Chapitre 19 - Cassie « Happy Birthay. »

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Je sens ma robe virevolté avec la légère brise environnante pendant que je m'active un peu plus en serrant le bout du tissu d'une main. D'un geste rapide, j'installe les assiettes sur les tables. Benjamin s'occupe lui de fixer dans le sable, les tentes blanches louées pour l'occasion. Je suis heureuse de le savoir près de moi pour tout organiser. Cet anniversaire promet d'être sublime, malgré la course, je m'amuse comme une enfant. Les pieds nus s'enfonçant à chaque pas dans la chaleur du bord de mer. Un lieu inédit pour fêter les cinq ans d'Abygaëlle. Ma jeune princesse, dès l'année dernière avait décrété le célébrer dans l'océan afin je la cite « la déesse des sirènes lui offrent au contact de l'eau sa queue. Puis quelle nage à dos d'hippocampe. » Oui, ma fille a une imagination extraordinaire.

Notre tradition familiale depuis les un an de Mélodie est de faire de ce jour unique une date mémorable. Lorsqu'elles sont en âges de parler, je les invite à me suggérer des thèmes, on le décline pour la décoration et les invitations. Pour aujourd'hui l'Atlantique a pour témoin la force du vert menthol et la délicatesse du lilas. De peur que le vent nous enlève des décorations en papier, nous avons opté pour des centres de tables fleuris. Des vases en verre de couleur verte, de la lavande et du magnolia dans le contenant. Nous avons pu dénicher de très jolies figurines sirènes. Mes deux filles et moi-même avons réalisé une très jolie queue de sirène avec un patron de carton et des diamants de plusieurs couleurs collés dessus. Avec les piquets en métal, nous nous sommes évertués de faire tenir aux abords de la tente, une banderole fait maison. Des lettres du prénom de ma puce, des coquillages agrémentent le tout. D'habitude je commande des assiettes en cartons mais trop peur qu'elles ne tiennent pas si le temps change, j'ai réussi à réunir des assiettes certes dépareillés mais dans les mêmes tons que le thème, tout en transparence soit vert ou rose. Je vois mon mari m'observer, il se rapproche de moi et me sourit.

- Madame Lavigne vos talents n'ont d'égal que votre beauté. Vous vous êtes encore surpassé cette année et il me tarde de voir les yeux de notre fille s'émerveiller du résultat. As-tu des nouvelles du dessert ?

Je l'embrasse sur la joue pour le remercier de ses mots.

- Merci mon amour, oui Marie gère encore d'une main de maître. Une merveilleuse marraine qui assure car sa maman est vraiment une quiche en gâteau.

- Ne te dévalorise pas ma chérie. On ne peut pas être sur tous les fronts. Je fais confiance à Marie pour que le rendu et les goûts nous propulsent au septième ciel gustatif.

Il frotte son nez contre le mien, dépose un baiser délicat sur mon front et retourne vaquer au dernier préparatif. Cette petite parenthèse me permet de contempler mon chef d'œuvre, j'active la fonction appareil photo de mon portable et immortalise le tout. Nos parents respectifs logés dans notre maison pour l'occasion viendront avec les filles. Etienne mon frère ainé et accessoirement le parrain d'Abygaëlle ne devrait plus tarder. Sa femme, leurs enfants et lui-même séjournent déjà chez des amis. Valentin et sa famille fatiguaient par la naissance de ce dernier n'ont pu être présent avec nous.

Plus grand que Valentin, j'aperçois mon frère descendre les escaliers qui mènent aux dunes et à la plage, suivie de près par sa fille de douze ans et leurs jumeaux de sept ans, sa femme Isabelle sur ses talons. Ils forment un couple étonnant, lui étant très grand deux mètres, elle très petite pas plus d'un mètre soixante. Par sa grandeur, il est aussi maigrichon qu'un cornichon. Oui cette image me plait beaucoup, son épouse ressemble plutôt à une jolie religieuse. Une très belle femme certes avec des rondeurs mais qui les portent divinement biens et qui s'assume. Des cheveux longs brun lissé qui lui tombe presque sur les fesses, un regard doux avec des yeux vert plus foncé que les miens. Aujourd'hui, je la vois arrivé avec une jupe longue mais fendue rouge cerise et un top au motif léopard. Elle ne passe pas inaperçue mais je la trouve radieuse. J'aime ce coté décalé qui surprend alors qu'elle est employé dans un service de pompe funèbres. Pour elle hors de question de porter la couleur noir du deuil, la vie se vaut d'être croquer à pleine dent et tant pis pour les kilos en trop. On ne s'en préoccupe plus une fois bouffée par les asticots telle est sa devise. Etienne lui se veut plus classique, il porte un pantacourt en lin gris chiné, et une chemise. Ses cheveux sont aussi flamboyant que les miens mais il n'a pas hérité des mêmes yeux verts mais d'un regard noir et sombre. Le visage long et allongé, il surprend avec les tâches en vignes rouge qu'il aborde au-dessus de son arcade sourcilière gauche. Professeur de mathématique et très cartésien dans l'âme, il s'entend comme larron en foire avec Benjamin. Leur fille Iris et leurs deux garçons Oliver et Barry peuvent remercier les gènes de leur maman pour leur couleur de cheveux. Au moins ils sont passés au travers des moqueries des bancs de l'école. Par contre ils peuvent dire merci à leur tata pour leur peau laiteuse. Iris a également mes yeux vert noisette alors que ses frères ont les yeux d'Isabelle. Tout ce petit monde arrive dans les cris et la bonne humeur, nous nous enlaçons heureux de nous retrouver.

Notre monde tourne à l'envers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant