27. Zachir et ses identités

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PDV de Zachir, dans sa chambre au Manoir volant.

Ce matin, j'étais volontairement resté dans mon lit, perdu dans mes pensées. Mon regard dérivait inconsciemment sur ma chambre remplie de bric-à-brac, de grimoire et autres objets de magie tandis que je repensais à la veille.

Je ne me souvenais plus de la dernière fois que je m'étais senti aussi léger. Je ne me souvenais pas non plus que ça pouvait être aussi amusant de jouer aux cartes. Pendant quelques heures, nous avions l'air seulement d'un groupe d'amis qui partageait un bon moment ensemble. Nous avions passé ce moment dans une synergie harmonieuse que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.

— C'était... agréable..., murmurai-je seul à moi-même. Qui aurais cru qu'un mage, une Faesidh, un gamin et une vieille dame s'entendraient si bien ?

Repensant à cette dernière, je redevins sérieux. Thalia était bien plus tête de mule que je ne l'aurais cru. Ces trois derniers jours, caché dans ma chambre pour rattraper mon retard dans l'étude d'un grimoire, je l'avais entendu essayer de convaincre Hestia, puis Lucaï, de l'accompagner s'occuper de son foutu jardin. Même blessée, elle refusait de se reposer pour son propre bien. J'avais bien pris garde à m'occuper de ses fleurs, surtout après avoir eu affaire une seconde fois avec les Sylphes. Heureusement, ils avaient préféré m'aider à entretenir le jardin le temps du rétablissement de la vieille dame. Et d'après leurs dires, Cifer gardait également un œil sur le jardin.

Lorsque j'étais revenu dans le manoir après un dernier tour dans le jardin, j'avais pu entendre Hestia, Lucaï et Thalia rire et s'amuser. Je les avais discrètement observé avant de m'approcher et accepter leur proposition de jouer. Cependant, mon attention ne cessait de se tourner vers Thalia tout le long de la soirée. Derrière ses airs de vieille dame se cachait un esprit très intelligent et rusé qui avait suscité mon intérêt. Elle s'était avérée être une adversaire de taille au fil des parties de cartes, et encore plus quand j'eus les rejoindre. Je m'étais bien marré à lui faire toutes sortes de coups bas. Surtout que cette dernière savait à me rendre la pareille.

— C'était si marrant de voir son expression quand j'ai brûlé ces cartes, pensai-je à voix haute, en souriant comme un abruti seul dans ma chambre.

Une sensation de serrement me prit dans la poitrine. Je n'aurais pas cru apprécier autant quelqu'un. Nous ne pensions pas de la même façon, mais j'appréciais malgré tout son indépendance et sa ténacité. La force qu'elle possédait m'éveillait celle d'une fleur : si vulnérable aux changements, mais assez puissante pour être capable de briser le sol d'un pavé.

— Mais quel idiot je fais..., me sermonnai-je en me redressant. Je deviens trop romantique à force de courtiser.

Je sortis de mon lit pour enfiler rapidement une chemise avant de me rendre à la salle de bain. Je remarquais que la porte du petit était entrouverte, me confirmant qu'il s'était déjà levé. Faisant ma petite routine, je sortis du bain une heure plus tard, habillé de vêtements décontractés. J'avais fait un chignon avec ma chevelure pour dégager mon visage. Par la même occasion, je remarquais que je n'avais pas retiré mes bijoux la veille. Je soupirais en décidant de les laisser là.

Je n'avais pas la tête à me casser le cerveau.

Je remarquais le silence présent dans la maison, une nouveauté pour nous tous dans nos habitudes. Depuis un mois, Thalia avait créé une atmosphère plus bruyante, mais également plus conviviale. Même si je ne les rejoignais que plus tard, je les entendais parler, rire ou se taquiner ensemble à l'étage. Je me surprenais parfois à rester plus longtemps qu'à l'habitude. Même Hestia était devenue plus détendue et joyeuse. Je le savais grâce à notre lien. Il me permettait de sentir son bien-être dans ma poitrine. Je ne pouvais pas connaître exactement ses émotions, mais je pouvais percevoir les changements depuis un mois. Je devais avouer d'être un peu jaloux de savoir que c'était cette vieille dame qui était à l'origine de tous ces changements. Mais malgré ma jalousie, je partageais leur attachement pour Thalia.

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant