25 - Surprise Surprise

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L'Aquila, Le lendemain du Bal de Samhain 1951.

Romeo, Le Repère, 06:10.

La fatigue et le froid à l'arrière de la fourgonnette engourdissent à la fois mon corps et mon esprit. Balloté de gauche à droite depuis ce qui me semble être des heures, je me suis assoupi. C'est aussi un moyen d'échapper temporairement à la réalité qui est désormais la mienne: je suis un prisonnier, à la merci de mes geôliers.

Lorsque j'émerge de ma torpeur, la camionnette est arrêtée. Je sens un homme s'approcher de moi. Il m'enlève brusquement le sac de jute qui recouvre mon visage avant de disparaître. Une lumière crue inonde la fourgonnette et me fait plisser les yeux.

A travers les portes ouvertes de la fourgonnette, je parviens à distinguer trois silhouettes qui se découpent dans l'aube naissante, éclairées par un puissant projecteur de quai.

Les trois homme discutent sans faire attention à moi. En prenant garde à ne pas trop bouger, je jette un coup d'œil circulaire. Je croise le regard vitreux d'un jeune homme au teint de cire allongé à côté de moi, dans une position grotesque, couvert d'hématomes, de sang et de toutes sortes de fluides corporels. Il a visiblement été battu à mort...

Je remarque un homme qui m'observe en fronçant les sourcils, on dirait leur Chef...

- Le garçon, celui qui est encore en vie, enfin pour le moment, a l'air mal en point, grogne celui qui est visiblement leur Chef.

***

Aleksandr, Le Repère, 06:15.

Je n'en peux plus d'Andrej, il ne fait jamais ce qu'on lui dit. En plus c'est une vraie brute sans cervelle qui va nous créer des problèmes, j'en suis sûr...

Je connais par cœur l'excuse qu'il va sortir à Arsène...

- C'est juste une petite nature, se défend Andrej, on ne l'a même pas touché. Selon tes ordres, Arsène.

Ah, bah voilà...

- Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui nous manquait, commente encore Andrej tout bas, comme pour lui-même.

Je ricane... Mon frère est vraiment insatiable. Il en est fier et ça le fait rire... Frustré comme il est, il y en a un qui va prendre cher à son retour...

Cela dit, il n'a pas tort. Je jette un coup d'œil dans la fourgonnette. Ligoté et bâillonné, les yeux rougis, le garçon n'en est que plus désirable.

Rares sont les garçons qui me font autant d'effet. Une bonne prise. Une bonne surprise. Je me demande s'il deviendra un esclave sexuel, il devrait être une bonne recrue...

***

Arsène, Le Repère, 06:20.

J'observe les deux hommes que j'ai envoyés en mission pour ramener ce garçon, Romeo. Je ne sais pas encore si j'en ferai un soldat ou un esclave sexuel, j'hésite encore...

Aleksandr a une carrure plus qu'impressionnante, et ce ne sont pas ses cent vingt kilos qui se laissent intimider facilement. Son mètre quatre-vingt-dix-huit non plus d'ailleurs. Et les poils qui lui recouvrent le corps n'ont rien à envier à un ours des Abruzzes!

Andrej, lui est beaucoup plus fluet, disons maigre carrément, son mètre quatre-vingt-cinq s'acclimate mal de cinquante kilos tout mouillés, mais il a un avantage certain: une bite énorme qui l'empêche parfois de marcher quand il bande (c'est tout vous dire !)...

Le seul « hic », c'est qu'il est bête à bouffer du foin et a un mal fou à comprendre certaines choses de la vie...

Je leur jette un regard mauvais.

Les Meutes d'Argent: De Feu et de Glace - Tome 2 [En cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant