Vingt-et-un : Jolie bouche insolente

3.2K 156 23
                                    

Cinq jours plus tard :

PDV Enola :

Ma semaine de punition se termine enfin aujourd'hui. Pas que ce fut insurmontable, loin de là. Mais devoir supporter Lamario vingt-quatre sur vingt-quatre devient fatiguant. J'ai dû l'accompagner toute la semaine à l'entrepôt. Je devais l'attendre sagement à son bureau lorsqu'il devait s'absenter et pour que je ne sois pas seule, Lilio venait me tenir compagnie.

Aussi chaque soir nous avons continué les exercices de "mise en confiance", comme il aime les appeler. Mais j'ai pas beaucoup progressée. Je n'arrive toujours pas à le laisser me toucher la gorge ou le bas ventre. Il s'est donc focalisé sur le reste de mon corps, mettant totalement de côté ces deux endroits. Il m'a confié qu'il ne chercherai pas à aller plus loin avant de pouvoir me toucher de partout ailleurs sans avoir besoin de me prévenir à chaque fois.

Et ce soir l'exercice consistera à vérifier si je suis prête à passer à l'étape supérieure. Pour l'instant je n'ai plus utilisé le mot d'urgence depuis la fois où il m'a fait poser mes limites. Mais c'est pas dit que ça dure puisque selon le résultat de ce soir, on passera à l'étape "tenter de repousser mes limites". J'avoue que j'appréhende donc un peu plus que les autres fois. Mais puisque j'ai appris malgré mes réticences à lui faire confiance, j'arrive à ne pas me laisser envahir.

Par contre, là où ça a réellement porté ses fruits, c'est sur la communication. Ça m'a beaucoup aidé à ne plus me sentir mal à chaque fois que j'ouvre la bouche.

Lamario m'attend devant l'ascenseur alors je me dépêche de mettre mes chaussures pour le rejoindre. Pour une fois, je suis toute excitée de quitter la sécurité de l'appartement et si j'en crois le sourire inhabituel qui orne les lèvres de la brute, ça doit être inscrit sur mon front. Quand enfin l'ascenseur s'ouvre je saute littéralement à l'extérieure pour courir dans la direction de la voiture tel la gamine que je ne suis plus.

Mais bien vite je me fais stopper par une main qui se saisie de la mienne. Je ne prend pas le temps de vérifier qui en ai le propriétaire bien trop consciente que quiconque oserai me toucher finirait inexorablement démuni de sa main. Et vu qu'au bout de cinq secondes la personne est toujours en vie et entière c'est donc que la main appartient à ma brute préféré.

- Ne sort pas en courant comme ça. Ça m'empêche de prévoir un quelconque danger. C'est compris ?

- Oui monsieur la brute. Lui répondis-je en marmonnant la fin de ma phrase pour ne pas qu'il l'entende mais au vu de son regard qui ne manque pas de s'assombrir, c'est raté.

- Je pense te l'avoir déjà dit mais je vais me répéter. Fais bien attention à ce qui sort de cette jolie bouche et à la façon dont ça sort, si tu ne veux pas avoir d'ennuis. Me réprimande-t-il tout en glissant deux doigts sous mon menton pour que je le regarde bien dans les yeux. Puis il reprend plus calmement. Si tout est clair allons-y.

Bien que ce petit aparté m'est légèrement refroidit, il était nécessaire pour me rappeler à qui je fais face. En effet je ne dois pas perdre de vue, sous prétexte qu'il se montre doux et prévenant que s'est un redoutable mafieux.

Cette semaine, où il n'a pas arrêté de me rassurer m'a quelque peu fait oublier de quoi il est capable. A l'avenir je ferai plus attention à ne pas froisser son égo. Parce que qui sait peut-être monsieur a-t-il déjà tué pour moins que ça.

Ça ne m'étonnerai pas d'ailleurs.

Après ce n'est pas pour autant que je vais me retenir de lui dire ce que je pense. Monsieur veut que je reprenne confiance et que je m'exprime, d'accord. Mais pas seulement quand ça l'arrange. Et il aura beau me faire son regard noir de capo, je sais qu'en vérité il ne me fera pas de mal. D'ailleurs puisque c'est comme ça, je ne vais plus lui adresser la parole.

* * *

À peine la voiture garée dans l'allée du manoir que je sors en courant. Pour sa leçon de tout à l'heure on repassera. Oups. Mais vu le nombre de garde qui protège la propriété je crains rien, alors je peux me le permettre. Surtout si ça me permet de rejoindre mon petit monstre plus rapidement.

Arrivée devant la porte celle-ci s'ouvre sur Lilio surpris de me voir débarquer comme une folle mais je ne lui laisse même pas le temps de me saluer que je le contourne pour prendre rapidement la direction de l'étage.

J'ai tout de même le temps d'entendre Lamario râler son désespoir comme quoi je n'écoute rien et Lilio lui répondre tout en s'esclaffant que le grand mafieux a enfin trouver la personne qui saura le faire plier. Ils continuent de déblatérer sur mon cas mais je n'y prête pas attention car je suis enfin arrivée à destination.

J'ai juste le temps d'ouvrir la porte et de faire deux pas avant qu'un petit corps ne se jette dans mes bras en hurlant :

- NONOOO ! Tu m'as trop manqué.

- Toi aussi mon Tigrou tu m'as manqué.

Rapidement les retrouvailles cessent, au profit du nouveau jeu qu'il a eut en échange de son silence. Je lui demande ce qu'il entend par là et tout fier il m'explique qu'il a surpris Lilio se servir dans la marchandise sans autorisation alors il lui a proposé son silence en échange de ce tout nouveau circuit de voiture. Et bien sûr Lilio lui a acheter pour ne pas se faire étriper par Lamario.

Ce gosse, du haut de ses cinq ans maîtrise déjà le chantage et le marchandage. Je plains sincèrement ses enseignants, ça doit vraiment pas être facile d'instruire un mini mafieux déjà bien insolent pour son âge. Bon après avec les deux énergumènes qui lui servent de grands frères c'est pas si étonnant que ça.

* * *

Après plus d'une heure à faire des courses de petite voiture sur son nouveau circuit nous finissons par nous lasser. On cherche donc activement une nouvelle idée de jeu mais rien de ce que je propose ne semble passionner mon mini mafieux. Et ses idées à lui comporte bien plus de risque pour nos vies que de traverser un terrain miné.

- J'ai une idée, on pourrait aller jouer dehors.

- Euh j'ai pas le droit d'aller dehors sans adulte. Je fais trop de bêtise à chaque fois alors Capo il veut plus. Marmonne-t-il.

- Mais je suis une adulte moi tu sais. L'informais-je pas très sûre que ça soit une si bonne idée que ça.

- On a cas demander à zio Laio son avis, comme ça il pourra pas nous accuser de faire des bêtises.

Je tente de ne pas me laisser attendrir par la façon dont il surnomme la brute et lui explique que je boude son grand frère et que donc je refuse d'aller lui demander son autorisation pour simplement sortir dans le jardin alors qu'il est plus que protégé.

Maho fini par se ranger de mon coté, tout content de désobéir. Et bien que je feigne ma soudaine assurance je prie intérieurement tout les dieux que je connais pour qu'on ne soit pas réellement entrain de désobéir et que si c'était le cas que Lamario ne soit pas trop fâché.

---------------------------------------------------------

Heyyy, j'ai eu une petite baisse de motivation par rapport a ce que j'avais prévu ou du moins je ne savais pas quoi écrire.

J'espère que ce chapitre calme vous a plu parce que le prochain le sera beaucoup moins.

Prenez soin de vous, à très vite j'espère 😘.

Alzarsi | T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant