41. Zachir arrive à point nommé

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La vitre éclata sous mon poids, amplifié par la gravité. Je me réceptionnais sur mes deux jambes, la magie fourmillant dans tout mon corps. Mes cheveux sombres coupés plus courts se trouvaient devant mes yeux sans me déranger. Un mélange de colère, de peur et d'adrénaline faisait crépiter ma magie en étincelle autour de moi. Je sentais que je poussais bien trop loin mes propres limites, mais j'avais entendu sa voix. Thalia m'avait appelé et j'avais flippé. Je n'aurais jamais cru remettre les pieds ici, à l'Institut de magie. Encore moins dans de telles circonstances.

Mais quelle idée avait eu Hestia en l'envoyant seule ici ?! Elle aurait dû savoir que les Doyens ne l'auraient pas laissé revenir en sachant qu'elle possédait un Arcane et un maléfice. Sans parler que la Sorcière bannie aurait pu mettre la main sur elle.

Tout ça alors que j'étais en train de me reposer à la maison !

À nouveau, le crépitement de ma magie réagissait à mes émotions, faisant grimper ma température corporelle. Heureusement que Baffie était avec elle : j'avais été en mesure de la localiser avec précision. Bon, le prix magique pour une téléportation d'une si grande envergure allait me coûter cher, mais j'étais soulagé d'être arrivé à temps.

— Zachir, le Renégat ! Tu te montres enfin après autant d'années à fuir, s'exclama l'un des doyens.

La voix de cet homme me dérangeait profondément. Il essayait de paraître fort, mais je voyais qu'il était nerveux. En même temps, qui ne serait pas nerveux en voyant quelqu'un passer à travers la fenêtre du plafond.

Je savais que je le connaissais, mais aucun nom ne me venait à l'esprit. Je crois que c'était le Mage Taurus, mais je n'en étais pas certain. Me rappeler les noms de gens qui me saoulait ne faisait pas partie de mes intérêts. Juste à sa posture et sa voix vainement autoritaire, je ne pouvais qu'éprouver du dédain à son encontre. Il faisait parti de ceux qui enviaient mon Don plus puissant que le leur, moi qui était relié à trois éléments primordiaux. Comme si juste le talent comptait !

Et ma persévérance, mes heures d'étude et d'entraînement, ça comptait pour du beurre ?

J'ignorais le vieux mage, mon regard braqué sur mon maître. Ce dernier venait de surgir de nulle part et, maintenant, il soutenait mon regard. Sa posture nonchalante ne montrait aucune intention belliqueuse, mais son regard brillait d'une lueur intriguée et beaucoup trop familière pour moi. Son focus se décala de moi pour se poser sur Thalia qui devait se trouver quelque part derrière moi. Je percevais sans mal sa respiration rapide et ses tremblements, tout comme sa résilience silencieuse. Elle avait été bien courageuse de leur tenir tête, et très idiote de se rendre dans ces lieux.

Pourquoi mon maître me souriait avec cette tête d'abruti ?

« Qu'est-ce qui se passe dans la tête du vieux schnock ? », songeai-je avant de détourner le regard de Falardo.

— Thalia, on s'en va, déclarai-je d'une voix forte, malgré ma fièvre.

Tout en gardant un œil sur les deux mages en face moi, je tendis une main derrière moi. L'instant suivant, une main fraîche saisit la mienne, apaisant une partie de ma colère. Celle-ci me serra avec une force impressionnante, mais sa main était tremblante. J'ignorais pourquoi elle s'était rendue ici, mais j'étais rassuré qu'elle ait pris spontanément ma main. Elle n'avait pas fui le manoir, elle n'avait pas sous-estimé mes capacités à l'aider.

Et bordel, sa main était tellement rafraîchissante. Ça m'en faisait un bien fou.

— Comme si nous allions vous laisser partir ! s'écria le vieux mage, ses yeux écarquillés par l'incrédulité et la colère.

L'Éveil de l'Arcane T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant