6. Zachir à la boutique de fleurs

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PDV de Zachir aux bordures intérieures de la ville de Gové.

Après trois jours à me mettre au vert, je revins dans la petite ville de Gové. Déguisé sous une nouvelle apparence, je marchais en direction de la boutique de fleurs en repensant à la soirée du festival.

En dehors de cette jeune femme aux allures de gamine, je repensais à l'émanation de magie de la Sorcière bannie. Je me demandais ce qui pouvait l'intéresser dans cette ville. J'avais passé une partie de la nuit de Beltaine à fouiller la ville, mais je n'avais rien trouvé de concluant.

Par contre, mon employeur avait tapé dans le mile : la Sorcière était bel et bien active en ce moment. J'ignorais qui étaient ces informateurs, mais il avait le bras long mon mystérieux employeur.

Pour le commun des mortels, elle n'était qu'un personnage de légende méconnu. Or, elle était une véritable mage, centenaire et sans aucune rides, bannie par le Cercle de magie il y a plus de 90 ans. Encore de nos jours, elle était redoutée par l'Institut magie, considérée comme étant une menace potentielle. Selon les archives, elle se serait obstinée dans sa quête de puissance et de pouvoir, même après son bannissement. Puis, elle aurait tout bonnement disparu pendant quelques décennies pour refaire son apparition lorsque j'étais enfant. C'étaient surtout ses marionnettes qui ont été vues : des hommes et des femmes ensorcelés par une magie de manipulation contre-nature, d'après mes recherches. À la lecture des journaux de diverses villes, j'avais remarqué une récurrence sur des événements conflictuels qui ont eu lieu en même temps qu'un passage supposé de la Sorcière : des disparitions, des bagarres dont on ne trouvait plus les bagarreurs et un fantôme terrorisant une famille, ainsi que certains miracles. Par contre, la sorcière en elle-même n'aurait été aperçue que quelques fois, dont lors de notre première et seule rencontre.

Depuis quelques mois, les apparitions de ses marionnettes s'étaient multipliées, attirant l'attention de mon employeur. Je travaillais pour lui bien avant mon départ de l'Institut, sur diverses affaires toutes reliées à la magie. Ma mission principale était la surveillance de la Sorcière, qui ne cessait d'apparaître et disparaître à divers endroits dans le pays. Étonnement, elle ne semblait jamais loin de mes autres missions, comme si elle me cherchait encore.

Je me savais irrésistible, mais je pensais avoir été clair quand j'avais refusé son offre de collaboration. Sa magie était tellement sombre et inquiétante que cela m'avait convaincu de la fuir au plus vite. Je ne pouvais pas être partenaire avec quelqu'un qui peut asservir les autres et leur retirer leur liberté. Cela allait à l'encontre de mes valeurs, aussi belle soit la Bannie.

Chassant ces pensées, je reconnus la devanture de la boutique que j'avais finalement réussi à trouver. À la lumière du jour, le magasin avait une belle parure de couleur verte et dorée. La porte d'entrée était encadrée de grandes fenêtres, faisant pénétrer la lumière à grands flots. À travers, je pouvais voir de magnifiques fleurs grimpantes s'entortiller autour d'une structure de bois. Cette dernière était d'une couleur sable qui faisait ressortir la verdure saisissante de la flore. Tout ce bel attirail avait su attirer beaucoup de monde en cette fin d'avant-midi.

J'ouvris la porte galamment à une dame et sa fille qui sortaient, en leur disant :

— Mesdames, je vous prie.

— Quel beau jeune homme, merci ! s'exclama la plus âgée, charmée.


La demoiselle qui l'accompagnait rougit avant me remerciant du bout des lèvres. Lorsqu'elles s'éloignèrent, je pénétrais à l'intérieur à mon tour. C'était plus grand qu'il n'y paraissait. Les couleurs principales de la pièce s'étalaient dans les différents tons de bruns, faisant ressortir le vert et les couleurs des fleurs. On se demandait à qui appartiennait la maison : aux fleurs ou aux propriétaires.

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant