Prologue

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Je venais de terminer ce pourquoi j'étais là. L'argent n'était pas arrivé à temps et ces idiots s'imaginaient que le roi des démons n'allait pas les tuer parce qu'ils demandaient pardon.

Un rire m'échappa. Bien sûr que je les avais tué, on ne se hissait pas à la place qui était la mienne en se contentant de petites tapes sur la main et de réprimandes.

Aussi avais-je coupé deux ou trois têtes et crevé quelques paires d'yeux. Les yeux se régénéreraient bien évidemment, comme pour tous les démons, mais ce serait douloureux et les têtes coupées le resteraient. Je finissais de laver les traces de sang qui persistaient sur mes mains quand on frappa quelques coups incertains à ma porte de chambres. Le room service aurait annoncé son arrivée, et les démons se seraient présentés d'une tout autre manière, alors qui cela pouvait-il être.

Je n'avais pas pour habitude d'être dérangé pour rien. Si c'était un quelconque imbécile venu me vendre sa camelote je lui couperais les mains pour m'avoir importuné et la langue pour faire bonne mesure. Comme si on pouvait s'adresser au roi des enfers comme à n'importe qui.

J'ouvris. Personne. Le petit arrogant qui avait osé me faire ce coup vieux comme le monde allait me le payer très cher. Mon attention fut attirée vers le bas lorsque je perçu des pleurs, baissant la tête je vis celle d'une enfant blonde, les yeux tellement pleins de larmes qu'il m'était impossible d'en distinguer la couleur.

Elle portait une chemise de nuit blanche, trempée de son chagrin. Mais enfin, qu'est-ce qu'elle me voulait celle-là ?

C'était encore pire qu'un démarcheur commercial. Je détestais les enfants et particulièrement ceux qui pleuraient. Quels étaient les parents inconscients qui laissaient une gamine déambuler en pleure dans les couloirs d'un hôtel. Ils savaient forcément que cela allait déranger les gens. Moi le premier.

-J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ?

Je reportais mon attention sur... Elle voulait quoi ?

J'eus un mouvement de recul et, peut-être de peur que je ne lui referme la porte au nez et la laisse seule — ce que j'aurais fais — elle se rua sur moi s'accrochant à ma jambe. Je levais cette dernière pour l'en défaire mais n'y parvins pas, elle était bien accrochée cette petite sangsue.

Je claquais la porte et la pris par le col de sa chemise de nuit. Soudain, des démons apparurent du néant, je la jetais alors sur le canapé où elle rebondit mollement. Ces enfoirés s'imaginaient venir à bout de moi par leur simple supériorité numérique. Grave erreur. Sans utiliser mes pouvoirs j'en mis deux au tapis et en envoyais un troisième s'écraser contre le mur au-dessus du canapé.

Un autre se rua sur moi en braillant comme l'aurait fait un combattant alors que je le projetais comme la petite enflure qu'il était.

-Arrêtes ! Ou je lui brise le cou.

Je regardais le démon que j'avais envoyé contre le mur tenir la gamine, une main sous le menton l'autre enserrant sa petite taille.

-Tu peux la tuer, elle n'est pas à moi. Mais tu as osé me menacer et ça je ne le tolèrerais pas.

Je lançais l'un des couteaux qui se trouvait à l'arrière de ma ceinture et avec satisfaction le regardait se planter entre les deux yeux du démon. La gamine chuta sur le sol et tomba sur son coude qui se tordit dans un angle anormal. Puis se redressant sans pleurer, ce qui me surpris, me cria.

-Attention !

Faisant volte-face, je parais la lame d'un démon qui avait réussi à se placer dans mon angle mort. Je l'agrippais à la gorge, serrais fort et d'un coup sec lui arrachais l'oesophage. Il s'écroula au sol, imbibant le tapis de son sang. J'allais devoir me débarrasser des corps, rien ne devait pouvoir me relier à ces crétins.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant