Je farfouille dans le paquet posé sur mes genoux à la recherche d'une nouvelle douceur. Le bruit de mes recherches résonne dans la maison. Je la déballe dans un geste rapide puis jette l'emballage qui rejoint ses frères et sœurs sur ma table basse. De nombreux morceaux de papiers froissés signe de mon état émotionnel au plus bas, demain pas question de se plaindre de mon ventre douloureux. Oui, ma sur consommation de caramel en sera la cause.
— Assume ta boulimie ma cocotte, me dis-je à voix haute.
Je mâche fort, les jambes croisées sur mon canapé face à une télévision allumée dont je ne regarde à peine le contenu. Benjamin m'a prévenu qu'il aurait trois jours de réunions intenses sans savoir au préalable à quelle heure, il rentrerait. Mon mari m'avait promis de faire des efforts, mais je constate avec regrets d'un manque total de vérité au sujet de ses bonnes résolutions. Cependant, je reconnais ses efforts pour nous changer à tous les idées, notre séjour à Disney était très agréable, j'en garde d'excellent souvenir. Malgré cet interlude dès plus douce, d'autres réminiscences s'imposent dans ma mémoire un nombre incalculable de fois. Mon cerveau me pousse à revivre en boucle cet écart de conduite. Michaël absent depuis deux mois ne l'est pas du tout dans ma tête, il garde la première place du podium envers et contre tout. Ce n'est pas faute d'essayer de m'accrocher le plus possible à ma famille. Ne plus être hantée par notre premier baiser, mais impossible, je n'y arrive pas. Depuis ce premier songe étrange dans les égouts de notre ville, il ne passe pas un soir où Michaël m'apparait dans mes rêves. Encore et encore nuits après nuits, je le vois. J'ai beau l'avoir imaginé ce premier baiser, je n'aurai jamais pu deviner à quel point, il allait chambouler ma vie, à peine le temps de le savourer... De réaliser, le sort tragique de la maladie de la mère de sa fiancée, la vie, nous a rappelés à l'ordre. Un coup de fouet brutal, nous obligeant à tout oublier...Reprendre le cours de nos histoires individuelles à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.
La scène du baiser en tête, je bloque les parties de mon corps mental qui souhaite tout décortiquer. Je ne parle même pas de mon corps émotionnel...Je refuse de mettre des mots sur mes émotions. Pourquoi le faire ? Il est parti et je suis là...Il vit une terrible épreuve et je me retrouve à me plaindre de ne pas avoir pu continuer à tromper mon mari. Je me sens si ignoble, je me déteste comme jamais, je me suis détestée auparavant. Malgré cela, je n'arrive pas à le chasser de mon esprit, mes doigts bloquent sur son prénom dans mon répertoire de téléphone. Impossible de lui envoyer un seul message, ni aucun coup de fil, sans nouvelle de lui, je me lance dans des discours décousus...Puis j'efface tout et revient donc au point de départ. Ici l'heure de mon horloge indique vingt-trois heures, je ne sais même pas quelle heure il est en Californie....
Sans contrôler mes mouvements, j'appuie sur l'icône Google, je tape l'information qui trotte dans ma tête. En moins d'une seconde, j'ai la réponse à ma question silencieuse, le moteur de recherche m'indique qu'il est quatorze heures aux Etats-Unis. Michaël ne s'apprête donc pas à aller dormir comme ici. Bien sûr, je me demande ; que peux-t-il bien faire en cet instant précis ? Pense-t-il à moi ? Est-ce que je lui manque ?
— Quelle imbécile, il vient d'enterrer la maman de sa compagne...Non, je ne lui manque certainement pas ! Il n'a pas que ça à faire de penser à la femme de son propre frère ! Ressaisit toi Cassie !
Oui, je me parle à moi-même, je perds vraiment la tête...Je repousse donc mon paquet de confiserie, retire le plaid qui me tenait bien chaud puis part me coucher. En priant pour être délivrer de ma culpabilité par un sommeil rapide...
— Bon, je n'ai plus qu'à aller moi aussi me coucher.
— Pas question...
Ses lèvres se pressent sur les miennes et mon souffle se bloque dans ma cage thoracique tant je suis prise dans un tourbillon de sentiments. Notre baiser s'intensifie à mesure des secondes qui s'écoulent. Nos êtres se soudent. Ma poitrine écrasée contre son torse, je perçois le battement rapide de son cœur. Nos deux corps brûlent de la même chaleur, une part de moi tire la sonnette d'alarme, elle rugit si fort pour arrêter cette grosse bêtise. Pourtant...je continue. Mes bras s'accrochent à sa nuque, ses doigts s'aventurent un peu partout faisant augmenter mon désir. J'ai un besoin viscéral de le sentir d'avantage contre moi. Il me plaque contre le mur derrière nous, sa bouche me parsème de bisous doux et fiévreux dans le creux de mon cou jusqu'à la naissance de mes seins. Alors qu'il me dévore, mon être se consume, je vais fondre. Michaël envoi valser mes vêtement à l'autre bout de la pièce, je ne perds pas une minute pour le délester de son t-shirt aussi afin d'être à égalité. Les yeux dans les yeux, nos lèvres ne se quittent pas. Sa langue balaye mes doutes, ses mains déterminées tatouent à jamais nos désirs inavoués depuis tant de mois. Nous nous aventurons sur un chemin bien compliqué mais la raison semble s'être évaporer, seul réside en nous l'écho des gémissements ardent qui nous embrasent.
VOUS LISEZ
Notre monde tourne à l'envers.
RomansaSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...