Samir - Par amour pour les miens [𝐵𝓍𝐵]

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SAID

Tenant le papier médical de mon père dans la main (que j'avais trouvé sur la clé-usb que détenait Neyla), je pris la route vers un commissariat de police.

Loin de moi l'idée d'entamer une procédure, je souhaitais uniquement savoir quelques détails de plus.

Tout le monde savait déjà que j'étais sur les traces mon père, mais personne ne savait que j'étais au courant qu'il n'était pas en Algérie. Le papier médical que j'avais fait imprimer indiquait une date il y'a de cela quatre ans, ce qui confirmait mes soupçons. Voyant enfin le poste de police au bout de la rue, j'eu une hésitation. Me replier ou continuer... Si tout le monde se forçait à étouffer l'histoire c'est que ce que j'y trouverai sûrement une mauvaise nouvelle. La seule chose que je ne pourrais pardonner serait un décès, mais le fonctionnaire au consulat me l'aurait dit si ça avait été déclaré.

Pensant à rebrousser chemin, je m'arrêtai en m'imaginant le pire. Mais cette curiosité au fond de moi et ce désir de comprendre mon passé me rattrapèrent.

Debout devant la bâtisse, je passai enfin la porte et grimaçai en voyant quelques personnes devant moi. En ayant regardé les avis sur Google sur ce commissariat, j'y avais lu que ça prenait souvent beaucoup de temps. Comme je ne voulais pas faire du long trajet, je relativisai et patientai.

En voyant qui se plaignait au guichet, je me retenu de ne pas intervenir tant j'étais pressé. Un homme s'était fait volé son téléphone et les fonctionnaires au bureau de plainte écrivait les moindres détails, même les plus inintéressants.

Pour ne rien arranger, je sentis mon téléphone vibrer et vis la photo d'Ayman. Je décrochai.

- Ouais allo ?

- Ah enfin, depuis j'essaye de te joindre purée.

- Tu veux quoi ?

- Wesh t'as quoi ?

- Rien.

- J'allais te proposer de sortir et tout, mais rien que tu me rejettes c'est quoi ton problème ?

- J'ai rien Ayman, j'suis juste occupé. Demande à Nael.

- Quoi t'es sah ? Tu pues le seum à croire je t'ai oublié. T'es vraiment qu'un gamin.

Je soupirai. Il passait de plus en plus de temps avec un gars que je peux pas supporter alors que c'est mon meilleur ami, je n'avais pas le sentiment d'abuser.

- On verra, là je suis à la pharmacie.

- Bah on se rejoint pas loin.

- Nan gros, j'ai un autre truc à faire.

- Tu dois faire quoi ? Je peux t'accompagner !

Mes muscles se tendirent, il m'énervait, il pouvait pas se mêler de ses affaires ?

- Laisse tomber, on fera ça une autre fois si tu v...

Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase qu'il me raccrocha au nez. J'écartai mon cellulaire de mon oreille pour fixer mon écran choqué. Sérieusement ? Je l'insultai en silence quand j'entendis un policier lever la voix.

- Personne suivante ?

Je me levai et m'avançai au bureau, le plus gentiment possible, j'espérais que ça allait aboutir. Une femme dans la trentaine m'attendait, une paire de lunettes au nez, digne d'une secrétaire hors-pair. À son énergie plus que sévère, j'allais devoir m'armer de patience.

- Bonjour.

- Bonjour monsieur, je vous écoute ?

- Voilà, j'ai une demande particulière. Je suis à la recherche d'un proche à moi, je n'ai aucune nouvelle.