7. Thalia rencontre la Sorcière

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PDV de Thalia, à la boutique et demeure familiale, petite ville de Gové.

Je venais de dire au revoir à Dalya qui m'avait aidé à finaliser la fermeture de la boutique. J'étais si impatiente que les parents reviennent avec mon frère. D'après mes estimations, ils devaient rentrer à temps pour le dîner de ce soir ! Il ne me restait qu'à préparer le repas et à les attendre. J'avais tellement hâte de pouvoir serrer à nouveau mon grand frère contre moi.

— Je me demande s'il a encore grandi, songeai-je seule en me dirigeant vers le passage reliant la boutique à la maison.

Or, le tintement de la cloche fixée à la porte retentit. Je sursautais en faisant volte-face, surprise. Je venais de barrer la porte, et pourtant, une inconnue était en train de la refermer derrière elle. Son visage était voilé par un tissu sombre de la même couleur que son habit. Ça ressemblait à une robe, mais avec des ouvertures comme si cela serait un pantalon. Le peu que je voyais me disait qu'elle semblait grande et élancée avec une peau diaphane. Elle semblait être plus jeune que ma belle-mère, à vue de nez.

Poliment, je l'informais en essayant de cacher ma nervosité :

— Bonsoir madame, mais la boutique est fermée. Je vous prie de sort-

— Je ne cherche pas de fleur, me coupa-t-elle.

Sa voix me saisit, tant elle était glaciale. Cela me saisit tellement que j'en perdis toute contenance, incapable de faire autre chose que de fixer avec stupéfaction cette inconnue. La seule information qui me venait était que sa voix était morte, vide de toute vie. Et cette simple constatation ne me donnait qu'une envie : m'éloigner de cette femme le plus rapidement possible. Je serrais les dents ainsi que les mains en poings avant de rétorquer avec moins de gentillesse :

— Je ne crois pas que vous trouverez ce que vous voulez ici. Nous ne vendons que des fleurs.

— J'en ai que faire de tes fleurs, susurra-t-elle avec mépris. Pourquoi moi, la Sorcière bannie, j'aurais besoin de vulgaires fleurs ?

Je reculais en entendant sa voix claquer dans l'air, stupéfaite. Une petite voix dans mon esprit me fit remarquer un détail invraisemblable. La Sorcière bannie n'était-elle pas un personnage de conte pour effrayer les gens ? Et pourquoi cette parfaite inconnue se présentait-elle sous ce nom ? Si la situation ne me rendrait pas aussi inquiète, je pourrais presque rire de voir une femme se présenter avec cette dénomination.

Mais elle ne semblait pas blaguer du tout.

— Mais, vous ne pouvez pas être la Sorcière bannie..., bégayai-je avec incrédulité.

— Et pourquoi pas ?

— Eh bien... Vous êtes jeune ? osai-je dire en haussant les épaules.

La femme glaciale acquiesça avant de se pencher vers moi, envahissant mon espace personnel. Je me figeais, appréhendant sa réaction.

— Oui, n'es-tu pas curieuse ? Ne veux-tu pas savoir comment j'ai fait pour rester jeune malgré mon âge centenaire ? Ne veux-tu pas avoir la preuve que je suis bel et bien la Sorcière bannie ?

— Oui, mais je...

Je tentais de me justifier, lui dire que la magie noire ne m'intéressait pas. Cependant, elle m'imposa le silence d'un simple mouvement de la main. Non pas parce que je lui avais obéi, mais bien parce que je ne parvenais réellement plus à parler. On aurait dit que j'étais incapable de faire mouvoir mes lèvres ou ma langue, comme s'ils ne faisaient pas parties de moi. Incapable de parler, je ne pus que la regarder tourner autour de moi, psalmodiant dans une étrange langue. Une fumée s'éleva à chacun de ses pas, et je croyais même entendre une mélodie confuse et pratiquement irréelle dans ce brouillard. Je serrais mes bras contre moi, essayant de me faire le plus petit possible pour ne pas toucher à cette fumée. Cette ambiance insolite me donnait la chair de poule, créant un malaise en moi. J'avais la forte impression que nous n'étions plus seules dans le magasin en dépit que je ne voyais personne. Malheureusement pour moi, la fumée se mit à se resserrer autour de moi. Je perdis mon souffle en respirant ce gaz, ne pouvant faire autrement. Ma tête se mit à tourner si violemment que j'en perdis toute notion de physique, d'où se trouvait le sol, les murs et le plafond. Je remarquais que je m'étais écroulée qu'au moment où je me cognais contre le sol. La douleur me sortit brièvement de ma confusion, mais je ne parvenais toujours pas à voir quelque chose.

Je ne pouvais qu'écouter ses paroles, dont la voix semblait être altérée, différente que tantôt :

Cauchemars et rêves, le premier est l'épreuve du second. La rivière des songes te mènera vers eux que tu résistes, ou non. Cache toi, car ceux qui te connaîtront t'oublieront.

L'espace d'un instant, je crus voir trois ombres me foncer dessus avant de ressentir un choc à l'intérieur de mon crâne. Un vertige m'envahit alors que je posais les mains sur mes tempes. J'essayais d'apaiser cette oppressante sensation dans ma boîte crânienne. Or, aussi rapidement que cela était survenu, une main glacée effleura mon front, chassant d'un seul coup mon mal-être. Le contre-coup de passer de la souffrance à son opposé me rendit faible, comme si j'étais vidée de toute mon énergie.

Relevant lentement la tête, je croisais le regard clair et glacial de celle qui se présentait comme étant la Sorcière bannie. Je pouvais voir ses traits sans âge, d'une beauté figée dans le temps. Une beauté si loin de celle de la vie, des fleurs ; quelque chose qui éveillait une impression de mort, de froid et de sentiments effrayants.

Je ne pouvais que la croire, surtout après ce que je venais de voir.

— Maintenant, je crois que nous allons pouvoir discuter, s'exclama la Sorcière avec un sourire sans âme, son regard dans le mien.

— Que-Que me voulez-vous ?

Ma voix n'était qu'un murmure tant j'étais tétanisée par la femme qui me faisait face. Tout mon être était révulsé par sa présence, par son regard, par ses gestes.

 — Moi ? rétorqua celle aux yeux si clairs qu'aucune émotion ne semblait pouvoir y substituer. Je veux marchander avec toi. Rend-moi un service, et je saurais te récompenser.

Je serrais les dents à l'écoute de sa proposition, alors qu'un « non » très clair s'imposait dans mon esprit. Malgré qu'elle n'était qu'une légende pour moi jusqu'à maintenant, je ne comptais pas lui faire confiance. Tout son être m'inspirait la mort, le danger. À ce moment-là, je m'en balançais que mes décisions étaient prises sous l'impact de la peur et du choc. J'étais bien plus effrayée par cette sorcière que par sa démonstration de magie. La seule certitude qui m'habitait était celle de m'éloigner de cette personne, le plus rapidement possible.

Mes pensées se mirent à se bousculer trop rapidement, de façon complètement désordonnée, jusqu'à n'être qu'un brouhaha de son et de sensations confuses. Je fermais les yeux en me concentrant sur une chose : ne pas lui répondre.


— Je vois, renchérit-elle d'une voix glaciale d'où sa déception était palpable. Quand tu demanderas de l'aide, tu te souviendras des mots et tu sauras que tu devras revenir à moi.


Une partie de mon cerveau comprenait ce qu'elle disait, mais je ne parvenais pas à réagir. 

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Le chapitre est court. Je sais. Vous me direz si j'ai bien fait par rapport au prochain chapitre !

Mais c'est LA rencontre entre la Sorcière et Thalia ! La Sorcière n'est pas très chaleureuse comme vous l'avez vu. Et Thalia est parasitée par la peur. Elle n'arrive pas raisonner correctement.

J'espère être parvenue à vous faire ressentir la détresse de Thalia qui ne saisit vraiment pas ce qui lui arrive. Elle n'est qu'une fille banale, sans histoire ni rien d'exceptionnelle chez elle. 

Quelles sont vos théories ? 

**Update** J'ai une question pour vous : si le chapitre était plutôt fait selon le PDV de la Sorcière ? 

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant