6. Alexander

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Je me trouve devant la villa à 21heures tapantes. Je m'approche de l'entrée et m'annonce à travers l'interphone. Amelia m'ouvre la porte, sourire aux lèvres.

― Je suppose qu'elle n'est toujours pas prête.

― Détrompez-vous Alexander, elle vous attend déjà depuis une demi-heure.

J'entre et la trouve devant moi dans une robe bleue ciel à manche longue. Au moins elle a fait l'effort de bien s'apprêter. Ses cheveux sont attachés en un chignon et ses chaussures à talons sont assorties à son sac noir.

― Je vais prendre mon manteau et nous pourrons partir.

Je m'attends à ce qu'elle remonte à l'étage mais elle ne le prend que sur le dossier du canapé. Elle m'a donc vraiment attendu depuis un bon moment.

― Je vous souhaite à tous les deux une agréable soirée.

― Merci Madame Cross...

― Je vous en prie, appelez-moi Amélia.

― Le jour où vous m'appellerez Kelly, je le ferai. Mais pour l'heure, vous serez Madame Cross.

Ça me fait un peu rire. A moi, ça m'a pris des mois pour habituer Amelia à m'appeler Alexander. Mais j'y suis arrivé ! A l'unique condition que mes parents n'en sachent rien.

Nous entrons enfin dans la voiture et le silence qui règne est assez gênant. Elle est totalement concentré sur le paysage que ça me permet de lui lancer quelques petits coups d'œil sans qu'elle n'en sache.

― Elle est toujours comme ça ?

― Qui ça ?

Madame Cross. Elle t'a aussi donné du fils à retordre ?

― Nous avons déjà eu le même genre de conversation. Elle est assez difficile à convaincre.

Nous arrivons devant le restaurant donc elle n'a plus vraiment le temps de répondre. Je sors de la voiture, sourire aux lèvres et lui ouvre la portière. Elle prend un peu de temps avant de me répondre.

― Merci, murmure-t-elle presque.

Je souris un peu plus pour lui signifier de faire de même, ce qu'elle imite tout de suite. Son sourire est charmant, elle devrait sourire plus souvent.

Nous nous avançons vers l'entrée et je nous ouvre la porte. Je la laisse passer et la suis par derrière.

Je sais d'ore et déjà que des gardes se trouvent en couverture aux alentours et je les préfère ainsi. Au moins je pourrais agir comme s'ils n'étaient pas toujours là, à m'épier. Le seul qui sait mon petit secret avec Kim est Lee, un grand métisse asiatique. Il se débrouille bien pour que les autres n'en sachent rien. Et il est tout aussi tenu dans le silence par l'accord de confidentialité qu'il a signé lors de son recrutement.

― Ah, au fait, merci pour la robe. Elle est magnifique.

― Je n'ai rien à voir avec ça. C'est mon père qui mérite ta reconnaissance.

Elle se tut tout de suite et reste silencieuse jusqu'à ce que nous arrivions vers le réceptionniste.

― Bonjour mademoiselle. Votre Altesse.

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