— David arrête de parler si vite au téléphone, je ne capte pas la moitié de ce que tu me demandes.
Tout en parlant avec mon mari, je vérifie une dernière fois nos valises, je barre de ma liste les tâches accomplies. Puis, je fais signe à Benjamin pour qu'il récupère nos bagages pour les déposer dans le coffre. David continue de déblatérer un tas d'informations, je ne retiens pas la moitié de ce qu'il me dit, mes doigts tapotent les rebords de ma table basse.
— Je vais devoir raccrocher chou, sinon, je serai en retard pour notre week end de trois jours. En plus j'attends un coup de fil de Marie... Comment ça tu l'as déjà eu au téléphone ? Tempérance et elle sont déjà arrivées...Bon écoute tant mieux, je te laisse à tout à l'heure.
Je lance mon portable sur le dessus du canapé, je peste en mon fort intérieur, j'ai à peine pu en placer une, qu'est-ce qu'il m'énerve quand c'est comme ça. Est ce qu'on avait besoin d'être autant ? Pourquoi inviter Michaël et Estelle derrière mon dos...Qu'il invite Marie et sa cousine à la limite, j'adhère à cent pourcent, je nous imaginais déjà faire des battle de Karaoké, boire des litres de téquila, de lancer des parties de Just Danse. Non, il n'a rien trouvé de plus drôle de les convier à sa petite sauterie, tant pis si je suis mal à l'aise. J'attrape un cousin le plaque sur ma bouche, un énorme crie de frustration jaillit de mes poumons.
— Cassie, tu es prête ? La voiture chauffe, je n'attends que toi. Tu as l'air perdu dans tes pensées...Ne t'inquiète pas pour les filles, elles vont s'éclater avec mes parents.
Benjamin m'embrasse la joue puis repart dehors, je n'ai même pas remarqué qu'il m'a rejoint. Au moins il ne m'a pas vu crier...Merci Michaël qui depuis son retour me provoque des absences. En plus, nous devons aller les chercher pour faire la route ensemble. Je souffle pour la énième fois en trainant des pieds vers mon mari, je me laisse tomber grossièrement sur le siège, la ceinture déjà dans les mains prête à être insérer. Les lunettes vissées sur le nez, la tête contre la fenêtre passagère, mon ventre joue les moralisateurs en se tordant dans tous les sens.
— Sa va pas ma chérie ? Tu n'as pas assez déjeuné, il y a des petits gâteaux secs dans la boîte à gant. J'ai pensé à t'acheter tes préférer hier.
J'ouvre le compartiment et y découvre des spéculoos, ça me touche que Benjamin est pris le temps de m'en acheter pour le voyage. Je saisi un paquet, alors, qu'il s'apprête à reculer pour sortir de notre portail, je pose mes mains sur son avant-bras, je bascule mon corps vers lui pour accéder à ses lèvres.
— Merci d'avoir pensé à moi. Je t'aime.
Il me rend mon baiser, sa bouche me gratifie d'un sourire doux et tendre puis démarre pour de bon. J'essaie grâce à cet instant de me détendre mais sans y parvenir. Je décide de jouer la belle au bois dormant lorsqu'Estelle et Michaël montent à leur tour, j'ignore leur bonjour. La Cassie du jour se change en statue de glace. Dans cette position, impossible de suspecter si je dors vraiment. Je capte dans la conversation la venue d'un autre invité imprévu. Heureusement, je l'adore Philippe mais il aurait pu prévenir David un poil plus tôt. Estelle ne prononce quant à elle pas un seule mot. Il faut dire qu'elle est contrariée, elle m'a envoyé plusieurs sms hier soir, pour me raconter les déboires de son futur mari. Mr est rentré bourrer sans la prévenir, sans présenter ses excuses. Etonnée mais pas surprise par les travers de Michaël, les vieilles habitudes sont tenaces. Sur ses réflexions, je fini par m'assoupir sans m'en apercevoir, cette pause, je l'avoue me fait le plus grand bien. Lorsque j'ouvre les yeux, je n'entends plus l'habitacle ronronner, je suis seule, mon mari a dû me laisser me reposer. Il faut dire, je suis épuisée de tous ses rêves interdits peuplant mes nuits, ils me provoquent une fatigue assommante.
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Notre monde tourne à l'envers.
عاطفيةSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...