Samir - Par amour pour les miens [𝐵𝓍𝐵]

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SAID

En résolvant les dernières équations sur ma feuille, je fus satisfait de voir qu'il me restait un bon laps de temps avant de ne remettre ma copie et m'en aller. Les épreuves avaient commencé et mon travail portait ses fruits. J'appréhendais la partie Économie qui arrivait en dernier mais le manuel que Ilir m'a laissé prendre m'avait bien aidé.

M'étant relu entièrement, je finis par me lever et rendre la copie au surveillant et quittai le local. Je pris mon téléphone avec l'écran bien brisé par Sajid et regardai quelle heure il était, quatorze-heure... J'allais avoir un peu de retard pour ce que j'avais prévu avec Imad, à savoir une séance à la salle de sport à deux. C'était moi parmi mes frères à être le plus proche de notre beau-frère. Il était gentil, pieu et juste et passer du temps chez ma sœur et lui me faisait toujours du bien.

À l'arrêt de bus je lui envoyai un message non sans difficulté à cause de la vitre cassée. En relativisant, je me dis que j'en achèterais un autre avec mon argent du restaurant. Je maudissais Sajid à chaque fois que je l'utilisais. À vrai dire, cela faisait déjà une semaine que l'on ne s'était pas adressé la parole. Samir en a marre et ne supporte pas cette ambiance mais si c'est pas Sajid qui vient présenter ses excuses, je ne ferai rien du tout. Les mots qu'il m'avait dit à notre dernière dispute me faisaient encore mal, et rien que d'y penser je pleurais parfois de colère. Je m'attendais à ce qu'il revienne et me dise qu'il pensait pas ce qu'il disait, mais apparement je pouvais toujours attendre. Je dors encore dans la chambre de Samir qui me faisait des réflexions de maniaque toutes les cinq minutes. Encore un peu je me flingue et lui avec, même si au fond j'étais content qu'il prenait ma défense par rapport à ça. Quant à lui justement, j'hésitais encore à lui faire part de ce que j'avais appris sur lui mais je n'osais pas, de peur qu'il se blesse et devienne aussi méchant que Sajid quand il est en colère. Je soupirai, crachant de la fumée blanche sous ce froid hivernale. Pourquoi tout devenait si compliqué ?

Après être descendu du bus qui déposait pas loin de mon bâtiment, Imad m'envoya un message pour me dire qu'il arrivait bientôt. Je me dépêchai de monter à notre appart pour préparer mes affaires et découvris qu'il n'y avait personne pour mon plus grand plaisir. L'ambiance était trop houleuse dès que Sajid et moi étions dans une même pièce. Je la quittais directement, accentuant cette distance. Parfois je me disais que j'abusais quand notre proximité me manquait mais la réalité revenait vite quand je me souvenais de la gifle de cow-boy que je m'étais mangée ainsi que les mots les plus blessants que j'ai pu me recevoir.

Je reçu un message que j'avais du mal à lire dû à l'écran mais je pus quand même apercevoir que c'était Imad. Il devait sûrement être arrivé.

📩 — De Imad
- Said je suis là tu peux descendre.

Je m'empressai de prendre mon sac de sport après m'être changé et fermai la porte de l'appartement à clés. Je détalai les escaliers n'ayant pas la patience d'attendre l'ascenseur qui prenait toujours une éternité pour venir.

En sortant du bat' je vis la voiture de Imad, et lui même à l'intérieur qui m'attendait à l'intérieur. Je pressai le pas et ouvris la portière.

- Assalam 'aleykum Imad !

- Wa 'aleykum salam Ez-zeyn (le beau), mezyan (bien) ?

- Tranquille haha, j'aime trop ton accent quand tu parles arabe !

- Faut que tu viennes à Tanger frérot.

- Mais oui trop ! J'ai jamais visité le Maroc.

Le père de Imad était marocain et il était algérien de sa mère. J'apprécie trop les petits mélanges comme ça, je trouvais que c'était une vraie richesse. Et il avait la chance de pouvoir garder les deux cultures à la maison. Notre mère, qu'Allah lui fasse miséricorde, venait de Palestine et la seule chose qu'on gardait de ce pays c'était le dialecte du Levant qu'on connaissait tous. La nourriture aussi était excellente mais mise à part Neyla, on savait pas la cuisiner.