Cette nuit là, dans cette chambre que j'avais pourtant occupé pendant de nombreuses années, je me sentais rejetée, comme si tout les meubles et accessoires me reprochaient ma faute. Comme si je ne me flagellais pas déjà suffisamment.
À force de tourner et retourner le problème dans ma tête, comme mon corps dans mon lit, j'avais récolté plus de doute et de douleur crânienne que jamais et une couette en désordre, étroitement enroulée autour de mes jambes pour mieux me séquestrer. Il faisait sans doute une certaine fraîcheur dans la pièce mais j'avais dorénavant aussi chaud qu'à l'intérieur d'un sauna du fait de mon agitation.Céthius avait poliment décliné l'invitation de ma tante à sommeiller dans l'une des chambres réservée aux invités, préférant retourner aux enfers s'assurer que son souverain bénéficiait de tout ce dont il avait besoin.
Mais je connaissais la véritable raison qui le poussait à ce repos en exile. Mehgane avait, pour sa part, accepté de dormir dans la chambre mitoyenne à la mienne. Il préférait certainement ne pas imposer sa présence à celle qui retournait ses émotions, comme un ouragan un fétu de paille et qu'il était parvenu à fair rire terminant ainsi cette soirée par une note d'optimisme.J'avais tenté, pour me changer du problème qui occupait mon esprit de me préoccuper du leur, mais n'avait réussi qu'à fair chaque fois le parallèle avec ma propre situation et à donc revenir au délicieux démon de mes pensées. Indéfectible était la nature de mes sentiments et ma confiance envers lui. Mais je redoutais qu'il n'en soit pas de même en ce qui concernait les liens qui nous liaient et cela m'avait depuis son départ laissé percluse de doute et sans repos depuis cinq heures.
En sortant de l'entrave de draps et couette mêlés pour ouvrir la fenêtre, je permis à l'air vespéral de pénétrer mes poumons et rafraîchir mon corps transpirant. Le concert nocturne que donnaient les insectes, agrémenté du son des quelques oiseaux de nuit en chasse, investirent les recoins de cette chambre où s'attardait les remords et les doutes auquel avait conduit ma réflexions.
Les réactions, qui devraient être les miennes en pareille situation, m'échappaient du fait de leur caractère étranger. Ne sachant pas comment me comporter, je me trouvais démunie face à la lame de fond d'émotions surgit des profondeurs trouble du gouffre méconnu d'où s'était également échappé ce sentiment d'amour que nourrissait Hadès de sa seule présence ou parfois même par son simple souvenir, comme c'était le cas ce soir. Mais cette nuit, ce souvenir avait des épines me lacérant la poitrine, c'était pourquoi mon cœur me faisait tant souffrir en cet instant.
Autour de moi, se refroidissait patiemment la literie de coton attendant que je revienne m'y plonge afin de me procurer des songes dans lesquels mon démon aurait tout un éventail de sentiments à mon égard et où rien ne m'empêcherait de lui dire...
Un coup de vent, plus fort que les autres et provenant de l'intérieur de la chambre, fit voler mes cheveux et danser les pans de la chemise de nuit qui m'arrivait à mi cuisses. Mais personne ne se trouvait derrière moi. Seul, sur le lit, trônait une petite note accompagnée d'une plume, dont le noir abyssal, empêchait toute confusion avec celle d'un corbeau ou de tout autre oiseau. Je me penchais pour récupérer le billet qu'avait déposé Céthius, avec l'une de ses plumes en guise de signature, et lut.
" Perséphone, j'ai vu Hadès. Mon seigneur s'est engagé dans la traque active des démons renégats et m'envoi pister leurs traces, jusqu'aux confins des enfers. Je ne sais pas quand je reviendrais et ne pourrai te rejoindre en cas de besoin, alors soyez extrêmement prudentes Mehgane et toi.
Mes plus profondes amitiés à toutes deux."Je serrais le sombre plumage contre ma poitrine, priant qu'il ne lui arrive rien. Hadès avait considéré mes accusations sur ma sécurité et comme il n'avait pas émis l'ordre ou le désir de me voir retourner aux enfers, j'en déduisais qu'il comptait débarrasser son royaume de ses opposants avant mon retour et que celui-ci ne s'effectuerait pas avant qu'ils est tous péris.
Mais combien de temps lui faudrait-il ? Céthius avait bien spécifié ne pas connaître la durée de sa mission.
Et comment retournerais-je aux enfers sans lui ? Hadès comptait-il me laisser seule ici ? Son ego en avait, certes, pris un coup, par ma maladresse, mais pas au point de m'éloigner de lui pour une période qui pourrait durer plusieurs années. Je n'y arriverai pas.Mais peut-être cela ne lui posait-t-il aucun problème. Nos ébats aussi torrides et dévorants soient ils, pouvaient tout aussi bien s'obtenir dans les bras d'une autre. Et chacun de ses regards posés sur ma personne, qui suffisait à me donnais l'impression d'évoluer dans un brasier, ne semblaient s'effectuer qu'à sens unique.
Ces dilemmes inédits créaient trop de réactions en chaîne, je devais trouver un exutoire à toute cette pression. Il était cinq heure du matin et toutes dormais profondément. Mes déplacements seraient limités et mes actions devraient être silencieuses. À mesure que mes options s'amenuisaient, les doutes revenaient s'installer au creux de mes reins pour remonter en désagréable frisson le long de mon échine. Il fallait que je bouge, que je leur échappe.
Je me saisis d'une paire de chaussures de jogging, que j'avais choisis de ne pas emmener avec moi en quittant la demeure familiale, et sortis les vêtements de sport assortis qui me permettraient de pratiquer la seule échappatoire à mes idées noires.
En sortant dans l'obscurité extérieure, troublée par la clarté lunaire d'une blancheur pure, j'accueillis dans mes poumons le premier des nombreux souffles qui m'accorderaient le répit prodiguer exclusivement par la course. Je relâchais cette bouffer d'air salvatrice et me lançais à pleine vitesse comme pour fuir mes poursuivants invisibles nommés angoisse et lamentations.
L'ivresse de la course ne m'occuperai pas éternellement l'esprit mais placerait entre ma conscience et mon anxiété un mur qui durerait aussi longtemps que ma résistance physique me portera.
VOUS LISEZ
The King of the Underworld
ParanormalElle était si jeune. J'aurais du la rendre à ses parents ou la tuer. Elle pleurait, je déteste les pleurs d'enfant. Mais voilà, entre deux sanglots elle m'a dit: -J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ? Un grand merci à Ambredrc po...