43. Zachir et invités clandestins

0 0 0
                                    

Le son d'une porte qui s'ouvrait me tira de ma torpeur. Le dernier souvenir qui me venait à l'esprit était que je me trouvais dans le jardin de Thalia pour voir... Ah oui, Éfrit, le compagnon de Lucaï. Le petit était finalement parvenu à supporter l'invocation.

Ouvrant lentement mes yeux, je découvris une mamie qui essayait d'être aussi discrète qu'une souris. Cette dernière se figea lorsque son regard croisa le mien. Encore embrumé par les derniers vestiges du sommeil, je me perdis dans son regard qui s'écarquillait légèrement. Ses joues prirent une teinte rosé tandis qu'elle demanda tout bas :

— Je t'ai réveillé ?

— Ce n'est pas grave, soufflais-je avant de demander à mon tour. Au fait, quelle heure est-il ?

— Tu as dormi toute l'après-midi, me répondit-elle en déposant un plateau sur ma table de chevet. Nous venons de terminer de manger le dîner. As-tu faim ?

Je secouais la tête. Je laissais mon regard s'égarer sur la pièce. Une partie de moi savait que manger était une bonne idée, mais j'avais la flemme. De plus, je me sentais un peu mal à l'aise d'être aussi bien traiter. Surtout que je trouvais Thalia bien trop calme. Était-elle seulement capable de se mettre en colère ? La seule fois que je l'avais vu en colère, elle avait fini en larmes. Elle était plutôt indulgente.

Le genre à se faire arnaquer facilement.

Chassant ses pensées qui tournaient rond, mon regard revint sur Thalia. Elle était en train de remplacer le linge humide de sur mon front. Je me sentais encore amorphe, mais je pressentais que le lendemain, je me sentirais mieux. Je devrais même être en mesure de pouvoir me lever et reprendre l'étude du grimoire qui me faisait de l'œil sur mon bureau. Ou encore, je pourrais poursuivre mon travail sur mon invention du moment. Ça me rappela le retard que j'avais accumulé ces derniers temps entre mon voyage, mon état et cette histoire avec l'Institution. Heureusement que je n'avais pas eu de nouvelles missions de la part de mon employeur anonyme.

En pensant à l'Institut, je n'avais toujours pas demandé des explications à propos de l'escapade de mamie.

— Au fait, Thalia, que faisais-tu à l'Institution ?

Cette dernière se figea un court instant. On aurait dit qu'elle prenait son temps pour choisir ses mots. Et de fait, elle évitait mon regard en répondant :

— Hestia m'a demandé d'y aller. Je n'étais censé que transmettre un message et partir. Et... Enfin, tu étais là lorsque j'ai voulu quitter l'Institut.

Face à cette vague réponse, je fronçais le sourcils. Si son but était d'éviter que je devienne suspicieux, eh bien, c'était raté. J'étais déjà au courant que l'investigatrice de cette stupidité idée était cette peste d'Hestia.

Le hic dans cette histoire, c'était que je ne comprenais pas les raisons d'avoir envoyé Thalia là-bas. En fait, je ne trouvais aucune raison qui valait le risque de mettre Thalia en danger. Quelque chose ne collait pas : Hestia n'aura jamais envoyé notre mamie vers le danger. Cela allait à l'encontre de la nature même de Hestia, fervente protectrice et symbole du foyer. De plus, elle aurait pu envoyer Lucaï déguisé ou encore, demander à l'un de mes familiers de transmettre le message. Pourtant, elle avait envoyé Thalia à l'Institut de magie avec comme seule protection Baffie, le Faesidh salamandre, et ce, sans m'informer.

Cela signifiait qu'une chose : Hestia avait décidé d'en faire à sa tête. Mais pourquoi voulait-elle informer Falardo, alors que nous avions décidé d'un commun accord de ne pas le contacter ? Y avait-il quelque chose qui l'avait convaincu de revenir sur cet accord ?

Sous l'intensité de mon regard, Thalia détourna le regard au bout de quelques secondes. On dirait que j'avais une bonne intuition de vouloir en savoir plus sur ce qui était arrivé dans mon dos. Étonnamment, Thalia prit parole en me demandant :

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant