Chapitre 22

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J'ouvrais doucement la porte de mon appartement. Mon mari devait certainement dormir à l'heure qu'il était.

Oui. J'étais de retour dans cet appartement. Celui que j'avais pourtant quitté il y a de cela près d'une semaine. Une semaine entière. Le temps était passé tellement vite. Mais je ne pouvais plus rester chez Sane. Non... Pas une seconde de plus. Surtout pas après tout ce qu'il s'était passé.

La limite a été franchise dès que tu as été kidnappé par monsieur défiguré.

Tu te souviens ?

Tu as roulé une pelle à Sane.

Je ne voulais plus y penser.

La situation était devenue bien trop dangereuse.

J'étais désormais plus que conscient de l'attirance que j'éprouvais pour lui. Et ça... C'en était hors de question.

Il était hors de question que je souffre encore une fois.

Il était hors de question que je fasse à nouveau une dépression.

Il était hors de question qu'il se joue une nouvelle fois de moi.

Après tout, 7 ans étaient passés. 7 putains d'années.

Je ne devais pas faire attention à ses paroles. Il parlait sans réfléchir. Il jouait à nouveau un rôle. Ce n'était qu'une illusion. Une putain d'illusion.

Alors pourquoi est-ce qu'au fond de toi tu espères que ce qu'il dit est vrai ?

C'est faux.

C'est vrai.

C'est vrai.

C'est vrai.

Et tu le sais aussi bien que moi, coloc.

J'allais devenir fou. Je ne parvenais plus à penser. J'étais épuisé. Épuisé par tout ce qui s'était passé. Épuisé par le fait d'entendre cette voix. Épuisé par le fait d'avoir retrouvé Sane.

Je n'aurais jamais dû aller chez lui.

Et pourtant, j'étais désormais dans mon appartement. Attendant encore à l'entrée. Mes sacs posés au sol.

J'avais clairement fui. J'avais attendu que Sane s'endorme, pour prendre mes affaires et me faire la malle. J'avais aussi pris soin à attendre que le chaton ne s'endorme lui aussi. Après tout, il aurait pu miauler et réveiller Sane. Je ne voulais pas l'affronter. Je ne le pouvais pas. Comment lui faire face après ce qu'il m'avait dit ? Alors je m'étais contenté de l'ignorer. Et, c'était ce que j'allais faire. J'allais l'ignorer, lui, et tous ces sentiments qui s'étaient réveillés en moi.

J'étais donc désormais dans mon appartement, je redécouvrais ces odeurs qui pourtant étaient celles de chez-moi. Mon corps avait beau être ici, mes pensées, elles, divaguaient.

Je repensais à son corps contre le mien, avant que nous ne partions pour ce dîner.

Son torse-nu qui s'appuyait contre le mien. Ses bras qui étaient posés de chaque côté de mon corps, m'empêchant de penser à quoi que ce soit d'autre. L'obscurité de la pièce ne faisait que ressortir son regard avide de malice. Son odeur...

Il fallait que j'oublie tout cela. Surtout qu'il avait bousillé mon téléphone.

Ce connard de psychopathe avait cassé mon téléphone.

DAG ** (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant