J'arpente les couloirs de la maternité à la recherche de la chambre 109, non sans entendre sur mon passage les bruits des nouveaux nés. J'accélère mon allure, je me rapproche du but au fur et à mesure de mes foulées. L'avantage d'avoir peu dormi cette nuit, j'ai pu recevoir le texto de mon frère m'annonçant la naissance de mon neveu. Je ne désire pas y aller avec le bus familial, alors je me suis préparé dans le calme de l'aube. J'ai marché un peu à l'air frais, j'ai laissé défiler le temps pour être enfin dans le créneau des heures des visites autorisées. Cette première rencontre avec cet être qui débarque sur notre terre, je la veux pour moi seule, sans les cris aigus de ma mère, ni les larmes en cascade de mon père. Juste moi et eux.
J'arrive enfin devant la bonne porte, discrète, je toque pour ne pas effrayer l'enfant peut être endormie. Un simple « oui » de l'autre côté me donne le feu vert pour entrer.
La chambre simple peinte dans les nuances de lilas s'ouvre devant moi. Valentin vif et rapide vient à ma rencontre, il m'enlace très fermement. Un grand gaillard d'un mètre quatre-vingt-dix qui vous serre fort contre lui, je peux le dire, je suis vite étouffée.
- Val, je suffoque la, relâche moi.
Aussi tôt, il détache ses bras, je prends quelques minutes pour le regarder. Il est blanc comme un linge. J'imagine, la nuit courte vécues par lui et sa femme. Malgré cela un sourire béa ne quitte pas ses lèvres fines. Je remarque ses tâches de rousseurs, elles sont plus marquées que d'habitude, ça lui donne un air plus vieux. Ses cheveux clairs sont complétement en batailles. Lui aussi me sonde, je lui souris avec beaucoup de tendresse.
- Cassinou, je suis si content de te voir.
- Moi pas du tout.
Je vois à sa tête qu'il fait la moue. Sur le lit, sa campagne, elle rit. Mon frère ne comprend pas bien le second degré, il prend toujours à cœur mes blagues.
- Je plaisante Val, sache juste, je suis venue avant tout pour voir mon neveu. Mais tu es tellement grand, je ne le vois nulle part.
- Toi alors je te jure. Même ici...Ok, je me pousse, je t'en prie, admire ma merveille.
Il se décale d'un pas, mon regard se pose enfin sur ce nouveau trésor.
- Bonjour Virginie, toutes mes félicitations.
Je lui embrasse le haut du crâne tout en fixant ce petit bonhomme niché dans le creux de ses bras. Accroché à sa maman, la bouche collée à son sein pour tétée avec engouement. Leur bébé semble déjà avoir bon appétit. Je ne le vois pas bien dans cette position, le peu qu'il me laisse entrevoir, je fonds comme neige au soleil. Adorable, trognon, merveilleux, parfait, beau. Tous les adjectifs de l'univers lui colle à la peau. Un garçon de trois kilos quatre, avec un duvet blond sur le dessus de la tête, des joues bien rondes, un nez en trompette. Si je pouvais, je passerai ma vie à l'admirer.
- Bienvenue dans la famille petit cœur, c'est tata Cassie. Tes parents ont fait du bon travail, tu es vraiment trop mignon. Regardez-moi ses mains, ses petits pieds trop chou.
J'effleure du bout de mes doigts leur enfant. Pour ne pas le déranger d'avantage dans ce moment unique qui est l'allaitement.
- Comment se nomme ce petit prince ?
Virginie me répond la première.
- Louis.
Je regarde ma belle-sœur puis mon frère, une larme roule sur ma joue. Ils ont appelé leur fils avec le prénom de mon grand-père.
- Sa lui va si bien. Grand papi t'aurait adoré mon trésor.
Mon frère passe son bras autour de ma taille, nous restons tous les quatre dans notre cocon silencieux quelques minutes.
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Notre monde tourne à l'envers.
RomanceSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...