37. Zachir n'est pas à canarder

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PDV de Zachir, à plusieurs centaines de mètres d'altitudes, dans les montagnes séparant Dendérah et le pays de Meido.

J'évitais de justesse un nouveau tir en jurant. Jetant un coup d'œil à contrebas, je discernais des machineries entourées de nuées de soldats qui s'occupaient de maintenir leur machine à flot. D'où je me trouvais, les soldats étaient aussi petits que des fourmis. Et comme ces insectes, je pouvais voir toute l'énergie qu'ils mettaient à réussir leur objectif : m'abattre.

Sauf que je n'étais pas un parasite à éliminer, bande d'idiots !

Cette fois-ci, les natifs du coin n'avaient pas lésiné sur les moyens ! Ça ne faisait qu'environ une heure que j'avais quitté la grotte par les airs que j'avais été repérés. La première ligne de siège avait été facile à passer, mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils en placent d'autres. Cela faisait maintenant plusieurs heures que je me protégeais de leur attaques tout en m'éloignant de Meido, le fameux pays des superstitieux que Hestia ne portait pas dans son cœur. J'essayais même de faire des détours, mais je ne cessais de tomber sur des bases militaires pour finir par me faire canarder.

Et je ne ressemblais pas à un canard à canarder.

De plus, en ce moment, je ne parvenais pas à dépasser la cinquième ligne de front qui s'étalait sur plusieurs kilomètres. Ici, les natifs de Meido, si différent du mien, craignaient les Faesidhs qui ne se montraient pas. Même les mages étaient rares dans ce pays, ou bien ils se cachaient, je l'ignorais. En même temps, il y avait très peu de moyens de se rendre dans le pays voisin : les Plaines de la Mort à l'est qui s'étendaient jusqu'aux Montagnes Enneigées à l'ouest représentaient 95% de la frontière naturelle qui séparaient les deux pays. Il fallait faire le tour par la mer obligatoirement : la voie aérienne était trop dangereuse à cause du climat.

Je serrais les dents alors que j'esquivais plusieurs projectiles grâce à des vrilles. J'entendis les sifflements aigus du vent avant que je ne me stabilise peu après. Malheureusement, une nouvelle slave reprit si rapidement que je ne pus éviter les premières. Ce n'était qu'un effleurement, mais la douleur fut si fulgurante et vive que j'en perdis de l'altitude. Psalmodiant, je récitais un sort qui suturait les plaies pour éviter que je ne perds trop de sang. Le désavantage de ce sortilège était qu'il n'endiguait pas la douleur ni les dommages internes.

Je devais m'éloigner, et le plus tôt serait le mieux.

Analysant le ciel, je ne voyais toujours aucun nuage s'approcher de la zone où je me trouvais. J'étais complètement à découvert, et donc à la merci des militaires.

J'étais pris au piège, et je n'avais pas tant d'options dans ma manche.

— Maudit pays et leurs croyances idiotes ! grognai-je en faisant un piqué.

Je me concentrais sur la visualisation d'un cercle de magie, de ses propriétés et du résultat désiré tout en évitant les tirs. Grâce à de longues séances d'entraînements et de méditation, je parvenais à créer des sortilèges malgré les stimulis extérieurs. Beaucoup de mages ne parvenaient pas à être en mesure de se battre tout en utilisant la magie. Dès le but de mon initiation, c'était devenu l'un de mes premiers objectif en tant que magicien d'être en mesure de pouvoir faire usage de la magie à tout moment.

D'où la raison pour laquelle j'étais parvenu à créer mon cercle du vide et faire apparaître des flammes du néant. Je parvins à mettre en feu une bonne partie de leur armement et de semer la panique. Profitant de cette opportunité, je passais le barrage qui me menait la vie dure depuis une demi-journée.

— Savoir que j'étais obligé d'en venir à un tel sortilège pour passer, bande de simplets, grommelai-je en m'éloignant à tire-d'aile.

Quelques tirs tentèrent de me toucher, mais je réussis à m'éloigner assez pour ne plus être dans leur ligne de mire. Je regardais l'horizon, reconnaissant les lignes de montagnes qui m'annonçait que j'arrivais bientôt à la maison. Malheureusement pour moi, trois missiles surgirent de nulle part, me faisant injurier dans le vide. Rapidement, j'en trouvais la source : une autre base militaire !

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant