Je quittais les locaux si précipitamment que mon cher Mateheus dû équilibrer son poids à chacune de mes enjambées pour ne pas risquer dégringoler. Mes foulées avalaient la distance qui me séparait de l'extérieur avec chaque fois plus d'empressement qu'à la précédente.
Je devais quitter le monde terrestre sans plus tarder. Sinon je ferai ce pourquoi j'avais été dépêché ici. Je l'enlèverai.Je disparus pour réapparaître dans la touffeur moite des enfers. Certes, il y faisait toujours une chaleur irrépressible mais dans le lieu qu'avait choisit le salopard que je servais pour se terrer il faisait plus brûlant que n'importe où ailleurs.
Je caressais les poiles plus doux de la tête de mon ami et choisis un endroit sûr, invisible si on n'y prêtait pas attention, un renfoncement comme ceux que j'utilisais jadis pour me cacher moi même étant enfant, et y déposais Mateheus. Je ne préférais pas l'avoir près de moi quand j'annoncerai mon échec. Les réactions de ce salopard étaient imprévisibles. Ou plutôt ce sur quoi il passerait ses nerfs était imprévisible et je ne voulais pas risquer la santé de mon ami en pariant sur la chance.En entrant dans la grotte qui lui servait de territoire en attendant qu'il s'étende à tout les enfers, je maudis la sensation d'oppression qui me comprimait la gorge. Dans le royaume terrestre, un tel caveaux rocheux préservait la fraîcheur mais ici il y faisait plus irrespirable qu'à l'extérieur. Mes poumons semblaient se liquéfier sous la fournaise des pierres à la limite de la fusion et des gazes brûlants qu'exhalaient les entrailles du sol poussiéreux.
Je le trouvais, sans surprise, avachie plus qu'assis, dans son fauteuil défraîchi qu'il devait considérer comme son trône et qui était sans nul doute pas plus que ce qu'il méritait pour assoir sa vieille carcasse que l'exposition prolongé dans ce lieu bouillant avait peu à peu desséché.
Malgré cela sa fierté et son orgueil devaient certainement se sentir à l'étroit, c'est pourquoi il m'envoyait à sa place fair le salle boulot. Comme aujourd'hui. Sauf qu'aujourd'hui, j'avais échoué.-Te voilà enfin.
Tentant d'hydrater ma gorge avec une salive rendue aussi inutile qu'une gourde vide en plein désert, mes parois buccales continuèrent de présenter une aridité alarmante et ma pomme d'Adam remonta et descendit inutilement provoquant simplement plus d'irritation qu'avant son passage.
-L'as tu ramené ?
Je tentais une nouvelle fois d'apaiser les craquelures que je sentais se former le long de mon oeusophage mais ces contours restèrent désespérément secs.
-Non.
Ses yeux remontèrent lentement vers moi. Il ne me regardait jamais directement, me jugeant trop insignifiant pour représenter une menace dont il aurait à se soucier et pas suffisamment digne d'intérêt pour être considéré par les yeux du futur souverain des enfers.
-Qu'as tu dis.
-Je l'ai vu. Elle est humaine, sa constitution est trop faible pour résister à une exposition prolongée à des conditions aussi extrêmes.
Sans parler du fait qu'elle était innocente. Elle ne paraissait pas être la femme froide et sans pitié que je m'étais attendu à voir auprès d'Hadès. Son corps chaud renfermait un cœur bien vivant qui avait battu de frayeur quand elle avait cru tomber puis de soulagement quand je lui avais signifié que j'allais bien. Savait elle seulement qui était celui avec qui elle était ? Non, on ne pouvait se contenter de suppositions. Je devais être sûr qu'elle n'était pas une victime de la cruauté d'Hadès comme je l'avais moi-même été.
Dans mes pensées, je ne vit pas le coup arriver. Mes côtes produisirent un sinistre craquement avant que la violence du coup ne me projette contre là paroi incandescente de la caverne et que je m'écrase au sol.
Merde. J'avais eu raison de laisser Mateheus en retrait. J'allais déguster.Il fut sur moi en un instant et les coups plurent sans discontinuer. Mes membres étaient agités par les chocs infligés et plusieurs os craquèrent. J'aurais sans doute quelques articulations brisées et les genoux en capilotades mais je pouvais toujours me consoler, pensant que la douleur infligée était physique et pas mentale, et surtout, je ne voulais pas que ce sort soit réservé à une personne innocente. Comme elle.
Je continuais donc d'encaisser en silence jusqu'à ce que le dernier coup de semelle mut fait mordre ma langue, la coupant presque entièrement et m'inondant la bouche d'un liquide que j'eu bus jusqu'à la lie s'il c'était agit d'une quelconque autre source d'hydratation. Mais je me contentais de garder les dents serrées, mâchoires fermées pour éviter un autre accident tandis que mon corps continuait d'être passé à tabac.Près d'une demi-heure plus tard ou peut-être plus, j'avais perdu le compte de minutes comme de coups qui étaient passés depuis que j'avais annoncé mon refus d'enlèvement comme un échec, je retrouvais Mateheus là où je l'avais laissé. En traînant mon corps perclus de douleur jusqu'à lui comme je le pouvais, je me sentais revenir en enfance. Quand mes maigres pouvoirs ne me permettaient pas encore de me défendre et que j'étais vulnérable à tous ceux qui maintenant rampaient sous mes pieds.
-Salut mon grand.
C'était ce que j'avais voulu dire mais ma langue partiellement déchirée et ma mâchoire gonflée ne me permettaient d'émettre que de vagues gargarismes, produisants un effet lamentable sur le ton rassurant que j'avais voulu adopter. Mateheus se précipita vers moi en couinant, désespérément inquiet. Il se frotta aussi délicatement que possible contre ma figure et je me retins de gémir en ressentant des vrilles de douleur s'infiltrer le long de mon nez cassé trois fois et de mon œil droit qui était maintenant inutilisable. Tout cela guérirait mais pas sans une grande souffrance.
-C'est rien. Je vais juste avoir besoin d'un peu de temps avant de pouvoir supporter ton poids de Labrador.
Il émit un petit bruit que j'assimilais à un ricanement pincé et me laissais le droit de m'affaisser un instant contre le sol sale, sec et poussiéreux que mon sang s'était empressé d'imbiber et avec qui il coagulait désormais.
Juste un instant. Juste.
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The King of the Underworld
ParanormalElle était si jeune. J'aurais du la rendre à ses parents ou la tuer. Elle pleurait, je déteste les pleurs d'enfant. Mais voilà, entre deux sanglots elle m'a dit: -J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ? Un grand merci à Ambredrc po...