Chapitre 4

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Mais pour la première fois, mon frère, enfin mon demi-frère, me regarda et me dit juste :

— Shaelynn, je m'excuse, tu as raison. Je crois que j'ai été pris par la colère, mais oui, j'ai pensé que parce que papa avait de l'argent, ben j'ai cru que moi aussi j'aurais pu rouler sur le luxe et l'argent.

— Vois-tu Anthony, j'ai de l'argent, c'est vrai, mais à la base, je ne possédais rien. Connaissez -vous mon passé ? demanda mon père.

Mon frère et moi nous regardons et en effet, nous ne connaissons rien du passé de mon père.

Point de vue de Shaelynn. Mon père se laisserait aller à parler de son passé. Je sais que pour lui, il y a beaucoup de zones d'ombre dans sa vie et s'il en a bien un qui est interdit de parler, c'est son boulot et sa jeunesse.

— Tu peux nous parler de ton passé papa ? demandais -je en tricotant mes doigts.

Ma demande était vraiment intéressée, mais il y avait beaucoup de chance que papa refuse. Je bravais déjà l'interdiction, mais j'avais un besoin de savoir et comprendre mon père. Mon père me regarda, et je ne pus dire quelle était sa pensée à ce moment-là, une combinaison de : tu sais que c'est interdit avec une incompréhension la plus complète.

Mais papa est resté fidèle à lui-même et il nous a fait entrer au salon. Une fois tous installé, il prit une profonde inspiration et commença.

— Il est à savoir les enfants que je n'ai pas toujours baignés dans la richesse, dans l'argent simple et facile. Mes parents étaient de simples petits ouvriers dans une grande usine de production. À cette époque, le travail était déjà précieux. Peu importe les conditions de travail que cela demandait, ils faisaient tout pour le garder. Mes parents commençaient très tôt le matin et très souvent, ils rentraient tard le soir. Ma sœur et moi étions souvent livrés à nous-même. Et pour aller à l'école, c'était à pied que tout se passait. Je devais partir une heure avant l'heure du début des cours pour l'école, peu importe la météo, ma sœur et moi, nous y étions, toujours à l'heure. Imaginer un gamin en maternelle marcher une heure pour aller à l'école. Il fallait encore revenir. En primaire, je me souviens, vers la quatrième année, je voulais un vélo, je voulais être comme les copains. Copain étaient un grand mot, car j'étais toujours rejeté et les amis que j'avais c'était Max Lorenzo, un gamin aussi pauvre que moi et lui comme moi souvent arrivions à l'école sans avoir de quoi manger. Cela nous portait déjà préjudice, car nous étions les pestiférés. Bref, c'est là que Max et moi avons commencé au début à nous rendre à la sortie des magasins d'alimentation, les grandes surfaces commerciales de préférence et avec nos airs de petits pauvres, sales, mais toujours polis. Nous proposions nos services pour aider à décharger les courses et ranger dans les coffres des voitures des gens que nous considérons comme riches. En général, nous avions une petite pièce. Deux années se sont écoulées et un jour, Max mon copain à pété un câble, il s'est mis à faire du vol à l'arraché. Son principe était simple : courir aussi vite que possible et prendre le sac des personnes qui nous semblaient faciles à distraire, nous avions ainsi leurs sacs à main. Et seul le portefeuille comptait, mais nous étions aussi gentils. La combine était parfaitement rodée. Max faisait le voleur, et moi j'étais caché et j'observais, une fois que Max avait pris l'argent dans le portefeuille, je prenais le sac et je courais après lui en criant qu'il était malhonnête, que c'était honteux. Je brandissais fièrement le sac vide de ses billets et de ses pièces. Et les gens venaient vers moi me remercier d'avoir apporté leur précieux sac. Souvent, cela se terminait avec un retrait d'un billet au distributeur à billet et les gens heureux me le donnaient.

— Mais c'est du vol papa ! Comment as-tu pu faire cela ??? demanda Anthony.

— La faim, le dégoût d'être sale en vêtements souvent troués m'ont fait perdre la raison. Je l'avoue, je n'ai pas été parfait, mais le principal est que j'ai réussi à devenir avocat et célèbre. Alors Anthony tu comprends mieux pourquoi j'ai tant insisté sur le fait que tu réunisses les trois quarts de la somme pour ta voiture. Mais tu n'as rien compris. Expliqua calmement papa.

La chose resta telle quelle, mais en étant pauvre, comment papa a-t-il réussi à devenir avocat ? Mon père ne me disait pas tout, et il gardait encore des mystères.

Je suis tirée de mes rêveries par mon père. Mes souvenirs d'enfance avaient donc bien pris le dessus. Je revenais donc dans cette vie bien réelle et clouée sur mon lit d'hôpital.

— Shaelynn, que les choses soient claires, je n'ai rien contre ton Nelson, mais reconnais que ce cheval réagit un peu bizarrement tu ne crois pas ? comprend le père que je suis, tu es ma seule et unique fille et je tiens énormément à toi.

Je peux voir mon père se justifier, mais je n'ai que comme seule réponse :

— il réagit comme toi, papa. Comment avec ce que tu nous as raconté de ton enfance, tu as réussi à trouver l'argent pour être avocat ?

Mon père me regarde tendrement, son expression est changeante, il me dit tendrement :

— Ma puce, je n'ai pas toujours été aussi bien que je le suis à présent, mais je te promets de t'expliquer plus tard. Ce n'est pas l'endroit et encore moins le moment, mais je t'expliquerai tout. Ce n'est pas Nelson qui me pose des soucis. Bien qu'il reste impressionnant et nerveux quand j'approche .

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire et tout en posant ma main sur celle de mon père, je lui dis :

— il est juste comme toi papa, aussi protecteur et en outre mystérieux. Mais tout comme toi, il m'aime et veille sur moi. Je t'apprendrais à savoir le comprendre et l'approcher, mais également à le monter.

Mon père ne releva pas le moindre mot, il me sourit et me fait un baiser sur le front.

— J'ai demandé Shaelynn à rester avec toi pour la nuit . Dis mon père.

— Et ton travail, papa ? demandais -je, inquiète.

— Je pourrais très bien gérer cela à côté de ma fille. Je pourrais aussi partager cela avec toi. Je crois que tu as plus de points communs avec moi que tu ne le penses pas ma puce . Mais sache que je suis envahi par la peur te concernant .

— Et maman ? dis-je en la regardant.

— Shaelynn, je ne saurais pas m'absenter du boulot, j'ai d'énormes responsabilités et je doute que tu me veuilles à tes côtés.

— N'inverse pas les rôles, maman, tu veux! La vérité serait plutôt : que ferais -tu ici avec moi, alors que tu peux être à ton boulot à rire avec tes collègues ? Pourquoi t'ennuierais -tu à mes côtés, alors que tu feras comme chaque soir, te faire des restaurants me laissant seul avec papa ! Dis-moi, maman , comment s'appelle-t-il ? demandais -je froidement.


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Un amour inattendu ( en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant