42. Thalia et questions de magie

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Je refermais en douceur la porte sur la respiration endormie de Zachir. Je sentais mes nerfs tendus se détendre peu à peu.

Personne n'avait beaucoup dormi après notre retour mouvementé. Heureusement, Lucaï dormait encore après avoir veillé une partie de la nuit avec moi. Je m'étais occupée de le coucher quelques heures plus tôt pendant que Hestia gardait un œil sur Zachir. J'avais découvert que le renfoncement dans le mur se trouvait être une prolongement du foyer. Je suis resté un moment à regarder ce renfoncement comme une idiote ; selon Hestia, je ressemblais à un poisson très bête.

Au moins, grâce à ça, nous avions pu nous relayer pour surveiller l'état du mage.

Le soleil commençait à éclaircir le ciel depuis un bout. Hestia était retourné au foyer quelques heures plus tôt pour se reposer. Non pas qu'elle en avait besoin, mais comme elle me l'avait expliqué, elle ne pouvait pas s'éloigner trop longtemps du foyer au risque de nous tuer. Point à la ligne, pas d'informations supplémentaires.

Je présumais qu'un jour, je m'habituerais au raisonnement des Faesidhs.

« Sauf que je devrais penser à nourrir tout le monde... Quelque chose de réconfortant, et simple à digérer pour Zachir », songeai-je en descendant les escaliers.

L'image de Zachir surgit brusquement à mon esprit. Mon cœur se serra en le revoyant mentalment se détendre sous l'effet de mes caresses. Mon ventre se tordait tandis que je le revoyais se tordre de douleur, ses plaintes dues à la fièvre. Mais en même temps, mon cœur palpitait irrégulièrement. J'ignorais s'il délirait, mais.... La façon dont il avait dit mon prénom...

Des bouffées de chaleur me saisirent. Je poussais un soupir fébrile tout en posant une main sur mon cœur affolé. J'avais l'impression que mes joues me brûlaient. Jamais il ne m'avait parlé de cette façon. Jamais je ne l'avais entendu parlé de cette façon devant moi. Ces mots, cette voix, cette étincelle dans son regard m'avaient donné l'impression d'être... Quelqu'un d'important pour lui. Qu'il avait vu au-delà du maléfice. Qu'il m'avait vu, moi, cette fille qu'il avait raccompagnée.

Après tout, il avait murmuré Beltaine.

Je me claquais les joues, grimaçant sous l'effet de la douleur. Je devais reprendre mes esprits. J'étais en train de monter des scénarios toute seule dans ma tête. C'était beau, c'était tentant, mais surtout, je divaguais sur des choses qui pouvaient être complètement fausses. Et même si j'avais raison, j'étais certaine que Zachir ne se souviendrait de rien. Ou il allait croire qu'il rêvait.

Repoussant ces pensées gênantes, je regardais le rez-de-chaussée. Deux seaux traînaient au sol près de serviettes et de vêtements rossis. Je me souvenais trop bien de son corps brûlant ; j'en avais gardé des brûlures aux mains. Sa peau était rouge et sec, à cause de la sueur qui s'évaporait sous nos yeux. J'avais détesté lui lancer de l'eau au visage. On aurait dit qu'il avait reçu un coup d'éclair ou une brique sur la tête. Je savais que j'avais pris la bonne décision, mais merde ! La douleur dans ses yeux avait été insupportable.

— Mais il va bien maintenant, murmurai-je pour moi-même. C'est fini...

J'entrepris de tout ramasser. Entre-temps, Lucaï s'était réveillé, et nous avions mangé en silence avant qu'il ne parte avec son baluchon habituel. Je me retrouvais seule avec une Hestia somnolente. Chacun accomplissant nos routines habituelles, mais personne n'avait le cœur et nos pensées étaient tournés vers Zachir. Même Hestia n'avait toujours pas sorti son nez des flammes.

En y réfléchissant, j'ignorais ce qu'elle faisait réellement quand elle redevenait flammes. Dormait-elle ? Ou bien allait-elle ailleurs ?

Je faisais de la réorganisation dans l'atelier à ce moment-là. Un des grimoires attira mon attention, me faisant momentanément oublier mes questions. Il avait été écrit par Falardo, le maître de Zachir.

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant