Notre escapade avait requis plus de temps que je ne l'avais cru mais c'était sans compter sur le fait que mon maillot avait fini sous le jet d'eau chaude et qu'il était maintenant immettable. Heureusement, Hadès, que cela amusa beaucoup, se proposa de me prêter sa veste de costume qui, une fois boutonnée, ne m'allait pas si mal, malgré le large décolletée dont celle-ci me pourvoyait.
Pour ce qui était du sous-vêtement, déchiré par Hadès, on ne pouvait pas y faire grand chose. Ce fut donc avec juste mon pantalon sur le derrière que je redescendis accompagnée du coupable hilare, ma lingerie dans sa poche.-Tu en as mis du temps pour une tâche, Perséphone.
Je fusillais Céthius du regard tandis que Mehgane, occupée à servir nos assiettes, avait toute les peines du monde à réfréner le rire qu'avait déclenché la remarque du démon.
Loin de se laisser perturber par ce genre de remarques, Hadès le dépassa sans la moindre considération et pris place en bout de table.
La place du chef.
J'aidais Mehgane à garnir les assiettes de tous les convives et m'apprêtais à m'asseoir à côté d'elle quand je vis Hadès me faire signe de prendre place à sa droite. Céthius tirait déjà ma chaise, ce qui le placerait à gauche d'Hadès, à la droite de Mehgane qui serait en face de ma tante placée à côté de moi.Nous commençâmes à manger avec, pour fond sonore, la voix chaude et apaisante du crooneur, Frank Sinatra. Cette mélodieuse performance vocale fut pourtant perturbé par les interrogations de ma tante, que la disparition de mon haut et son remplacement par une veste d'homme ne semblaient pas inquiéter.
-Êtes vous aussi venu pour la présentation du complexe ?
Hadès me lança un regard lourd de sous entendus.
-Oui, il fera visiter son département tandis que les anciens étudiants, comme Mehgane et moi, voyageront de salles en salles afin d'aiguiller et renseigner les nouveaux arrivants.
Satisfaite de ma réponse, ma tante hocha la tête puis s'arrêta en fronçant les sourcils.
-Je ne me souviens pas de votre nom, professeur.
Ma respiration se bloqua. Comment avais-je pu être distraite au point d'en oublier d'étayer la personnalité fictive du roi démon ?
-J'ai oublié de vous l'indiquer. C'est Lothaire, Lothaire Kyríarchos.
Il avait parlé sans empressement à combler cette omission, sans paraître gêné par la question. Si je n'avais pas su qu'il s'agissait d'un mensonge, j'y aurais cru. Comment arrivait il a si facilement enrobé de sucre la tromperie, à la travestir de sorte qu'elle nous apparaisse comme la plus juste des vérité.
Des conversations plus conviviales et anodines suivirent celle-ci, donnant à l'atmosphère des airs chaleureux de repas familial regroupant tous les membres d'une même fratrie. L'ambiance était tant à la communication et à la bonne humeur, que Céthius parvint à faire rire Mehgane. Seul Hadès ne desserrait pas les mâchoires. Oh bien sûr, il entretenait la conversation et faisait montre d'une éducation propre à un aristocrate, mais là où certains auraient parlé de leurs expériences personnelles ou proposeraient un sujet de discussion, il se contait de manger en silence jusqu'à ce qu'on le sollicite ou bien complimentait la cuisine.
Ainsi, quand je perçu une ouverture, lorsque ma tante remporta le plat devenu froid en cuisine, je ne fut pas surprise de le voir sauter sur cette opportunité de parler seuls à seuls.
-Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu comptais sortir des enfers pour cette présentation de ton université ?
Cette question qui camouflait son ordre de me justifier me hérissa. Et je ne pus m'empêcher de répondre d'un ton effronté.
-Aurais tu seulement écouté avant de catégoriquement rejeter l'idée.
Détectant un même signale d'alarme dans leur têtes, Mehgane et Céthius se levèrent comme un seul homme, emportant quelques objets inutiles à la poursuite du repas, en prétextant que ma tante ne s'en sortirait s'en doute pas sans aide.
Quand Hadès, imperturbable, poursuivit sur sa lancer, je me demandais s'il ne faisait qu'ignorer leur départ ou bien était indifférant à leurs présences depuis le début.-Dois-je te rappeler que mon royaume est au bord de la guerre civile. J'aurais eu toutes les raisons du monde de ne pas te laisser sortir. Et quand bien même mon territoire se porterait à merveille, j'aurais été dans mon droit le plus légitime, en tant que souverain, de refuser à l'un de mes sujets de déambuler dans le royaume terrestre.
-Tu prétends que ma sécurité n'aurait fait aucun doute dans le monde souterrain, mais je m'y suis pourtant faite attaquer, deux fois. Et chaque fois tu étais présent, ce qui n'a pas empêché les faits de se produire.
Sous le silence forcé, que nous imposa le retour du petit groupe qui ne suspectait rien du conflit dont la tension environnante sembla échapper à tous, ou bien fut ignorée par ceux qui en prirent conscience, je réalisais la portée de mes paroles.
Mes accusations, de ne pas me sentir à l'abri auprès de lui, sous entendaient que je ne me sentais pas protégée. Pire encore, je dénigrais tout efforts de protection qu'il avait entreprit jusque là pour moi et arguais qu'il n'était pas à même de prendre soin de moi ou de veiller à mon bonheur.Rien n'était plus faux.
Je lui faisais confiance à tel point que s'il m'avait assuré que le feu ne brûlait pas, je l'aurais cru sur parole. Plus que tout je voulais le rassurer sur le sens de mes paroles, ce que je venais de dire, aussi désagréable que de vieux clous rouillés, m'asséchait et m'irritait la gorge.
Mais il ne m'en laissa pas le temps, prétextant d'avoir à faire en vue de cette journée de visite, il quitta respectueusement la table. Le bruit feutré de chaque pas le rapprochant peu à peu de la porte, l'éloignant peu à peu de moi, creusait un grand vide dans ma poitrine.Je restais dans un état second le reste du repas, ne prêtant pas attention aux exclamations variées de ma tante aux diverses histoires que lui narraient mes deux amis dans l'espoir de détourner sa concentration de ma condition mutique, ou au contraire, de focaliser la mienne sur autre chose que mon effroyable erreur verbale, qui avait clos notre dispute.
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The King of the Underworld
ParanormalElle était si jeune. J'aurais du la rendre à ses parents ou la tuer. Elle pleurait, je déteste les pleurs d'enfant. Mais voilà, entre deux sanglots elle m'a dit: -J'ai perdu mon ours en peluche, je peux dormir avec toi ? Un grand merci à Ambredrc po...