𝐍𝐎𝐔𝐕𝐄𝐀𝐔 𝐃𝐄́𝐏𝐀𝐑𝐓 - 𝐑𝐈𝐂𝐇𝐀𝐑𝐋𝐈𝐒𝐎𝐍

23 . visite surprise

DEPUIS CE jour-là, pratiquement deux semaines étaient passées. Olivia avait revu Mathéo une seule fois et ça avait suffit à Richarlison pour qu'il s'imagine un tas de choses.

La brésilienne était encore au travail, l'après-midi venait de commencer. Elle pliait des vêtements tout en surveillant les cabines d'essayage. C'était sans doute la partie qu'elle préférait dans son travail, la phase de pliage et de surveillance. Elle trouvait ça tellement mieux que d'aller ranger des vêtements à pétaouchnoc.

Les portes automatiques de la boutique indépendante s'ouvrirent. Mais ce n'était pas la première fois de la journée et Olivia savait pertinemment qu'elle ne connaissait personne ici. A quoi bon observer les allers-retours d'inconnus toute la journée ? Elle n'était pas Joe Goldberg.

Après avoir fini de plier un t-shirt bordeaux, elle leva enfin la tête. Un sourire se dessina sur son visage quand elle vit Richarlison. Elle posa le vêtement sur un portant qu'elle déchargerai à travers tout le magasin par la suite. Il venait d'entrer. Après son entraînement, il s'était dit qu'il pourrait aller la voir, il savait que ça lui ferait plaisir. Et lui aussi ça lui faisait plaisir de la voir contente.

Elle marcha d'un pas rapide, mais fût nettement coupé dans sa route par une de ses collègues qui se planta devant le footballeur. Celui-ci avait les bras croisés, avec un air blasé au visage. La brésilienne s'était habituée à le voir faire une mine impassible alors qu'au fond, il était tout content. Par exemple, une fois, il était tombé sur une foule de fan et il n'avait souri à personne. Il avait signé des autographes d'un air las puis, après avoir dépassé cette foule, il avait confié à son amie qu'il n'avait jamais été aussi content.

Olivia continua tout de même son chemin avant d'arriver derrière sa collègue, Lannie.

— Je m'en charge, t'inquiète, fit la brune en s'incrustant dans la conversation ennuyante qu'ils entretenaient.

Elle hocha la tête avant de laisser la place à sa collègue. Celle-ci se plaça alors devant Richarlison, affichant un grand sourire aux lèvres.

— Tu penses que je peux te faire la bise ? demanda-t-il en laissant un petit sourire apparaître.

— Bien-sûr ! s'exclama-t-elle en se lançant.

Elle l'emmena avec elle jusqu'aux cabines d'essayage afin de rependre l'activité qu'elle avait commencé.

— Tu boîtes ? remarqua-t-elle pendant leur courte marche.

— Je me suis littéralement pété la jambe à l'entraînement. Je ne pourrai même pas aller au prochain.

— Comment t'as fait ?

— C'est vraiment pourri. J'ai juste un ballon qui a fait un tout droit sur mon genou et la rencontre a été infructueuse.

— Besoin d'un bisou magique ?

Il hocha la tête tel un enfant avant qu'Olivia se mette sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue. Les joues du footballeur se mirent à rougir presque instantanément.

— Je ne te dérange pas, t'es sûre ?

— Ma pause est dans une petite demi-heure, alors si t'as la patience, tu peux me tenir compagnie en attendant.

— Pourquoi pas.

— Je suis contente que tu sois là.

— Bizarre que Mathéo ne soit pas déjà là.

— Pourquoi ?

— Il veut tout le temps que vous vous voyiez.

— C'est pour ça que je ne lui ai pas dit où je travaillais.