Trente-quatre : Les Messini

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PDV Enola :

Lamario m'a laissé explorer son torse pendant un moment avant de me faire comprendre que c'était de la torture pour lui. Et vu comment le tissus de son jogging était tendu au niveau de son entre-jambe, j'ai bien voulu le croire. Le temps d'un court instant j'ai cru qu'il allait me demander de le soulager mais il s'est contenté de replacer sa grosseur et nous sommes simplement aller souper.

Et maintenant nous sommes de retour dans la chambre, Lamario est assis sur le lit avec le dos contre le mur et je suis à moitié allongée sur lui. Il y a aussi Raik étalé de tout son long sur la deuxième place. Ma place. Et tous ensemble comme une petite famille, on regarde un film.

Enfin je regarde un film, parce le loup dors et la brute passe plus de temps à me regarder moi plutôt que le film. J'en suis venu à me demander si je n'avais pas un truc de bizarre sur le visage. Mais il semblerait que non. Que c'est Lamario qui est juste bizarre.

J'ai un truc qui refuse de quitter mes pensées. Ça me travaille depuis quelques jours maintenant, mais je n'ai jusque là pas trouvé le temps d'aborder le sujet avec Lamario.

Je crains qu'il réagisse mal et qu'il ne veuille pas me partager les "secrets" de sa famille. Mais bon qui ne tente rien n'a rien et puis le film ne l'intéresse pas alors autant en profiter.

- Lamario ? L'interpelle-je en me décalant pour pouvoir le regarder en face.

- Oui mocciosa. Qu'est-ce qui a ?

- Lilio il m'a dit un truc la dernière fois et depuis je me pose des questions

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit ce con encore ? Va falloir que je lui casse une fois de plus la gueule ?

- Non non. Au contraire, il s'est excusé pour la fois où il a euh... devant moi. Et il m'a expliqué que des fois il a beaucoup de mal à se rendre compte de ce qui est socialement acceptable et ce qu'il l'est moins. Et sur le coup ça m'a pas plus interpellée que ça mais en y reréfléchissant, je me suis rendu compte que ça avait l'air de l'affecter.

Il souffle en se passant une main sur le visage. J'attends patiemment qu'il prenne la parole mais ça prend du temps alors j'en viens à me demander s'il compte me répondre un jour. Soudain il tend le bras et attrape la télécommande pour mettre le film en pause. Puis se réoriente complètement vers moi.

- C'est pas quelque chose dont beaucoup de gens sont au courant alors quand je t'en aurai parlé tu ne devra plus chercher à en discuter. Surtout que ça concerne aussi Mahorys. C'est compris ?

- Ok

- Pour que tu comprennes bien faut déjà que je t'explique l'éducation que nous avons reçus, lui et moi. Déjà, je sais pas si tu le sais mais nous avons un peu moins de deux ans d'écart, on a été élevé ensemble presque comme des frères. Enfin a quelques détails près. Il t'a dit qui sont ses parents ?

- Oui, il m'avait expliqué y'a longtemps.

- Nos pères étaient assez proches donc quand Lilio est né c'est ma mère qui s'occupait de nous deux. Et ça a duré jusqu'à mes quinze ans. Ma mère a tous fait pour qu'on ait la meilleure éducation possible malgré les circonstances.

- Quelles circonstances ?

- Grandir au sein d'une mafia n'est pas si facile que ça. Dès l'âge de dix ans on a été entrainé au combat et au maniement des armes. Et puis bien que nos pères n'aient pas été particulièrement violent avec nous, ils n'étaient pas doux pour autant.

- Tu t'es fait frappé ?

- Oui et pas qu'un peu. Chaque faute se payait cher, je te dis même pas le nombre de racler que je me suis pris pour avoir été insolent. Mais encore ça, ça allait. Tout a changé le jour de mes quinze ans. Ma formation de successeur à débuté, alors même si Lilio n'avait même pas quatorze ans il a dû commencer celle de futur bras droit. Son père l'a confié à un institut. Sauf que l'une des "profs" était particulièrement violente et un jour elle l'a littéralement jeté d'en haut des escaliers et il ne s'est pas relever. Je ne sais pas exactement ce qu'il avait bien pu faire, probablement encore une idiotie.

Alzarsi | T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant