Chapitre 26

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Je n'avais pas fermé les yeux de la nuit. Car dès que je les fermais, je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce qu'elle m'avait dit.

Sur ce coup, j'avais été con. Et pas qu'un peu. Oh que non. Comment avais-je fait pour ne rien remarquer ? Moi qui pensais que ce n'était que des illusions. Des putains d'illusions que mon cerveau décidait de créer afin de me torturer. Des illusions du passé qui venait hanter mon présent.

Il n'avait jamais cessé de veiller sur moi. Même s'il ne l'avait pas fait de la bonne façon, cela n'enlevait rien au fait qu'il n'avait pas cessé de penser à moi. Alors que je pensais qu'il m'avait oublié, qu'il passait son temps à coucher avec d'autres. En réalité, je ne savais rien du tout. Et ça... Je me sentais encore plus perdu. Mais j'avais envie de parler à Sane. J'avais besoin de savoir pourquoi il ne m'avait rien dit. Pourquoi il avait omis cette partie de l'histoire.

Et j'allais le lui demander. Nous étions de retour à la résidence de Sane. Lorsque le portail s'ouvrait, je sentais mon cœur battre plus rapidement. Après tout, nous allions enfin nous faire face, tandis que je connaissais toute la vérité. Alors je ne pouvais m'empêcher d'appréhender ce moment.

À l'entrée, aucune voiture. Théo n'était donc pas là. Et à vrai dire... C'était tant mieux. Après tout, je ne voulais pas lui faire face. Pas maintenant. Car pour l'instant, la seule chose qui m'obsédait, c'était lui. Cet homme revenu du passé. Sane.

Je prenais une profonde inspiration, alors que Rebecca continuait de chantonner sa chanson. À vrai dire, elle n'avait pas arrêté de chanter depuis le début. Et pour tout avouer... Elle chantait mal. Très mal.

Elle était dans son univers, son sourire sur ses lèvres ne l'avait pas quitté depuis le début. Et une pensée me revenait toujours en mémoire depuis hier. Une pensée qui glaçait mon sang, et qui pourtant n'était que la réalité. Mais pour pouvoir exprimer ce que je ressentais à voix haute, il fallait que je lui parle. Je ne pouvais plus sentir ma cage thoracique se comprimait lorsque je pensais à tout cela. Je ne voulais plus sentir cette boule de stress qui ne m'avait pas quitté depuis des jours. J'en avais plus qu'assez que tous mes sentiments se mêlent jusqu'à ce qu'ils deviennent tous aussi flous les uns que les autres.

Je voulais vivre. Je voulais être heureux.

Je ne voulais plus avoir à penser à ce qu'aurait pu être ma vie si les choses s'étaient passées différemment. Il fallait que je m'y fasse. C'était comme ça. C'était le destin. Mais, le passé, aussi indélébile soit-il, était une part de moi. Si j'étais la personne que j'étais devenue aujourd'hui, c'était grâce à ce passé qui m'avait fait tant souffrir. J'allais utiliser cette période de ma vie comme une force.

Je sortais de la voiture, et, après avoir rassemblé tout le courage que chaque cellule de mon corps contenait, j'ouvrais la porte. Rebecca, elle, avait décidé de passer par la fenêtre de l'étage. Soit. Si cela pouvait lui faire plaisir, je n'allais tout de même pas la priver de ce plaisir. J'empruntais l'escalier afin de moi aussi me rendre à l'étage.

Quant à moi, je me retrouvais face à Sane.

PUTAIN PAS MAINTENANT.

Certes je voulais l'affronter, mais là maintenant, aussi subitement... Je n'avais pas fini de répéter les phrases que je devais dire. Il me restait encore tant de choses à me répéter. Je n'étais pas prêt à-

Pourquoi est-ce que ce con était en train de me faire pivoter sur moi-même ?

Je posais mes mains sur ses poignets, mon regard croisant le sien par cette occasion. Il s'arrêtait, interrompu par mon geste. Son regard était dur, glacial, enlevant le peu de confiance que j'avais pourtant réussi à rassembler. Il était énervé. Cela se voyait.

DAG ** (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant