Ça faisait des heures à présent que Perséphone avait disparu. Je n'avais encore jamais vu mon seigneur dans un tel état. Il oscillait dangereusement entre fureur et folie, menaçant à tout moment de basculer vers l'un ou l'autre et de lancer un carnage sans précédent aux proportions biblique, plongeant le royaume souterrain dans un chaos sans fin, noyant son peuple sous des flots de sang, l'enfouissant sous des dunes de cendres.
Nous avions bien vite éliminé la possibilité qu'elle soit retenue au royaume terrestre car nous savions pertinemment qui se trouvait derrière l'enlèvement de Perséphone. Noyhrceur, le seul encore en vie à désirer plus que tout le trône d'Hadès. Des décennies plus tôt notre roi l'avait affronté au cour d'un combat acharné dont tout deux étaient ressortis affaiblis et blessés mais dont seul un avait été vainqueur.
Et jamais cette défaite ne fut acceptée de Noyhrceur comme des siens.
Se retirant pour lécher ses plaies aux confins des enfers, plus jamais nul ne l'aperçu mais ses forces, dirigées de sa main, même affaiblis, furent lancées à l'offensive contre le palais et son suzerain sans relâche.
Et chaque fois elles essuyèrent un revers cuisant.Mais jamais jusque là Noyhrceur n'avais eu un moyen de pression aussi fort que celui qu'il détenait à présent. Il avait déjà faillit réussir à porter un coup décisif lors de la première venue de Perséphone, dans son enfance, et où un petit groupe s'était introduit dans les jardin alors que je l'escortais. Je me souviendrais toujours de cet air terrorisé qu'elle avait eu lorsqu'ils s'était jetés sur nous, heureusement le choc l'avais rendu inconsciente et mon seigneur était arrivé à temps cette fois là.
Mais maintenant, retenue captive dans un lieu dont, malgré mes effort, je ne parvenais pas à découvrir l'emplacement, Perséphone restais introuvable et je pouvais entendre depuis mes appartements les cris de rage que poussait le sombre monarque d'un palais désormais déserté par son personnel, terrifié par son dirigeant.Je pris le temps d'observer le visage paisible de Mehgane, plongée dans le sommeil serein et artificiel auquel je l'avais contraint, de peur de la voir devenir plus hystérique encore que le roi de ce château. Ses cris de furies conjugués aux siens aurait bien pu avoir raison des pierres qui le constituaient. Pire encore, elle aurait été capable de partir seule à la recherche de son amie tant les liens qui les liaient était profonds et sincères.
M'armant de courage, et après une dernière caresse à l'une de ses joue, je verrouillais la porte derrière moi puis me dirigeais vers la sources des mugissements du prédateur fou de douleur et ivre de haine qui vomissait toute la violence de son âme et la colère qui lui rongeait les tripes.
Je trouvais mon roi au milieu de la grande salle, entouré par les flammes destructrices de son pouvoir. La noblesse de ses traits était altéré par son regard acide et aliéné, ses membres étaient tendus, son corps en position d'attaque, si bien que lorsqu'il projeta dans ma direction une large gerbe de flammes d'un mouvement fluide, je ne pu que me jeter à terre avec vélocité avant de décoller vers le haut plafond voûté.-Mon seigneur.
Il tourna vers moi ses yeux de dément et un profond cri viscéral creva le régulier crépitement des brasiers consumant les colonnes de pierres noircies et fit trembler la charpente sur laquelle j'avais trouvé refuge, enjoignant de rester éloigné de son émetteur quiconque tiendrait un tant soit peu à la vie.
Je repris d'un ton lénifiant, tentant de l'apaiser, car s'il ne décolérait pas rapidement il ne resterait bientôt plus que des ruines de ce que convoitais Noyhrceur.-Je vous en prie, mon seigneur. Si vous persistez, il ne...
Cette fois-ci la détonation du rugissement paracheva de briser toutes les vitres de la grande salle, jusque là partiellement fissurées, et je sentis sous mes pieds le bois des poutre se fendiller dans d'inquiétant grincements.
VOUS LISEZ
The King of the Underworld
ParanormalElle était si jeune. J'aurais du la rendre à ses parents ou la tuer. Elle pleurait, je déteste les pleurs d'enfant. Mais voilà, entre deux sanglots elle m'a dit: -J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ? Un grand merci à Ambredrc po...