Je restais assise sur le lit, contemplant la porte qui me faisait face. Les bruits du combat qui se déroulait dans la grande salle me parvenaient et je redoutais à chaque cri de douleur de voir Hadès me revenir blessé jusqu'au cri suivant qui me faisais attribuer le premier à l'un de nos attaquants. Il m'avait promis de faire attention mais je savais que, s'il le devait, il n'hésiterait pas à se sacrifier pour sauver les gens sous sa responsabilité.
Je me levais sous le coup de ce qui venait de me traverser l'esprit.
Où étaient Mehgane et Céthius ?
Je me dirigeais vers le bureau et me saisie d'un coupe papier qui aurait mérité de figurer dans une armurerie plutôt qu'entre deux piles de lettres. À peine l'avais-je en main que des cris aigus me parvinrent. Non pas de l'endroit où se déroulait le massacre, mais du couloir qui menait aux chambres. Je me précipitais à la porte et l'ouvris à la volée.Je vis Mehgane, au bout du couloir, lancée dans une course effrénée pour échapper au démon qui la talonnait. Elle manqua trébucher en regardant derrière son épaule pour vérifier si son poursuivant était toujours là.
-Mehgane, cours ne te retourne pas.
Elle tourna un regard paniqué dans ma direction et accéléra. Elle était presque arrivée quand il lui agrippa le bras et la ramena contre lui. Il lui compressa la gorge avec ce qui ressemblait davantage à des griffes qu'à des ongles et s'adressa à moi d'une voix huileuse.
-Laisse moi entrer, ou je la saigne.
Mon amie étouffa un glapissement alors que j'ouvrais davantage la porte. Me voyant capituler, il reposa sa main sale sur l'épaule de Mehgane pour la forcer à avancer.
J'agrippais alors le bras de mon amie et la tirais à l'intérieur, tandis que j'enfonçais le coupe papier dans l'œil du démon. Il poussa un cri de douleur qui m'aurait fait froid dans le dos si je n'avais pas tant pris plaisir à lui faire payer ce qu'il venait de faire.
Il tendit le bras vers moi, mais je retirais l'objet tranchant d'une torsion qui produisit un bruit mouillé et lui entaillais profondément la paume. Il la retira, exposant ainsi sa gorge que je m'empressais de trancher, provoquant le ruissellement du liquide sombre qu'il tenta de contenir.Il recula d'un pas, ses yeux sur moi étaient exorbités sous le coup de l'incrédulité. Je le comprenais, je m'étonnais moi même. Mais je ne pris pas plus le temps de la réflexion et refermais la porte sur moi avant qu'il ne cicatrise. La blessure que je venais de lui infligé ne le tuerait pas contrairement à celle d'un être humain qui mettrait seulement plus de temps à guérir.
Je me retournais sur Mehgane, qui reprenait laborieusement son souffle.
-Tu n'as rien ?
Elle fit non de la tête mais ses yeux restèrent fixés à la lame lisse, rendue écarlate par son usage. La porte s'ouvrit à la volée derrière moi et je me retournais, projetant le bras tenant le coupe papier, mais une main m'attrapa le poignet stoppant la lame à quelque centimètres du visage d'Hadès.
Il était dégoulinant d'un sang noir que j'espérais ne pas être le sien. Je lâchais mon arme qui atterrit à nos pieds au centre de la flaque de sang qui perlait le long de son épée. Il desserrât sa prise et observa ce que je venais de laisser échapper. Quand ses yeux revinrent aux miens j'y vis du contentement et de l'admiration.
-Ma brave guerrière.
-Tu es blessé ?
Mes mains parcoururent son visage, recherchant les coupures qui avaient provoqués cette teinte rouge sur sa peau d'ordinaire si blanche. Il les prit toutes deux de celle qui ne tenait pas son épée.
-Ne t'inquiète pas.
Mon regard se porta au plastron de l'armure pour y trouver une large plaie éventuelle qui vomirait l'épais liquide qui le maculait. Il murmura d'une voix apaisante.
-Perséphone, je n'ai rien. Ce sang n'est pas le mien.
J'effleurais son poitrail comme pour m'en persuader et poussait un soupir de soulagement en constatant que l'armure ne présentait pas même une trace du combat. Seul les taches de sang attestaient de l'altercation qui avait eu lieu.
-Et Céthius ?
Mehgane avait parlé avec toute la peur qui me gagnait désormais. Hadès pris un air sombre et parla d'un ton grave.
-Tous ne s'en sont pas aussi bien sorti que moi, il y a des mort et beaucoup de blessés. Céthius aide ceux qui le peuvent à les soigner.
J'expirais l'air que j'ignorais avoir gardé dans mes poumons le temps qu'avait durée sa réponse. Il n'aurait pas simplement pu nous dire qu'il allait bien. Mehgane se passa une main sur le front, trahissant le soulagement évident qu'elle éprouvait. Elle nous dépassa, marmonnant qu'elle allait lui donner un coup de main et referma la porte derrière elle.
-Je vais prendre une douche.
Hadès se dirigea vers une porte entre deux bibliothèques derrière son bureau, qui donnait sur une grande salle de bain. Je me mis à rire, après le stress qu'avait engendré les ressent événements, cela me fit un bien fou. Il se retourna et me dévisagea.
-Tu compte te doucher en armure ?
Il baissa les yeux sur cette dernière, comme s'il avait oublié que la lourde chose en métal était sur lui.
-Si tu veux, je te la nettoie pendant que tu te lave.
Ma robe était, de toute manière, tachée du sang du démon que j'avais meurtrie. Hadès revint vers moi, pour nous transporter à l'extérieur, devant ce qui me semblais être des écuries. Mais sans aucun cheval.
Un démon vêtu d'un grand tablier jaunie par le temps et l'usage accouru à notre rencontre, et ne pût qu'esquisser une rapide révérence avant qu'Hadès réclame de quoi nettoyer son armure.
-J'ai du personnel pour ce genre de tâches, mais puisque tu t'es portée volontaire et que tu semble avoir besoin de t'occuper...
Il avait raison, mes mains tremblaient légèrement et il fallait que je m'occupe pour me calmer. Le petit démon brun au tablier pâle, revint plusieurs fois apporter le matériel nécessaire au travail que j'allais accomplir et m'expliqua à quoi servait chaque ustensile et à quelle partie bien spécifique de l'armure ils étaient rattachés. Puis lorsqu'il reparti je m'approchais d'Hadès et relevais les sourcils.
-Tu n'enlèves pas ton armure ?
-Elle ne peut m'être enlevée. Je peux seulement la faire disparaître. Elle est faite du matériau le plus résistant qui soit et pour ne permettre à aucune l'âme de la pénétrer, les différentes parties qui la compose sont indivisibles.
J'allais donc devoir la nettoyer sur le corps de son propriétaire. J'allais bien m'amuser.
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The King of the Underworld
ParanormalElle était si jeune. J'aurais du la rendre à ses parents ou la tuer. Elle pleurait, je déteste les pleurs d'enfant. Mais voilà, entre deux sanglots elle m'a dit: -J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ? Un grand merci à Ambredrc po...