Un amour inattendu ( en pause)

chapitre 2

Comment voulez-vous que je prenne la chose? Je reste à regarder dans le vide puis m'arrête sur ma mère. Pour ne rien changé, elle ne pipe mots. Non pour cela, elle attendra gentiment d'être seule avec moi, et donc que mon tortionnaire de père soit dehors. Elle se contente de rester muette. J'ai une sainte horreur quand elle fait cela car une fois mon père parti, elle commencera alors son sermon, je l'entend déjà dire :

" Shaelynn, ma chérie , ton père n'a pas tort mais saches que je te soutiens, Shaelynn, ton cheval est cinglé ! Il est dangereux et tu pourrais rester en chaise roulante... ce n'est que de cela, que ton père a peur."

Bref je me passe sincèrement de tout ça! Nelson n'est en rien un cheval fou, non, il est juste incompris c'est tout. Lui et moi, c'est une relation fusionnelle, on se connaît tous les deux et à dire vrai : il est mon seul et véritable ami, mon confident. J'ai déjà tant pleurer auprès de lui. Mes bras enroulés à son encolure puissante et je lui confiais des tas de choses.

Pour moi, seuls ceux qui ont des chevaux peuvent comprendre ce genre de relation.

Nelson n'a pas eu un début de vie facile. C'était ma seule porte de sortie, j'ai tout pour être heureuse, du moins en apparences.

Mon père est un avocat célèbre et ma mère est secrétaire dans une grosse boîte de New-York. L'argent en soi ne pose pas de problème, non seul mon père pose problème, lui et ses exigences.

Il est venu me trouver un soir, j'étais dans mon lit et déjà toute petite il me faisait traîner avec lui aux courses. Le genre de course organisée à la sauvage, vous arrivez pour simplement exhiber votre voiture sur un grand parking. Ensuite on vous propose de faire du drift, mon père y participait comme il disait, il décompressait de son boulot. Ah j'en ai vu de belles voitures mais pour mon père, seul les voitures que lui préparaient valaient quelque choses. J'aimais à ce moment-là, traîner avec lui, ma vie était simple et moi à l'âge de cinq ans, j'étais innocente.

Puis à l'âge de mes douze ans, il est entré dans ma chambre, c'était un dimanche, nous étions en janvier et nous avions de la neige dehors. Je n'étais pas fatiguée et donc je faisais du chambard dans ma chambre, j'étais seule. Mon frère avait sa chambre et surtout, il avait le droit d'aller dormir très tard pendant les vacances scolaires. Ce n'était pas vraiment mon frère. Il avait cette cinq ans de plus que moi, mais, souvent j'entendais Anthony dire maman à une autre femme que ma maman.

Peu à peu, j'ai compris. Mais ce soir-là, mon père est rentré dans ma chambre très fâché. J'ai pensé que c'était à cause de mon chambard mais non .

— Shaelynn, tu n'es pas fatiguée ? Alors habille toi, mets tes baskets et dépêche -toi, tu viens avec moi, je t'attends à la voiture. Et c'est un ordre. Dit-il sèchement.

Je me suis alors dépêché de m'habiller chaudement, vu le froid hiver c'était training, gros pull, bonnet et mes gants. Pensant aller courir comme le voulait la punition de mon père. Il disait que ça m'apprenait le respect.

Je vous avoue que j'ai vraiment cru à cette sanction: tu cours devant la voiture jeune fille, tu apprendras le respect et surtout ça te fatiguera. Voilà ce qu'aurait dit mon père en temps normal. Mais Non, pas ce soir-là. Non, alors que je sortais de ma chambre, Anthony me fixa avec un sourire en coin. Et pour seules paroles:

— Bon courage Shaelynn, moi j'ai tout refusé. Je ne veux pas faire les conneries de papa! Mais toi, c'est différent, tu vas fermer ta petite gueule de minette et tu vas lui obéir au doigt et à l'œil. Et tu sais pourquoi? Parce que tu ne sais rien faire de ta piètre vie. Allez vas-y petit bébé et dépêche -toi , il va t'attendre.

Je reste choquée par les paroles de mon frère. Mais, en me rendant vers la voiture de papa, donc sa Porsche Taycan, je ne le trouve pas. Par contre, j'entends ce moteur si familier gronder, j'aime ses vibrations, ce bruit tellement caractéristique, si doux à mes oreilles. Mon regard alors se pose sur la droite et donc vers le second garage, celui de la Toyota Supra.

Mon père fait gronder le moteur et klaxonne. Puis se met à crier après moi .

— Alors Shaelynn, c'est pour aujourd'hui ou pour demain? mais c'est maintenant ou jamais. Alors fait vite. Cria -t-il.

Sa voix est subitement plus calme et je ne réfléchirai pas longtemps. Je vous avoue qu'à douze ans, vous pensez que c'est une bonne solution pour faire la paix avec votre père . Même si les douloureuses paroles de mon frère, enfin d'Anthony, m'ont blessé. J'ai une certaine forme de rancunes qui naît au fond de moi sur ce pseudo frère si humiliant et vexant .

Je sourie bêtement à penser à ma première fois dans la Supra, une beauté noir, qui allié puissance et agressivité, des qualités que possède mon père dans le cadre de son travail. Mais je n'ai pas réfléchis longtemps et très vite, je suis montée côté passager dans cette voiture qui était aussi sombre que pouvait l'être l'âme de mon père. Il aimait dire qu'une voiture reflétait l'état d'âme de son propriétaire. Cela m'a laissé matière à réflexion, et donc, ma déduction en était que mon père pouvait aussi être un homme mauvais! Mais voilà, c'était mon père et ce soir-là, je crois que ma vie venait de faire un virage à nonante degré. Je n'ai pas vraiment pris conscience de cela tout de suite, mais ce n'est que bien plus tard que cela m'a tilté l'esprit.

Revenons à cette nuit, pour la première fois de ma courte vie, mon père m'autorisait à monter dans sa voiture. Cela n'était jamais arrivé. Mais cette nuit, confortablement installée dans le siège Bacquet de la voiture, je ferme les yeux et profite des sensations. J'entends mon père rire et pousser une accélération , cela me repoussant encore plus dans le siège. Je crois que je me sentais vivre pour la première fois .

— Shaelynn, garde les yeux fermés ma puce et ressent cette sensation de drift, je vais faire partir l'arrière de la voiture ,n'ai pas peur. J'y vais. S'exclama joyeusement mon père.

Le temps que je réalise et je ressens cette déportation de l'arrière de la voiture, une sensation impressionnante et je ne peux garder mes yeux fermés. Je les ouvre et je regarde la technique de mon père. Cela me passionnait, et je ne pus m'empêcher également de regarder le visage de mon père. Je le vois sourire et être heureux au volant de cette voiture. C'étaient des choses rares, le voir comme cela. En temps normal papa restait basé sur l'étiquette, strict, droit, fier de lui et il ne sortait avec la Supra que bien tard le soir.

"Cela fait mal vu pour un avocat de faire ce genre de chose, surtout quand tu es connu! "

Aimait à me répéter papa, mais, il adorait cette voiture et je ne comprenais pas comment on pouvait s'attacher autant à une voiture.

Soudain, papa stoppe la voiture et me regarde. Ses étoiles et le pétillant de ses yeux marrons étaient pour moi magique, je découvrais mon père sous un angle que je n'avais encore jamais vu!

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