Chapitre 22

16.2K 1.2K 115
                                    

Cette lueur dans ses yeux, que j'avais perçu et qui m'avait alarmé, était de nouveau présente et couvait désormais à l'arrière de ses sombre pupilles. Je laissais échapper mon haut qui alla progressivement s'imbiber sous le jet d'eau toujours allumé.

-Que fais-tu ?

Je sursautais de nouveau au son caverneux et aux basses tonalités de sa voix.

-Je...je me suis tachée.

Je me dirigeais vers la baignoire, en quête de savon pour mieux malmené la tâche venu incruster mon vêtement. Me penchant sur le rebord, je m'appuyais sur la bordure opposée afin d'y attraper un flacon mais  je ne l'atteignis pas. Les mains d'Hadès se refermèrent sur ma taille son torse s'emboîtant à mon dos et son bassin au mien, tandis qu'il se penchait à mon oreille. Un grondement terrifiant sorti de ses lèvres serrées tout contre mon lobe.

-Personne... Personne ne peut te prendre à moi.

Je ne compris pas ses propos mais abandonnais toute idée d'éclaircissements en sentant ses lèvres se refermer sur l'arcade de mon oreille.
Minute, il avait voulu résumer notre relation à un simple contrat. Il était hors de question que je me laisse docilement caresser. Je tentais d'échapper à sa poigne et me retournais à demi afin de pouvoir lui rendre un regard froid et désintéressé mais je me heurtais à une chaleur pupillaire et une tension sexuelle dignes d'un incube. Les mots se coincèrent dans ma gorge, la bouche entrouverte en un "Oh" muet.

-Hum, comme j'aimerais voir ses merveilleuses lèvres entourer ma queue.

J'hoquetais à la mention de ce que feraient les dites lèvres sur cette certaine partie de son anatomie et sentis mes parois intime s'humidifier.

-Mais je réclamerai mon prix pour ta fuite plus tard. Pour le moment je veux ce qui est à moi.

Ses mots s'étaient terminés dans un grincement, comme si on avait cherché à remettre en doute la légitimité de l'attachement qui nous liait.
Avait-t-il prit l'action protectrice, un peu vive, de ma tante pour une tentative de m'éloigner de lui ?
Comme en réponse à mes interrogations, et tout en me faisant pivoter face au mur, il dit.

-Tu ne me sera plus jamais retirée.

Il fit tomber sur les carreaux froids mon pantalon, sans grande considération pour le sous-vêtement se trouvant en dessous car il l'écarta d'un coup sec, le déchirant bruyamment. J'entendis les bruits de sa fermeture éclair être débraguetté et sa boucle de ceinture atterrissant au sol. J'expirais dans un cri le plaisir dû à son coup de rein et la surprise et la douleur d'avoir été prise sans préparation. Malgré un gémissement de sa part causé par mes chaires encore trop étroites, il continua à m'admonester ses coups de boutoir, chacun plus violents et effrénés que le précédent. Tandis que mes sucs venaient peu à peu lubrifier sa pénétration, il posa l'une de ses mains entre mes omoplates et appuya sur mon buste. Faisant progressivement pencher celui-ci vers l'avant, il augmentait par la même l'intensité des sensations que nous procurait cet accouplement bestiale qui nous poussait l'un comme l'autre à des extrémités plus sauvage à chaque friction. Sa prise sur ma hanche et ma nuque se firent plus possessive et ses allers et venus plus exigeant, plus agressif.

Je m'accrochais, comme me le permettaient ses furieux à-coups, à l'émail blanc de la baignoire alors que ses doigts me meurtrissaient l'épiderme, y laissant des marques. Quand il se pencha pour mêler nos mains et nos soupirs, ses mâchoires se refermèrent tendrement mais non moins fermement sur ma nuque et je ne douta plus de son intention de marquer mon corps comme sien. S'il avait existé un moyen pour lui de me revendiquer sienne aux yeux de tous, j'étais persuadée qu'il n'aurait pas hésité.

