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SAID

Les heures d'après-midi au lycée semblaient interminables. Au point où je regardais sans cesse le cadran de la montre de Ayman. Les vacances approchaient et ça signifiait que nos synthèses devaient bientôt être prêtes pour les étudier durant les semaines de Noël. Notre professeur de français organisait un cours pour nous expliquer ce à quoi on devait s'attendre pour le bac blanc. C'était un peu barbant, sachant que la plupart des élèves dans ma classe posaient des questions stupides. Il restait une heure et je n'avais qu'une envie, partir.

- J'arrive pas à croire qu'on prenne autant de temps à parler de ça. Regarde Élodie elle croit elle va gagner un million si elle l'a alors que c'est même pas l'épreuve finale.

Ayman ricana.

- C'est vraiment une pétasse en plus. Elle répond jamais aux messages. Par contre quand on devait faire le travail de groupe là elle m'avait bien appelé samedi à sept heure du matin cette folle. C'est même pas l'heure légale pour la police. On est où là ?

On eut un fou rire en se retenant de faire du bruit, cette meuf donnait toujours une raison pour qu'on se foute de sa gueule. On sursauta les larmes aux yeux au cri du prof.

- SAID ! Si le cours ne t'intéresse pas fais le nous savoir ! J'en ai ma claque de vous voir ensemble vous deux. Vous serez séparés jusqu'en juin, c'est définitif !

Je m'excusai brièvement en évitant de recroiser le regard d'Ayman ou j'étais parti pour me faire exclure du cours.

- Il est tendu comme un string lui aussi.

- Ayman ferme la il va nous éclater à l'oral si on continue.

Il se ravisa avant de chuchoter.

- C'est comment depuis que ton grand est en vacances ?

- Je me suis embrouillé avec Samir.

- Mais nan, tu lui as dit quoi ?

Je commençai à lui raconter l'histoire en détail. À vrai dire, ça me pesait. J'ai tellement regretté ces paroles et ça a jeté un froid entre moi et Samir. Trois jours étaient passés et on s'adresse la parole uniquement pour se saluer, étant donné qu'il m'ignore dès lors où je lui pose une question.

- C'est chaud de lâcher ça Said.

- Je sais... Je sais pas comment faire pour me qu'il me pardonne.

- Tu crois qu'il va rester fâché ?

Je jouai avec mon crayon, en pleine réflexion. Depuis tout petit, de ce que je me souviens, Samir ne s'imposait jamais. Il restait sage et aimable à la fois tout en jouant avec Neyla. J'avais honte de lui avoir crié ça, sachant qu'il n'avais jamais été méchant avec moi, mais j'avais réagis impulsivement. Si Sajid venait à apprendre ça, j'allais morfler. Sachant que je devais écouter Samir en son absence. Mais la question demeurait, est-ce que j'avais une préférence entre mes deux frères ? Je n'en savais rien, et il fallait que je sois honnête avec moi même et avec les autres en faisant attention à mes mots. Je finis par regarder Ayman.

- J'en sais rien... J'espère que non.

Il me donna un coup de coude non sans un sourire.

- T'inquiètes, ça va bien se passer. Montre lui que tu t'en veux et ça passera.

———

Passé dix-huit heure, il faisait nuit noire déjà en cette période de l'année.

Je montais les quatre étages de mon immeuble car l'ascenseur était en maintenance. Essoufflé, j'arrivai à mon étage et passai la porte de chez moi. Bizarrement c'était ouvert et la lumière de la cuisine était allumé. Mon frère était alors déjà là. Je retins un soupir tant l'atmosphère me mettait mal à l'aise. Je m'approchai de la pièce où Samir était en train de faire à manger.

Samir - Par amour pour les miens [𝐵𝓍𝐵]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant