Chapitre 7

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-Restez ici je vais prévenir mon seigneur.

Nous venions d'apparaître dans la salle du trône et bien que les pieds de Mehgane étaient solidement encrés au sol, ses yeux voyageaient aux travers de la pièce tels des papillons, attentifs à chaque détail. L'expression qu'affichait son visage étira le coin de mes lèvres.
D'ordinaire les gens redoutaient les enfers, y préférant le paradis, mais les traits émerveillés de mon amie, sa curiosité et son intention manifeste de tout savoir de ces lieux me rendit une partie de ma bonne humeur que la culpabilité de l'avoir entraîné ici m'avait ravie.

-Comment est il ?

Sa question me sortie de mes pensées.

-Euh... Grand.

Elle leva un sourcil, mais n'eu pas le temps de m'en demander plus car les portes qui menaient aux apparemments personnels s'ouvrirent à la volée laissant passer Hadès. Il s'avança d'une démarche déterminé, les muscles bandés, chaque mouvement parfaitement calculé. Son visage aux traits fins et lises où ne se lisait aucune émotion me procura des frissons le long de la colonne vertébrale. Quand arrivé à notre hauteur, il pris la parole d'une voix froidement calme, on aurait pu jurer que du givre s'échappait de ses lèvres.

-Perséphone...

Mon propre nom me glaça le sang.

-Ne suis je pas maître de ce château, ainsi que des enfers et de toutes choses qui y réside.

-Si.

Je ne reconnut pas ma voix dont la détermination s'était éteinte. Et même si ce n'était pas mon intention on y percevait la culpabilité.

-Alors peux-tu m'expliquer la présence de cette créature humaine à tes côtés.

Bien que cela ressemblait à une question c'était clairement un ordre et son débit de paroles toujours régulier ne me trompait pas, plus tard j'aurais droit à une rage pure.

-Elle a découvert par ma faute l'existence des démons et je ne voulais pas que Céthius l'a tue...

Il m'agrippa violemment le bras et nous fit atterrir dans sa chambre où son visage était désormais déformé par la colère et le mien sans doute par la terreur car, j'avais beau avoir confiance en lui et savoir pertinemment qu'il ne me ferait pas de mal, il semblait ne pas contrôler la flamme qui brillait derrière ce regard meurtrier qui me fixait.

-Alors tu t'es dit que tu pouvais la ramener avec toi, qu'une humaine de plus ne faisait pas la différence.

Sa voix montait en un dangereux crescendo, sa poigne se resserrait sur mon bras à tel point que des fourmis m'en piquaient chaque centimètre carré, je ne parviendrais bientôt plus à bouger les doigts.

-T'es tu seulement demander ce que ton action allait entraîner ? Si les démons qui convoitent mon trône pensent que je me laisse mener par le bout du nez par un faible animal auquel j'ai fait l'erreur d'ouvrir mes portes ils profiteront de l'occasion pour perpétrer un coup d'état à mon encontre et tout ceux sous ma protection ou mes ordre seront anéantis ou captif des insurgés.

Tenait il à son pouvoir et à ses propriétés au point de condamner Mehgane à mort et de revenir sur ce que j'avais naïvement pris pour de l'amitié. Mais comme ses paroles et son regard me le faisait comprendre je n'étais qu'un faible animal, une erreur, une gêne.

Puisqu'il plaçait notre relation plus bas que terre ou des enfers en l'occurrence je ne pouvais espérer en appeler à ses sentiments pour gracier Mehgane, ni même Céthius dont je n'avais toujours aucune nouvelle. Mes yeux étaient secs mais ce n'était qu'une question de secondes avant que les larmes ne s'y accumule et ne roulent le long de mes joues, me forçant au calme je m'éclaircie la voix avant de déclarer.

-Je suis désolée. Je n'ai pas réfléchi.
Il est évident que j'ai signé moi même son arrêt de mort.

Il me relâcha le bras et le sang qui recommençais à y circuler me fit mal. Mais ses propos le firent plus encore.

-Puisque tu en est consciente je considère que ce te sera une punition suffisante. Profite de ta dernière nuit en sa compagnie.

Mes jambes menaçaient de me lâcher à chaque pas incertain que je faisais vers la porte. Une fois celle de ma propre chambre refermée derrière  moi, des sillons humide me mouillèrent le visage. Mes lèvres tremblaient mais mon invocation fut dénuée de trémolos.

-Céthius.

Ses pieds entrèrent dans mon champ de vision et je me rendit compte que je m'étais laissée glisser le long de la porte jusqu'au sol. Je relevais la tête pour voir s'il allait bien mais je ne vit qu'une image floue. Je distinguais néanmoins qu'il ne lui manquait aucun membre et qu'il ne possédait aucune blessure visible. Il s'agenouilla devant moi l'air affolé par toutes ces larmes.

-Perséphone, que se passe-t-il ?

Je ne savais comment mais il réussit à comprendre malgré mes paroles inarticulés et entrecoupé de sanglots les faits qui s'étaient produits plus tôt.
À  la fin de mon récit il me regarda avec empathie et me pris dans ses bras, dans l'espoir de me calmer. Lorsqu'enfin mes pleurs se furent taries il alla s'asseoir dans un fauteuil non loin de moi et son regard se fit lointain comme s'il cherchait une solution, mais j'avais beau tourner le problème dans tout les sens je n'en voyais aucune.
Ses yeux revinrent se poser sur moi, dur comme de la pierre.

-Écoute, je vais parler à mon seigneur mais je ne promets rien alors profite de ses derniers instants.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant