Chapitre 28

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Sane était toujours aussi joueur, il profitait du fait que nous étions dans l'ascenseur pour essayer de se rapprocher de moi, alors que je l'esquivais du mieux que je pouvais. Ce qui, il fallait bien l'admettre, n'était pas facile dans cet espace confiné. Cependant, il ne se décourageait pas, profitant d'un moment d'inattention de ma part afin d'essayer de me plaquer contre l'une des parois de l'ascenseur. Et, encore une fois, je tentais de l'esquiver. Dès que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, j'en profitais afin de rapidement quitter cet endroit, qui à mes yeux semblait se rapetisser au fil de ses tentatives. Il soupirait, et me suivait alors. Nous commencions à marcher, prêtant attention au numéro qui était affiché sur chaque porte.

Plusieurs questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi Maël était-il ici ? Qui était la jeune femme qui l'accompagnait ? Pourquoi venir dans une chambre d'hôtel ? Je savais que certains contrats nécessitaient de sortir, hors du building de l'entreprise. Donc certes, une réservation dans un grand restaurant, l'un des cafés en vogue. Mais une chambre d'hôtel...

Je craignais de savoir la réponse. J'avais peur de l'admettre. J'avais peur d'avoir raison. J'avais peur que cette part de moi, celle qui ne cessait de parler sans filtre ait raison. Mais, en même temps, s'il me trompait, pourrais-je lui en vouloir ? Après tout, je l'avais moi aussi trompé.

Et bordel ce que je me détestais pour ça.

J'aurais voulu faire les choses autrement, prendre du temps, divorcer avant de commencer quoi que ce soit avec Sane. Mais, j'avais cédé. Et ça, plus d'une fois. Je ne parlais pas du moment où nous l'avions fait, car non, la tromperie avait commencé bien avant ce moment. Je ne parlais pas non plus du moment passé dans sa voiture, après que ce taré ait failli me trancher la gorge. Car là aussi, je devais bien l'admettre, l'attirance que j'éprouvais envers Sane s'était réveillée bien avant ce moment.

Peut-être que cette tromperie avait commencé au moment où j'avais menti à Maël. En lui disant que Sane n'était personne d'autre qu'un patient. Dès ce moment où je lui avais caché la vérité, la véritable relation qui me liait à Sane. Enfin, je ne pouvais plus rien y faire désormais.

Nous nous retrouvions rapidement devant la porte de cette fameuse chambre, la chambre 96.

Sane s'était calmé. Il n'essayait plus de me prendre dans ses bras, ou de me voler des baisers.

Il attendait une réaction de ma part.

Peut-être attendait-il de voir si j'éprouvais toujours des sentiments envers mon mari. Car, aux yeux de la loi, nous étions toujours mariés. Peut-être attendait-il que je dise clairement mes pensées, qui elles continuaient de se battre en duel, me torturant un peu plus. Cependant, je ne pouvais rien dire. Ou encore, peut-être attendait-il tout simplement à ce que je toque à la porte. Que je sorte mon téléphone et que j'appelle Maël, afin d'exiger des réponses.

Mais, je n'allais rien faire de ça.

Je fixais cette porte, sur laquelle l'étiquette " ne pas déranger " avait été accrochée à la poignée de la porte. Mais, les bruits qui sortaient de cette chambre ne laissaient que très peu de place à la confusion.

Les quelques gémissements qui parvenaient à s'échapper des cloisons répondaient à mes craintes, ne faisant que les confirmer.

Je prenais alors une profonde inspiration, accusant le choc que je venais tout juste de découvrir.

Notre mariage n'avait rien d'heureux. Il me trompait tout comme je le trompais.

Cependant, à ce moment, nous ne pouvions pas perdre plus de temps à fixer une porte. Non, bien au contraire. Au contraire, nous étions en manque de temps. Et ça, je le savais aussi bien que Sane. Mais, malgré cela, il me laissait tout le temps dont j'avais besoin. Il me laissait le temps de digérer l'information. Mais je n'allais pas gâcher ce temps si précieux. Bien trop de questions restaient alors en suspens, attendant encore leur réponse. Je ne savais pas encore qu'elles allaient être les réponses que j'allais avoir, ni même si j'en serais satisfait, mais avoir ces réponses était devenu une nécessité.

DAG ** (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant