18*. Kelly

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― Votre altesse, la prestance !

Assise élégamment sur sa chaise, madame White commente chacun de mes pas. Le buste en avant, les épaules droits, le bas du dos légèrement cambré et la tête haute, la posture ne m'est pas encore naturelle. Ce qui me provoque de léger tremblement et un peu de grimace. D'après elle cette posture remet aussi mes os à leurs places naturelles et donc, c'est très important. Mais pour moi, ça me provoquerait presque des courbatures.

― Je pense que ce sera tout pour ce jour. N'oubliez pas. Il faut de la pratique ! Vous n'allez pas uniquement prendre cette posture ou parler d'une bonne manière en ma présence, durant nos séances mais aussi en dehors. Dans la vie quotidienne !

― Toujours !

De son regard ferme, la tête légèrement baissée mais le regard relevé droit dans le mien. Je corrige de suite ma réponse.

― Bien entendu, je ferai en sorte de me souvenir.

― Bien ! Veuillez passer mes plus respectueuses salutations à Son Altesse Royale, votre conjoint ! Nous nous reverrons à la prochaine séance !

― Naturellement. Je vous souhaite une agréable fin de journée !

Une fois la porte passée, je souffle de soulagement du départ de White. Tout ce cours de superficialité est enfin terminé ! Allongée dans mon lit, je regarde le plafond et pense à mon examen dans deux jours. Je n'ai encore rien préparé !

― Tu ne sembles pas suivre les instructions de madame White !

― Très cher, je ne suis point en état de me confronté à votre ignorance sur qu'est le désagrément de suivre un tel cours qu'est la manière de nous tenir dans la bonne société !

Parlant comme une véritable Bourgeoise, je prends un air très sérieuse. Mais une fois ma phrase terminée, je me mets à rire avec Alexander avant de continuer.

― N'importe quoi ! Tout ça, n'est que du vrai n'importe quoi ! Quelle est la différence si je me m'assois élégamment ou si je m'assois comme bon me semble ? L'importance n'est que je sois confortable, non ?

Cela fait un grand bien tout de même de discuter avec lui normalement sans tension. Je pensais que plus le temps allais avancer plus notre relation allait se dégrader mais c'est l'inverse qui s'est produit. Tout va très bien ! Plutôt, pour l'instant. Après tout cela ne fait que cinq bons mois que je le connais.

― L'image, très chère !

Dans une fausse sériosité, il nous entraine dans une hilarité sans fin. Me relevant du lit, je l'observe passer de l'embrassure de la porte au meuble juste à ma droite avant de continuer.

― Imagine que toutes les personnes de la haute société, dans la position qu'elles veulent, sans limite, sans soucis.

Je me mets de suite à imaginer et il est vrai que ce ne serait pas beau à voir. Je me lève du lit m'accours vers le canapé. Je m'y installe d'une manière qui provoquerait une crise cardiaque à Madame White. Les jambes écartées, les pieds tendus à l'avant, le dos collé au dossier, l'avant-bras posé sur la tête, et l'autre sur l'accoudoir, la position n'a pas l'air de me déplaire.

― Image la Reine Esmee dans cette position, me moque-je.

La bouche ouverte de stupéfaction, suivi d'un rire guttural, il se joint à mon immaturité. Sa mère serait capable de tuer par la foudre de son simple regard si elle entendait ce que je venais de dire.

― Prie pour que cela n'arrive jamais à ses oreilles ! Mère n'est pas du genre plaisantin.

― Quoi ? Qui va le dire ? Certainement pas moi ! Toi ? Tu vas cafter ?

Au-delà de toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant