L'Aquila, un vendredi soir, quelques jours après le Bal de Samhain 1951.
Innocenzo, Le Repère, 22:45.
Hermann répète sa question, tant ma réaction l'a surpris:
- Vraiment, mon petit louveteau? Tu veux que nous nous battions? Toi et moi?
Mes poings serrés tremblent autant que mes jambes, à la fois de colère, de peur et de stress. Ce sont surtout sa voix froide et son calme impitoyable face à mes supplications qui me terrorisent le plus...
Hermann me regarde encore une fois, de haut en bas, avec pitié cette fois, et secoue la tête:
- Mais, regarde-toi, mon petit louveteau! Tu trembles tellement que c'est un miracle si tu tiens encore debout!
Hermann est à présent à ma portée, mais la terreur me paralyse. Je ne peux pas bouger, je suis figé, le souffle coupé, malgré moi.
Hermann m'attrape par le bras et me plaque face contre le mur. Je gémis, je couine, je glapis, je me débats faiblement...
- Chuuuttt..., me souffle doucement Hermann à l'oreille en me passant un nouveau bâillon dans la bouche, un bâillon-boule en cuir, en caoutchouc et en métal glacé... Tu peux te laisser aller, maintenant, mon petit louveteau...
Brusquement, Hermann passe mes bras dans long fourreau en cuir, je reconnais des attaches-bras, qu'il lace avec application...
- Tu as le droit de prendre du plaisir, toi aussi, tu sais... On peut faire ça gentiment...
Lorsqu'il tire d'un coup sec sur les lacets, je ne peux retenir un petit cri de protestation qui s'étouffe dans mon bâillon. J'essaie de résister tant bien que mal à Hermann en lui donnant un coup d'épaule. Mais rien n'y fait. Il lève les yeux au ciel en soupirant:
- Bon, c'est toi qui vois... Si tu veux faire ça violemment...
Hermann hausse les épaules avec un rictus sadique, avant de me passer un bandeau crasseux sur les yeux.
Aveuglé, désorienté, incapable de m'orienter dans le noir le plus complet, je me laisse tomber à genoux, tremblant comme le louveteau mouillé que je suis.
- Enfin à genoux pour m'implorer, ironise Herrmann, tu en auras mis du temps!
Aveugle, affolé, je tourne frénétiquement la tête de gauche à droite et de droite à gauche, tous les muscles sous tension, incapable de prédire ce que pourrait me faire ce cinglé de Hermann.
Je crois que ce qui m'affole le plus, c'est de ne pas savoir d'où viendra le prochain coup. Je crois deviner, je crains un bruit métallique cinglant, le sifflement d'un fouet ou d'une cravache, le pas de l'Alpha des Loups Noirs sur le plancher... Je peine à me concentrer sur les bruits que fait Hermann tant les battements de mon cœur et ma propre respiration occupent le volume sonore de la salle de torture.
Toujours aucun coup. L'attente est insupportable.
Que ce soit fini. Vite.
Je tremble, je suffoque, je me débats... J'ai la sensation de ne plus pouvoir respirer comme si mes poumons étaient écrasés par la simple présence de Hermann dans la pièce...
VOUS LISEZ
Les Meutes d'Argent: De Feu et de Glace - Tome 2 [En cours ]
WerewolfTome2: Enfin prêt à devenir l'Alpha de sa propre Meute, Wolfy et ses amis doivent affronter les fantômes de leur passé. Sauront-ils se sortir de cette nouvelle épreuve et fonder leur propre Meute? Wolfy, Arsène et leurs compagnons présents et passés...