Chapitre 5

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Et comme il l'avait dit, ce fut la même chose. Nous avions une nouvelle fois rendez-vous, et il était en train de préparer son café. Quant à moi, je continuais d'appréhender ce moment. Comment Sane réagirait-il ? Que ferait-il ?

Mais je ne pouvais pas laisser mes pensées envahir ma tête plus longtemps.

Alors que nous nous installions, Sane était lui aussi là. Cette fois-ci, il avait été menotté au bureau. Les manches de sa chemise cachaient toujours ses avants bras. Ils nous regardaient, alors qu'il ne disait rien.

Mais il n'avait pas besoin de parler, cela se voyait rien qu'à son regard, il était énervé. Mais il se contentait de nous fixer, sans rien nous dire. Préférant certainement imaginer comment il nous tuerait. J'étais presque sûr qu'il avait déjà plusieurs idées en tête.

Je notais quelques trucs, ou plutôt gribouillais quelques dessins dans le coin de ma feuille étant donné que notre patient avait jugé bon de ne répondre à aucune question. Il se contentait de nous fixer, sans rien dire. Après une vingtaine de minutes il bougeait légèrement, ce qui attirait immédiatement l'attention des gardiens qui le veillaient avec attention.

Mais aucune réponse.

Malgré le fait que Pilson ait tenté de l'énerver, il m'avait même demandé de l'énerver à mon tour, sans grand succès.

Et évidemment, les séances qui suivirent furent pareilles. Nous faisions face à une pierre tombale.

Une magnifique pierre tombale n'empêche...

Comme tous les matins, Pilson était en train de prendre son café, et je venais prendre le mien. Nous échangions quelques banalités avant de nous diriger vers notre salle.

Alors que nous étions sur le point de rentrer dans la salle, Pilson recevait un appel.

Il s'excusait en s'éloignant, alors que je le regardais. Je m'asseyais sur une chaise, dégustant mon café. J'avais mal dormi.

Très mal dormi.

J'avais fait un rêve, ou plutôt un cauchemar.

J'étais dans la voiture de Sane, il était en train de conduire, sa main posée sur mon genou.

Il faisait nuit, la lune était haute dans le ciel. Les étoiles étaient magnifiques.

Nous roulions sur une route déserte, nous étions seuls au monde. Ses cheveux bruns se laissaient porter par le vent, alors que son regard faisait des allers-retours entre la route et moi.

Et alors que je m'apprêtais à lui poser une question, il me regardait en souriant, ramenant le dos de ma main à ses lèvres.

- Ne t'inquiète pas, nous sommes bientôt arrivés.

- D'ailleurs Sane, tu ne m'as pas dit où nous allions.

Je le regardais, ses cheveux avaient soudainement changé de couleur, devenant blanc. Son regard qui pourtant était si doux était devenu glacial.

- Je ferais en sorte que ta mort soit rapide. Je pensais t'assommer avant de réduire ton corps en cendres. Je pourrais jeter tes cendres au pied de la falaise. Je trouve ça romantique. J'ai aussi hésité à te donner des somnifères, puis te démembrer.

Et je m'étais réveillé à ce moment. Je devais sérieusement souffrir de quelque chose pour faire ce genre de rêve. Alors autant vous dire que je n'avais pas envie de me faire à nouveau mitrailler pendant plus de deux heures par un Sane qui se contenterait de nous regarder de son regard assassin. Et parfois, affichait son sourire mesquin avant de soudainement ne plus sourire et nous fixait à nouveau.

DAG ** (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant