Les Meutes d'Argent: De Feu et de Glace - Tome 2 [En cours ]

12 - Discussions

L'Aquila, Troisième Jour de Samhain 1951.

Wolfy, le Grand Magasin, 19:30.

Sans réfléchir, il me tire contre sa poitrine musclée, et me serre très fort contre lui.

Le souffle coupé par la surprise et sa force aussi, je reste quelques secondes en apnée.

Puis, il fait un pas en arrière, tout en me tenant les mains, et m'observe les yeux brillants de joie:

- Tu es magnifique!

Avec un sourire malicieux, il m'attire vers lui, cette fois-ci, plus doucement. Il dépose une main sur le bas de mon dos et l'autre sur ma joue. Sans hésiter un seul instant, il dépose ses lèvres sur les miennes.

J'écarquille les yeux de surprise, surpris de son geste. Pris par le plaisir de son doux baiser, je les referme aussitôt. Sans vraiment m'en rendre compte des, je lui rend son baiser tellement agréable, que j'en oublie le monde qui nous entoure. Je sens mon cœur s'accélérer, mes joues chauffer au contact de sa peau. Je sens aussi une chaleur se répandre dans mon bas-ventre. Mon membre durci sent une bosse dans son pantalon.

Après quelques instants, il finit par rompre le baiser pour se reculer. Son regard ne se détache pas pour autant de moi.

Je baisse les yeux, mal à l'aise, mais je ne réussit pas à ôter ce sourire idiot sur mes lèvres.

Ce moment magique se rompt lorsque je me rends compte que les vendeurs et les clients du magasin nous regardent en murmurant. Tous me connaissent et savent que je suis le neveu de l'Alpha de l'Aquila. Et maintenant aussi que je fréquente un Loup Blanc.

Je m'écarte un peu plus de Wlad, je deviens rouge pivoine. Je panique. Qu'est-ce que je suis  sensé faire? Trop de gens. Trop de regards. Tout me semble de trop à cet instant.

Une fois de plus, pris de panique, je m'enfuis en tournant le dos à Wlad. Je ne pense à rien d'autre qu'aux regards des autres, et à Wlad.

Une vague de panique m'oblige à fuir, à quitter le Grand Magasin, et à courir à travers la ville.

Je m'arrête finalement dans le Parc, près de la Villa de l'Alpha. Il fait déjà nuit dehors. Le temps est encore clément pour la saison. Les feuilles dorées tapissent les chemins sinueux du Parc.

Je m'adosse contre un arbre et je ferme les yeux en essayant de  me calmer. J'ai les yeux pleins de larmes. Mon loup pleure lui aussi.

Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Calme-toi. Calme-toi.

Trouve-toi un endroit tranquille pour te calmer.

Quelques pas plus loin, je trouve un banc libre pour me poser et réfléchir à ce qui m'arrive.

Je me demande comment je peux être à la fois aussi timide avec Wlad et aussi assuré dans mes rencontres juste pour du sexe. Ça doit être le contexte... oui, sûrement, le contexte.

Quelques minutes plus tard, j'entends une voix haletante à mes côtés.

- Aaah... Tu es donc là... Je t'ai enfin retrouvé... J'ai suivi ta piste...

J'ouvre les yeux yeux. Et, à travers mes larmes, je vois Wlad, juste devant moi, hors d'haleine.

Il a donc couru pour me rejoindre? Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait plaisir, ça me flatte qui il ait couru après moi. Qu'il ait couru pour moi. Je ne suis peut-être pas si insignifiant, après tout.

Je ne suis pas serein pour autant. Je me mordille nerveusement la lèvre inférieure en fixant le sol avec attention, une fois encore, rouge pivoine, une goutte perle sur mon front, une autre coule le long de ma colonne vertébrale.