Chapitre 32

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Le night-club où nous avions rendez-vous était trop éloigné pour qu'on s'y soit rendus à pieds mais compte tenu de la circulation il nous avait fallu autant de temps en voiture. Sa façade, éclairée de spots rouges et de néons bleus faisait ressortir les yeux de Mike qui nous attendait, adossé au mur de brique du bâtiment. Ils paraissaient même phosphorescent vu d'ici, d'une lueur surnaturel.
Hadès, contournant le nez du véhicule, allait pour tenir la portière mais Mehgane, trop pressée, l'ouvrit avant lui et je sortis à sa suite. Laissant le sombre souverain sans voix, comme ça n'avait jamais dû lui arriver.

-Qu'est-ce que...

Mehgane avançait déjà vers Mike en lui faisant de grands signes. Je restais seule avec Hadès, stupéfait par ma tenue.

-Qu'est-ce que c'est que ça ?

Je baissais les yeux sur ma robe de cocktail. Lorsque nous avions quitté le restaurant, Mehgane et moi étions montée toutes deux à l'arrière et profité de ce qu'Hadès était concentré sur la route pour nous changer sommairement. Elle avait passé une robe à décolleter ouvert jusqu'au milieu du ventre et retombant en gracieux plis de tissu anthracite alors que la mienne constituait un fourreau serré de larges bandes de cuire noir qui, entre chaque, laissait apparaître le rose pâle de ma peau nue.

-Ma robe.

Son regard parcouru mon corps comme s'il était parfaitement dénudé alors que je m'étais assurée, en la choisissant, que cette robe recouvrait tout les endroits stratégiques. Je n'étais cependant pas parvenu à me convaincre que j'avais choisi cette robe pour sa beauté et son aspect pratique dans un endroit chaud plutôt que pour la réaction qu'elle serrait susceptible de susciter chez Hadès.

-Ça, ce n'est pas une robe. Elle est bien trop déchirée pour être portée.

Je souris, me rapprochant sournoisement d'une démarche exagérément chaloupée qui laissait s'étirer l'écart entre chaque lanière tannée.

-Me préférais tu dans l'autre ?

-Je te préférais habillée.

Il inspira profondément comme s'il cherchait à s'imprégner de mon odeur. Deux pas nous séparant à peine. Il se rapprocha de moi et oppressa nos lèvres dans un baiser brûlant, s'assurant de me couper le souffle avant de se placer à mon côté, une main au bas de mes reins dans une gestuelle possessive et défensive.
J'avais rassemblé mes cheveux en chignon d'où s'échappaient quelques longues ondulations afin de dévoiler le motif laissé par ses crocs qui ne paraissait plus avoir été laissé par une bête sauvage mais comme une délicate calligraphie, même si la chaleur de nos ébat et la bestialité qui nous avait habité tous deux lorsqu'il avait laissé sa marque sur moi était toujours palpable.

-Et cette robe n'est pas déchirée.

Rigolais-je, alors que nous avancions jusqu'à l'entrée du night-club où nous attendaient en bavardant mes deux amis. Hadès se pencha vers moi pour murmurer à mon oreille.

-C'est toi qui finira déchirée si tu continues à exhiber ces délicieuses courbes devant moi.

Je cessais de rire, parcourue d'agréables frissons.
Un vent, encore trop froid pour la saison, souffla dans mon dos et remplaça la chaleur de nos échanges par un dérangeant pressentiment. Je me tournais, scrutant l'obscurité derrière moi mais ne constatait aucune présence inquiétante.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant