Les Meutes d'Argent: De Feu et de Glace - Tome 2 [En cours ]

93 - Un Maître Infernal

L'Aquila, le mardi, six semaines après les événements dans le Quartier des Loups Blancs.

Boris, Villa des Loups Noirs, 09:58.

Je sors sur le trottoir, devant le Repère, et j'attends Maître Hermann, mon nouveau Maître qui me loue en Location Longue Durée. Arsène appelle ça un contrat en LLD, je ne sais pas trop ce que cela signifie et quelles seront mes nouvelles fonctions...

Après à peine deux minutes à attendre sur le trottoir, il est là. Il arrive dans sa longue Cadillac noire, conduite par son chauffeur.

Celui que je suppose être Wolfgang, le majordome, assistant et chauffeur de mon nouveau Maître, se précipite pour m'ouvrir la portière arrière de la longue limousine noire.

Je m'assieds dans la voiture, sur le siège à côté de mon nouveau Maître. Lui est tout habillé de cuir noir: bottes de motard, pantalon, chemise et cravate. Ses gants sont sur le siège, entre lui et moi. Une autre paire, à ma taille, se trouve de mon côté.

Quand je me retrouve à côté de lui et que je voie sa tenue en détail, j'ai curieusement une trique de dingue. Il le remarque et me lance un sourire satisfait.

Lorsque nous prenons la route et que nous nous éloignons de la ville, je commence à réaliser ce qui m'arrive. Un peu stressé, j'entame maladroitement la conversation, j'essaie le truc de la confession intime pour l'attendrir:

- Tu sais, je suis un débutant, je n'ai pas eu beaucoup de Maîtres jusqu'à présent...

- Ce n'est pas grave, dresser les débutants, c'est ce que je préfère. Et je sais que tu te sous-estimes, tu as déjà une certaine expérience. Et puis, Balthazar te réclame, depuis ton passage en Enfer. Tu as déjà acquis une certaine réputation, là-bas, tu sais. Ah oui, c'est vrai, tu ne t'en souviens plus, c'est moche ce qui t'arrive. Ou, c'est peut-être mieux, ahah.

Je le regarde, interloqué, je ne comprends rien à ce qu'il me raconte, je n'ai jamais quitté la Meute des Loups Blancs!

Il arrête brusquement son rire ironique et me lance froidement, en me regardant de haut en bas:

- Et puis, tu devras nous vouvoyer, Balthazar, moi, et tous ses soldats, si tu veux être un bon esclave. Seul les bons esclaves restent vivants, tu sais. Ils ne t'ont même pas appris ça!?

Je réponds alors d'un ton soumis:

- Oui, Maître, pardonnez-moi.

- Je préfère ça, acquiesce-t-il d'un ton froid et sec.

La limousine noire arrive en lisière de forêt et continue sur une petite centaine de mètres, le long d'un chemin de terre, puis j'aperçois une grande maison en pierre de taille, entourée par la forêt. La nuit vient de tomber, les arbres me semblent tout à coup plus grands, plus sombres, et l'ambiance plus lugubre.

Le chauffeur arrête la voiture devant le perron et ouvre nos portières avec empressement. Mon Maître enfile ses gants. Je l'imite, il semble satisfait, et nous rentrons à l'intérieur de la bâtisse.

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A peine entré, il me plaque brusquement contre un mur, place une main sur ma nuque et laisse courir l'autre sous ma chemise, me caressant le dos et le tétons, je feins l'extase.

J'ouvre ma chemise et je plaque mon torse nu contre sa chemise de cuir noir. Je ne comprends pas pourquoi, mais le crissement et l'odeur qui se dégagent m'enivrent autant que le contact du cuir sur ma peau.

C'est n'est pas la première fois que je ressens ça, je le sens au fond de moi. Des images en noir et blancs se bousculent dans ma tête... Des arbres, des soldats en uniforme, une salle de torture. Un homme vraiment très laid, tout de noir vêtu, un miroir magique...