Samir - Par amour pour les miens [𝐵𝓍𝐵]

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SAID

- Vous pouvez retourner les copies.

Sur indication du prof, on retourna les feuilles pour passer l'épreuve. C'était pour mathématiques et j'avais saigné les annales pour être le mieux préparé possible. On s'était préparé comme des fous avec Ayman parce qu'à cause d'un professeur absent, la classe avait cumulé un retard qui n'était pas négligeable.

On avait trois heures pour rendre une copie et je me sentis un peu pressé par le temps. Je ne perdis cependant pas mes moyens en lisant les questions.

Je n'étais pas largué du tout, même si il allait falloir que je réponde de manière précise et complète.

Je notais au crayon toutes les formules dont j'avais besoin pour chaque exercice.

Les minutes s'écoulaient mais je n'y prêtais pas trop attention, trop occupé à résoudre mes exercices. Y'avait des énoncés fort similaires à ceux des années précédentes donc je gérais pour ce qui était de les analyser.

———

- Alors ?! T'as répondu quoi à l'exercice neuf ?!

Je soufflai, exaspéré de cette surexcitation après un examen. À croire qu'ils se sentiront mieux juste après, c'était ridicule selon moi.

N'étant pas dans le même local que Ayman, on avait prévu de se retrouver devant le lycée juste après l'épreuve. Je me frayai un chemin à travers les fayots de compétition pour le retrouver, à savoir à la cour extérieur.

Je le vis assis, jouant sur son téléphone, sûrement à m'attendre.

- Oh Ayman !

Il leva le nez de son cellulaire vers moi et sourit en me voyant.

- Putain un survivant !

- Mdr la ferme.

- Bah quoi, on peut dire que t'es puni là.

- Ouais...

Il faisait allusion à la purge de ma peine, adjugée par mon connard de frère. D'ailleurs en parlant de lui, il ne voulait plus lâcher ma veste.

- Laisse tomber, il m'a jamais autant fliquer de toute ma vie...

- Mais t'as fait quoi ?

- Je suis monté à moto sans le lui dire.

- Quoi c'est tout ?

Évidemment que ça allait plus loin qu'une connerie en moto. Sajid m'a carrément vu avec Ilir qui avait une attitude plus qu'enjôleuse avec moi. Il se poserait forcément des questions, sachant qu'il avait cramé que je mentais de plus en plus. Je n'ai pas eu accès à mon téléphone portable pendant plus de deux semaines, et maintenant que je pouvais y retoucher, je devais laisser mon smartphone à la maison.

- C'est pour ça tu passes plus d'appels interminables mdr.

- Mais oui, regarde.

Je lui tendis le téléphone que Sajid m'avait donné, un vieil appareil à touches, uniquement fait pour appeler, envoyer des messages en appuyant quinze fois le même bouton et pour jouer au jeu du serpent.

Mon ami se foutu de moi.

- Tout ça ? Mais alors pourquoi tu réponds toujours le lendemain ?

- Mais parce que j'ai pas mon forfait dessus frère ! Il m'a mit une carte prépayée, tout part au bout de deux messages. Il a enlevé ma puce sur l'autre tel.