La fréquence de mes halètements se désordonna sous la vélocité et la férocité de mon partenaire. Je passais une main derrière moi et agrippais les mèches à la base de sa nuque, sentant s'approcher l'extase.
Sous l'effet béatifiant de l'orgasme mon sexe se resserra autour du sien, l'exhortant à la jouissance. Il ne se fit pas prier. Étouffant un râle passionné et agressif dans ma nuque, qu'enserraient toujours ses mâchoires, il déchargea en moi avant de finalement mettre un terme aux farouches ruades qui avaient animée nos corps.

Il se retira avec une précaution et une douceur qu'il n'avait pas eu durant nos ébats et alors qu'il me relevait, je l'entendis jurer violemment.

-Qu'y a-t-il ?

Il repoussa mes cheveux sur mon épaule et chercha dans tous les placards jusqu'à trouver la trousse à pharmacie que nous entreposions sous le lavabo.

-J'y suis aller trop fort.

Curieusement, et sentant un liquide chaud me couler jusqu'entre les omoplates, je passais la main là où j'avais sentis sa morsure. Et m'horrifiais quand je la retirait, la découvrant maculée de sang.
Il revint près de moi et pressa une épaisse gaze qu'il maintint à l'aide de plusieurs bandes de sparadrap.
Je réalisais soudain que s'il voulait il pouvait très bien refermer la morsure comme il l'avait fait lorsque je m'étais coupé accidentellement avec son armure. Je lui exposais mon idée mais tout en finalisant son pansement, il objecta.

-Ce n'est pas la même chose. Ces entailles que je t'ai fait sont bien plus larges et profondes et même si je le pouvais, et je t'assure que ce n'est pas le cas, je ne le souhaite pas.

-Pardon ?

Il préférait me mutiler et que j'en garde les traces. Quel salaud.

-Ce n'est pas uniquement par plaisir que j'ai apposé ces stigmates sur toi, même si j'avoue en avoir éprouvé beaucoup. Tu porte désormais mes marques d'appartenance. Ce sont elles principalement, qui te différencieront des autres femmes aux yeux des démons. Quiconque ayant pris connaissance de mon sceau sur toi ne pourra pas prétendre que je ne l'avais pas prévenu quand je viendrais l'énucléer pour t'avoir regardé d'un peu trop près.

Son regard s'encra au mien et s'emplit de tendresse lorsqu'il poursuivit.

-Elles attestent de mon engagement auprès de toi, non uniquement par un contrat de démon à humain, mais par un témoignage, un peu brutal je te l'accorde mais je me suis laissé emporter par l'ardeur des sentiments que tu me procure et qui sont la répercussion de ce que chacun de mes sujets verras en elles.

J'allais donc exposer à toutes et tous les sentiments qu'il nourrissait pour moi. Il choisissait de montrer son attachement envers moi et même si ce n'était pas verbalement et pas non plus à moi directement, je m'en contenterai, car c'était plus encore pour moi que ce qu'il venait de décrire. C'était l'espoir qu'un jour, je pourrai lui dire ce que je ressentais pour lui et qu'il y réponde.

J'encadrais son visage de mes mains et déposais tout mon désir et mon amour dans le baiser suave et passionné que nos bouches s'échangèrent.
Il continua de me serrer contre lui et je me sentis incroyablement en sécurité dans ses bras, dans l'endroit le plus sûr de la planète.

-Désolée.

Il recula son front du mien, brisant notre silencieuse communion.

-Pourquoi ?

Je rougis légèrement.

-Je t'ai traité de salaud dans ma tête tout à l'heure quand je ne savais pas encore ce que signifiaient les traces que tu m'avais fait. Je me trompais.

Il reposa son front contre le mien en souriant.

-C'est vrai, tu aurais dû me traiter de démon.

The King of the UnderworldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant