Chapitre 1

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-Perséphone, dépêches toi ou...

-Ou quoi tu m'as déjà menacé de tout ce qui était possible.

Je me regardais dans la glace pour finir de coiffer mes longs cheveux blonds, qui me retombaient en boucles éparses sur les épaules et jusqu'en bas du dos. Je frottais mes pommettes entre pouces et indexes afin de les rendre plus roses. Je ne mettais pas de blush même si en hiver ce n'aurait pas été du luxe. Mehgane me regarda dans le miroir, et je vis qu'elle cherchait une menace convaincante. Mais le temps qu'elle en trouve une je serais prête à aller à ma remise de diplôme. Ayant un an de plus que moi elle avait déjà reçu le sien.

En arrivant sur le parking je rajustais mon chapeau et lissais ma toge. J'étais un peu nerveuse, ma tante allait être là et je savais combien cette cérémonie était importante pour elle. Non pas que cela me laissait indifférente mais bon, ce n'était qu'un bout de papier, la vrai fête commencerait ce soir.

A l'appel de mon nom, je montais sur l'estrade érigée pour l'occasion et me vis remettre mon diplôme avec les félicitations du directeur d'établissement. Je parcourus la salle à la recherche de ma tante.Elle n'avait pas été sur de pouvoir venir me voir recevoir mon diplôme de fin d'études dans l'une des plus grands fac du pays. Elle était infirmière dans un hôpital à une heure de route d'ici et m'avait prévenue qu'elle ne pourrait probablement pas être présente.
Comme prévu je ne la trouvais pas mais mes yeux restèrent accrochés à ceux d'un homme brun la peau d'une douce couleur caramel et dont les grands yeux noisette étaient humides. Il me fixait, les yeux mouillés, un grand sourire qui transpirait la fierté comme celui d'un père. Je ne le connaissais pas, mais lui souris en agitant la main. Il y répondit mais quand je fut descendue et le cherchais parmi toutes les familles qui assistaient à l'événement, je ne le vit nul part.

A la fin de la cérémonie, Mehgane et moi repartirent à l'appartement pour nous changer. Elle avait prévu de m'emmener en boîte pour fêter ça et nous devions y retrouver Mike et un ami à lui dont je n'avais pas saisi le nom. Je m'apprêtais d'une petite robe blanche, vaporeuse et de sandales blanches assorties. Mehgane, quand à elle, portait une très courte et très moulante robe noir à dos nue dont les pans étaient tenus entre eux par de fines chaînettes dorée, qui parcouraient son dos qu'un léger bronzage avait cuivré. Ses cheveux, constitués de magnifiques nuances chocolats, étaient remontés en chignon dont s'échappait quelques mèches encadrant son beau visage. Les miens étaient restés tel quel. Relâchés et tombant en cascade blonde sur mes épaules dénudées. Je n'avais ni maquillé mon visage ni mis le moindre bijoux. Mes seuls atours était mon portable, que contenait une petite pochette clair parsemée de filigranes doré à bandoulière en cuir légèrement rosé, et mes clés d'appartement.

Sur le chemin qui nous menaient a la boîte de nuit je repensais à l'homme qui était venu, semblait il, juste pour me voir recevoir mon diplôme de fin d'études. Il n'était pas réapparu après ça, et je ne l'avais pas identifié comme étant membre du corps enseignant.
Peut être m'avait il confondu avec quelqu'un d'autre, mais son visage m'étais familier et il n'aurait pas versé de larmes de joie pour une inconnue. Alors qui était ce.

-Tu m'a l'air préoccupée.

-Ouais, il y avait un homme qui a assisté à la cérémonie, que je ne connaissais pas.

-Il était là pour toi ?

-Oui, mais il n'est pas de la famille de ma tante.

-Peu être de la tienne.

Non, il était impossible que des membres de ma famille biologique sache que j'étais ici. Une Bonne âme m'avait confié à ma tante qui travaillait déjà à l'hôpital a l'époque. Après avoir constaté nombres de blessures sur mon corps, les autorités avaient décidés de supprimer la garde à mes parents, qui n'avait d'ailleurs jamais signaler ma disparition. Il y a tant d'avis de recherche sur des enfants disparus. Mais quand on trouve un enfant pour qui il n'y a pas d'avis de recherche, qu'est on sensé faire.

En arrivant, nous passâmes immédiatement, grâce au visagiste dont Mehgane faisait partie du cercle privé. Au bar Mike nous fit de grands signes.

-Alors cette petite sauterie ?

-Normal.

Mehgane me jeta un coup d'œil mais comprit que je ne désirais pas m'étendre sur le sujet ce soir. Cette nuit j'étais supposée prendre une cuite, danser et le premier qui voudra m'en empêcher, aura affaire à mon salle caractère. J'enchaînais verres sur verres et arrivé à mon sixième je décidais qu'il était temps de danser.
Je m'avançais vers la masse grouillante de corps en sueur, et de phéromones qui se pressaient et se tortillaient au rythme électrisant de la musique, et de ses basses qui vibraient a l'unisson de mon pouls. Mais dans un coin de la salle, vers la porte de derrière, je le vis. Il me regardais et quand je me dirigeais vers lui, il prit précipitamment la sortie. Je me mis à courir et poussais violemment la porte qui donnait sur l'arrière du bâtiment. Là, je tombais sur lui, entouré par quatre types remontés qui n'étaient manifestement pas ses amis. Bien sur, ce n'était pas très prudent mais j'avais besoin de réponses, et il ne m'échapperait pas cette fois. Je m'avançais dans le cercle qu'il avaient formés autour de mon inconnu, et lui passais un bras autour des épaules.

-Salut les gars, qu'est-ce que vous voulez a mon ami.

-Dégage, ma belle.

Je pris un air bourré, que je n'avais pas trop de mal à imiter car j'avais déjà pas mal d'alcool dans le sang, et lui répondis sans tenir compte de son manque de respect.

-Je vous propose un jeux. Celui qui gagne, décide de son sort.

Mon offre sembla l'amuser, il me fit signe de poursuivre.

-C'est simple, le premier qui finit ivre mort a perdu.

Il se mit à rire bruyamment en se tenant les côtes, que je mourrais d'envie de les lui briser.

-C'est d'accord.

Je n'avais aucun doute sur ce qu'il adviendrait de moi si je perdais. Je serais inconsciente et il pourraient alors me violer à loisir. Mais je ne perdrais pas.
Nous prîmes place au bar où le barman posa devant nous shot après shot. Le premier s'étala après le septième suivit de deux autre arrivé au dixième, quel bande d'amateurs.

-C'est entre toi et moi maintenant, mon grand.

Je bus d'une traite mon onzième verre et le retournait sur la table. Cela me faisait un total de dix-sept et je savais qu'il m'en faudrait encore trois avant que cet idiot succombe. Je ne serais alors plus capable de marcher droit toute seule. Mon mystérieux inconnu, dont j'avais pris la défense, s'agitait d'un pieds à l'autre. Peut-être ne me pensait il pas capable de battre cette crapule. Ce dernier vida son troisième verre de plus et commença à tanguer dangereusement. J'agrippais la manche de l'homme derrière moi et lui chuchotais à l'oreille.

-Trois, deux, un.

Le type s'écroula ivre mort.

-Gagné.

Je me laissais tomber en arrière, les bras écartés, complètement détendue. Je le sentis, plus que je ne le vis, se précipiter vers moi pour me prendre sous les bras et me coller à lui afin de m'éviter la chute.

-Merci.

Je respirais son doux parfum et j'explosais en sanglots. Je connaissais cette voix rassurante et la senteur de mon ami d'enfance.

-Ramènes moi à la maison, Céthius.

Nous étions à terre, mon dos contre sa poitrine et il m'enlaçait tendrement.

-Mademoiselle Perséphone.

Mes pleurs redoublèrent, comment avais-je pu oublier le visage de celui avec qui je m'étais tant amusée dans le château aux enfers.

-Perséphone, ça ne va pas ?

Mehgane s'avança vers nous suivie de Mike, qui se rua sur Céthius.

-Lâche la, toi.

Je reniflais et me plaçais entre lui et mon ami d'enfance. Mais celui-ci me souffla à l'oreille.

-Je ne peux pas rester Mademoiselle Perséphone. Mais je vais revenir.

Puis il disparut parmi les danseurs.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant