Au-delà de tout

30*. Kelly

― Assieds-toi et fais comme chez toi.

Prenant place sur le canapé, je la laisse seule, une seconde pour lui servir de quelque chose à boire.

― Jus de fruit ou eau ?

― De l'eau glacée, ma chérie. Ce sera parfait.

Lui apportant une carafe d'eau glacée, je la dépose ensuite sur la table et m'assied à son côté. pendant qu'elle boit son verre, je l'observe sur toutes les coutures. Les cheveux bruns, les yeux noisettes, elle est toujours la même. L'âge a quand même jouer un rôle dans sa maturité mais sinon, elle est toujours la même personne. Habillée d'un jeans bleu et d'un chemisier vert, elle m'a l'air bien présentable. Elle a donc pu trouver un travail durant toutes ces années. Depuis la mort de papa, elle avait tellement changé, elle a arrêté de travailler et s'occuper du monde qui l'entourait mais elle a changé. La preuve est qu'elle se trouve actuellement devant moi.

― Tu es très belle ma fille.

Rougissant légèrement, je lui souris. Une larme veut m'échapper mais je la retiens.

― Je tiens ça de toi.

Dans un petit silence, elle observe la pièce et l'éclat dans ses yeux me rappelle Jade lorsqu'elle avait vu pour la toute première fois la villa.

― Très joli appartement. La décoration est parfaite, tu as bien fait ton choix.

― A vrai dire, je n'avais rien choisi. C'est Alexander qui l'a fait bien avant notre rencontre. C'est son appartement normalement. Mais on vit tous ici.

― Raconte-moi, comment tu l'as rencontré ?

Un peu gêné, j'arrive quand même à constater qu'elle essaie juste d'éviter l'inévitable. Elle fait comme si rien ne s'était passé durant toutes ces années, comme si nous avions toujours été en contact et qu'elle n'était jamais réellement partie.

Elle sait que j'ai des questions à lui poser, des tonnes même, mais elle fait seulement l'autruche en se cachant dans le déni. J'aimerais pleurer dans ses bras pour son absence mais j'ai peur qu'elle me prenne pour une folle et s'en fuit à tout jamais cette fois.

― C'est une très longue histoire. Peut-être que je te le raconterai un jour...

― Et il est où ?

― Il travaille.

― Ah, vraiment ? Que suis-je bête, se tape-t-elle la tête. C'est aussi un homme d'affaire, il ne va pas tout le temps rester à la maison. Alors tout se passe bien entre vous ?

― Oui.... Tout se passe à merveille.

Se levant par a suite de sa place et arrange son chemisier.

― Bien, je dois partir maintenant.

― Qu... Quoi ?

Me tapant l'épaule, elle se met à rire légèrement de mon expression.

― Je reviendrai demain. Dis-moi juste l'heure où tu seras libre et on pourra peut-être se promener ?

― Oui ! Attends, je vais te donner mon numéro.

Une fois nos contacts échangés, elle prend la sortie et disparaît de nouveau. Je voudrais l'en empêcher mais mes jambes refuses d'agir. J'ai envie de la supplier de rester mais aucun mot n'arrive à franchir le pas de ma gorge.

Alors, je reste juste debout au milieu du salon entrain de fixé l'ascenseur depuis plusieurs minutes déjà. Sans savoir quoi faire, je n'arrive même pas à penser.

Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle était là ! Elle était ici ! Ma mère était venue ici ! Chez moi ! A nouveau ! Elle ne nous avait pas oubliés.