant...J'observe mon reflet dans le rétroviseur de ma voiture en espérant capter l'énergie essentiel pour recommencer tout à zéro. Cassie n'hantera plus mes pensées ! Jamais, mes jambes me conduiront vers le chemin de la tromperie. Tout ceci est derrière nous, mon frère mérite ma dévotion. Je vais me dédier corps et âme à se travail sans mettre en péril notre relation fraternelle.
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Notre monde tourne à l'envers.
DragosteSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...