Chapitre 17

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Je quittais Mehgane au profit d'une douche chaude et apaisante qui, je l'espérais, m'aiderait à trouver un moyen de présenter de façon probante mon projet à Hadès. Pourvus qu'il ne se braque pas. Je savais que l'idée ne lui paraîtrait pas très séduisante au début mais mes arguments étaient tout ce qu'il y avait de convaincant. Je laissais l'eau dévaler les courbes généreuses de mon corps en cascade et longer les ligne ondulée de mes membres endoloris. Oui, j'étais fourbus mais prête à recommencer et je sentais mon cœur battre à un rythme qui signifiait son assentiment à remettre ça.

En sortant pour m'habiller, je vis que mon amie était torturée par cette aventure d'un soir avec Céthius. Je lui avais dis que je ne pouvais la conseiller mais sans lui en exposer les raisons. Il m'était impossible de ne pas m'impliquer, Céthius était mon ami au même titre que Mehgane. Si c'avait été quelqu'un d'autre, je me serais évidemment occupé de son cas et aurais conseillé à Mehgane de mettre ça sur le compte de l'alcool et de l'exotisme que représentait la gente démoniaque.

Pour être honnête j'aurais pu conseiller Céthius de la même manière, à la différence que le charme qui l'avait ravagé était celui de mon amie humaine. D'après Abelard, il "aimait" les femmes. Je ne pouvais donc compter que sur sa réputation de bourreau des cœurs pour la convaincre qu'il n'y attachait pas plus d'importance qu'elle et de passer à autre chose. Mais qu'elle était celle de nous deux que je voulais le plus en persuader ?
J'irais parler au principal intéressé dès que je le pourrais.

-Tu devrais lui parler, Mehgane.

Elle me regarda, désespérée.

-Ce n'ai sans doute pas si important pour lui que ce que tu semble penser. Il est connu pour ses frasques sans lendemain.

-Peut-être. Mais bien que je n'ai que de très diffus souvenir de cette soirée, je me souviens d'avoir échangé avec lui des choses si intime que me retrouver face à lui après ça me fait peur.

Je doutais fortement qu'il utilise la moindre information compromettante à son sujet pour lui nuire.

-Quel genre de choses ?

Elle fixait sans les voir ses mains à la peau naturellement douce et rosée rougir sous le frottement perpétuel qu'elle leur infligeait. Puis elle détourna la tête ce qui fit chuter de ses épaules les quelques mèches de cheveux légèrement ondulés qui s'y trouvaient.

-Il en sait trop.

Je ne lui en demandais pas plus sachant que Céthius aurait sans doute plus envie de s'étendre sur le sujet quand je lui en parlerais.

Je fouillais dans les sacs matelot que je n'avais pas eu le temps de vider de leur contenu depuis mon retour avec Céthius hier. J'en sortis des jeans noir suffisamment serrés pour épouser mes formes et un débardeur gris, moucheté d'or dans lequel se reflèterait les lumières ambrée que projetait les flammes de ce chaud pays. Laissant mes cheveux sécher librement humidité ondulés, je passais de fines chaussettes avant mes chaussures assorties par leur couleur à mon pantalon et par leurs motifs doré à mon débardeur.
Je pressais les mains de Mehgane pour les libérer du traitement supplicié qu'elles subissaient.

-Viens.

Elle saisit mes doigts et s'y agrippa. Son regard trahissait trop bien ses pensées pour qu'elle puisse les atténuer avec des paroles creuses.

-Très bien, attend ici. Je ne serais pas longue.

En parcourant les larges couloirs de pierre froide qu'éclairent de nombreuses torches rougeoyante de flammes qui, j'étais prête à en lettre ma main à couper, jouait avec le pouvoir de celui qui les contrôlait, je me demandais ce qu'avait pu être les révélations qui avait échappés à Mehgane pour qu'elle préfère rester enfermer plutôt que de croiser Céthius.

Arrivée au tournant qui desservait la salle du trône qui avait été nettoyée avec un tel soucie du détail que rien ne laissait soupçonné qu'il y avait eu un combat quelques heures auparavant. J'aperçus Hadès, me tournant le dos, en pleine discussion avec un démon qui n'était pas Céthius.

-Tu t'assureras que rien ne leur fera défaut et je contacterai plus tard les proches de ceux qui en avaient.

Il devait sans doute parler des morts qu'avait engendré la bataille. Soudain, l'atmosphère changea et l'air se fit plus oppressant.

-Quand à moi...

Sa voix n'était que le souffle rauque d'une rage viscérale et tonnait à en faire trembler mes membres et les murs de la grande salle.
Les flammes des flambeaux qui d'ordinaire diffusaient une douce lueur ambrée, crachaient désormais des étincelles au sol et léchaient de leur langues rouge et orange les murs qui noircissaient sous l'intensité grandissante de cette extension du pouvoir de mon aimé qu'elles tentaient de canaliser mais qui ne pouvait être ainsi comprimé.

-Je traquerai ces renégats et je me délecterai de leurs souffrances. Je boirais leur sang et les condamnerais à la tortures éternel pour m'avoir défié.

Plusieurs torches, qui depuis longtemps avaient capitulé sous la puissance de cette chaleur destructrice, avaient explosé lorsqu'il avait conclu sa phrase par ce dernier mot.
La pièce me paraissait plus profonde et effrayante que jamais du faite de son obscurcissement soudain qui n'avait pas laisser à mes yeux le temps de dilater ses pupilles. Je voyais néanmoins le visage du démon, toujours face à son roi, le visage grave et, me semble-t-il, plein de gratitude.

Le moment me semblait peut avantageux pour présenter mon plan à un monarque lui même peut enclins aux compromis et à toute conversation quel qu'elle soit. Je fis discrètement marche arrière pour revenir sur mes pas jusqu'à la porte de chambre dans laquelle j'avais demandé à mon amie d'attendre.
J'en ouvris le battant et la trouvais là où je l'avais laissé.
Je lui fis signe de s'approcher. Mon idée ne lui plairait pas car elle impliquait Céthius, mais ni l'un ni l'autre ne voudrais laver son linge sale devant moi alors j'étais assurer de la coopération de l'un comme de l'autre.
J'inspirais puissamment l'air en moi.

-On y vas.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant