22. Zachir apprend à connaître la mamie

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PDV de Zachir, dans sa chambre, au Manoir volant.

Hier, je m'étais enfermé dans ma chambre pour bosser. Je n'avais pas vu les heures défilées jusqu'à ce que je remarque que ma lampe ne suffisait plus à éclairer mon travail : il était pratiquement 3h du matin.

J'avais oublié de dormir cette nuit. Encore.

Autant sauter l'étape du sommeil pour commencer la journée. Du moins, après une méditation et mon éternel bain.

J'étais en train de relaxer, mais malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de repenser à notre mamie. Je n'arrivais pas à croire qu'elle avait offert un bouquet de fleurs séchées à Hestia. Je devais avouer que j'avais été impressionné, mais je ne l'admettrais jamais. De toute ma vie, je n'avais jamais vu quiconque faire cela. Des enfants, oui, je l'avais moi-même fait. Mais voir une mamie offrir un cadeau à une Faesidh, en toute innocence, ce n'était pas commun.

La plupart des gens réagissaient généralement de deux façons : soit ils prenaient leurs jambes à leur cou, soit ils se transformaient en légumes sur pattes. Système de protection, apparemment. Même moi, enfant, j'avais déjà été effrayé par l'apparence de certains Faesidhs. Pourtant, j'avais été élevé par Hestia, parmi d'autres de ses congénères. Selon Falardo, je faisais parti de ceux dont leur Arcane s'était manifesté très tôt. C'était aussi le cas de Lucaï.

Mais ce qui m'avait le plus impressionner hier, c'avait été son idée de cadeau : un objet à la fois beau et qui pouvait être brûlé. La mamie était peut-être folle, mais elle n'était pas idiote.

Je sortis de mon bain en bâillant. J'avais tellement été pris avec ma nouvelle invention que j'avais oublié de dormir. Je savais que je ne devais pas négliger mes heures de sommeil, mais bon, j'étais quelqu'un de passionné. Même en regardant mon reflet dans le miroir, je ne parvenais pas à me culpabiliser d'être rester éveillé toute la nuit. Par contre, la repousse sombre m'arracha un grognement. Sans même regarder, je récupérais un pot contenant une poudre magique. Prenant une pincée, je fis disparaître la couleur ébène de ma chevelure blonde. Je passais ensuite mon visage à l'eau glacée jusqu'à ce que mon visage reprenne un peu d'éclat. Je résistais à la brûlure glaçante de l'eau.

Il le fallait. Même si un vieux dicton disait que l'habit ne faisait pas le moine, j'avais appris que ce n'était qu'une demi-vérité. Ou comme je préférais le dire : une sagesse à deux balles.

Très jeune, j'avais compris que bien des gens se fiaient à ce qu'ils voyaient. Un bel homme pouvait dire des stupidités, et on allait l'écouter : une définition pessimiste de la rhétorique. Si vous êtes beau, vous obtenez plus que les autres, vous êtes plus apprécié. On pouvait même obtenir ce que l'on désirait grâce au subterfuge de la beauté, le tout accompagné de la complaisance. C'était de cette façon que j'avais toujours fait attention à la façon dont on me voyait.

Et l'expérience parlait d'elle-même : j'avais obtenu tout ce que je voulais avec ce rôle de bel homme blond cultivé. Ma chevelure sombre me donnait un air de mauvais garçon. Ça m'avait attiré bien des ennuis.

Je finis de m'habiller pour rejoindre les autres. Je dévalais les escaliers, m'exclamant à tous :

— Bon matin, qu'est qu'on mange ?

— Bonjour, maître Zachir, s'écria Lucaï qui avait déjà entamé son petit-déjeuner.

— Eh ! Vous ne m'avez pas attendu !

— Si on devait t'attendre à chaque fois, on serait déjà mort de faim, argumenta Hestia en prenant une nouvelle bouchée de son assiette.

Je l'ignorais en levant les yeux au ciel : elle m'énervait quand elle faisait de l'esprit. Je m'installais à la table au moment où on me servit une assiette de crêpes chaudes. Je salivais, ne me rappelant plus quand est-ce que j'avais mangé cela. Comme je me demandais ce qui clochait avec Thalia.

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant