Les Meutes d'Argent: De Feu et de Glace - Tome 2 [En cours ]

48 - Le travail ou le plaisir?

L'Aquila, le vendredi suivant les événements dans le Quartier des Loups Blancs.

Luca Greyson, dans les couloirs de la Police Lupine, 18:25.

Je sors une cigarette éteinte de mon paquet presque vide. Une odeur âcre de tabac froid s'en échappe et me fait froncer le nez, tandis que je recherche mon briquet tempête dans l'une de mes nombreuses poches.

La tête baissée, absorbé dans ma recherche, je tourne à droite dans le couloir, juste avant l'ascenseur, quand quelqu'un me rentre brusquement dedans.

Avec le choc, je laisse tomber mon paquet de cigarettes et je ne peux m'empêcher de lâcher un juron fort peu élégant. Le choc ne me fait rien et je rattrape la personne juste avant qu'elle ne percute le sol carrelé. Le peu de cigarettes qui restait dans mon paquet est étalé par terre...

Mon cerveau se déconnecte quand je vois le sourire - et les lèvres - de la personne que je tiens à bout de bras.

- Euh... Salut! tente Lev, le jeune inconnu du Maurizio, pour briser le silence gênant qui s'est installé.

Après quelques secondes de surprise, je parviens difficilement à articuler:

- Lev!? Que fais-tu ici?

Il attrape l'appareil photo qu'il porte autour du cou pour me le montrer.

- Je... Bah, la Conférence de Presse... Alors... Du coup, je...

- Ce n'est pas vrai! Tu es journaliste!?

- ... Journaliste stagiaire seulement....

Il fait une petite pause et reprends de façon véhémente:

- Bah oui, je suis journaliste! Mais juste stagiaire, hein! Tu peux me lâcher, s'il te plaît?

Je regarde plusieurs fois ma main avant de me rendre compte que je tiens toujours Lev par le bras, et je finis par le relâcher.

- Quel journal!?

- « Le Détective Lupin ».

- Génial!

Je soupire, ce journal est surtout connu pour la presse à scandale...

- Luca, écoute, je ne savais vraiment pas que l'Alpha allait m'envoyer sur cette affaire... Quand je t'ai reconnu, je me suis aussitôt mis en retrait.

- C'est pour ça que je ne t'ai pas vu...

- Oui... Je suis parti le plus vite possible, mais je me suis perdu dans les couloirs...

Lev se tord les mains et poursuit:

- Tu peux me croire, tu sais.

Je grogne:

- Hummm... Mon pauvre louveteau! Je vais te raccompagner à la sortie, tiens.

Lev me regarde avec un drôle d'air.

- Pourquoi tu me regardes comme ça? Je ne vais pas te manger, tu sais...

- Dommage, murmure Lev si bas que je doute l'avoir entendu.

Je songe intérieurement: Moi aussi, j'en ai très envie!

Une fois encore, je soupire.

- Tu as fait tes photos !? Alors, retourne voir ton Alpha pour lui montrer tes jolis clichés et ne parle à personne de ce qui s'est passé l'autre soir! C'est bien compris?

Lev hoche doucement la tête, visiblement déçu. Je pousse un nouveau soupir, et je souffle:

- Désolé, je ne voulais pas être aussi brusque. Mais ici c'est mon lieu de travail et la conférence de presse est enfin finie, pour moi, du moins.