Chapitre 52 : Karma

25 4 1
                                    

Sunghoon n'est pas là, annonça-t-il, personne ne l'a vu rentrer au dortoir...

— Comment ça ? s'arrêta-t-elle. Il n'est pas rentré ?

Non...

Un million de pensées traversèrent en même temps l'esprit de Julie. Il avait peut-être eu un accident ? Ou alors il s'était fait kidnappé par une sasaeng ? Et s'il était blessé, quelque part ? Ou alors, il s'était simplement arrêté dans un bar pour boire avec des amis... Dans tous les cas, il fallait absolument qu'ils le retrouvent !

《Il va m'entendre celui-là.》 marmonna-t-elle en tapant anxieusement le numéro du jeune homme.

Elle tomba sur sa boîte vocale. Elle retenta, mais rien n'y fit. Son portable était sûrement éteint.

C'était de sa faute s'il était parti. Elle aurait dû être moins rude pendant l'entraînement. La remarque l'avait vraiment blessé. Tout était de sa faute. Julie s'en voulait énormément. Décidément, ce métier n'était pas aussi facile que ça. Et elle n'était pas aussi douée que Jake le pensait.

Soudain, son téléphone vibra dans sa main et un nouveau nom apparu sur l'écran.

《Sunghoon ! s'exclama-t-elle en décrochant aussitôt. Où es-tu ? Je...》

C'est alors qu'on l'attrapa par derrière en lui couvrant la bouche et en lui tenant les bras, avant de la bâillonner. Elle se débattit de toutes ses forces, mais ses agresseurs étaient plus forts et plus nombreux. La jeune femme lâcha son téléphone alors qu'on lui mettait un sac en tissu sur la tête. Ensuite, elle entendit la porte d'un van coulisser, et on la jeta à l'intérieur après lui avoir attaché les mains derrière le dos. Quelques instants plus tard, le véhicule démarrait.

Qu'est-ce qui se passe ? se demanda-t-elle en panique. Qui sont-ils ? Où est-ce qu'ils m'emmènent ? Vont-ils me tuer ? Il ne fallait écarter aucune possibilité. Tout s'était passé tellement vite... elle ne comprenait pas ce que ces hommes lui voulaient.

Elle essaya de se redresser, mais il lui était impossible de garder un bon équilibre. Et même quand elle y parvenait, une main venait la bloquer pour l'empêcher de bouger.

Au bout d'une dizaine de minutes, le van s'immobilisa et Julie sentit qu'on la tirait vers l'extérieur. Ses genoux rencontrèrent le sol, puis on la releva brutalement en l'obligeant à avancer rapidement. Ses agresseurs ne tenaient pas compte de son état et lorsqu'ils grimpèrent des escaliers, ses pieds et ses jambes frappèrent souvent les marches, lui provoquant ainsi de vives douleurs.

Ils arrivèrent enfin sur une surface plate, et après avoir frappé à une porte, ils entrèrent dans une salle et la jeune femme fut attachée à une chaise. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'on lui retira le sac qui lui recouvrait le visage.

Elle se trouvait devant une grande baie vitrée qui offrait une vue impressionnante sur Séoul. De nuit, la ville était plus lumineuse que jamais et offrait un réel contraste avec l'obscurité de la pièce. Elle osa se retourner et aperçut les silhouettes de quatre hommes qui étaient probablement ses agresseurs. Mais pour une raison quelconque, cet endroit lui était familier.

《Tu as retrouvé la mémoire ? fit une voix au fond de la pièce. Ou alors, tu ne l'as jamais perdue ? Tu es plutôt difficile à cerner...》

Monsieur Nim sortit de l'ombre et s'avança vers elle. Un sourire maléfique se dessina sur ses lèvres.

《Je suis déçu, lui avoua-t-il d'une voix doucereuse. Je t'ai pris sous mon aile, et c'est ainsi que tu me remercies ? Si tu étais restée à ta place comme ton amie, rien de tout ça ne serait arrivé.》

Julie se débattit jusqu'à en faire trembler la chaise. Elle ne pouvait pas appeler à l'aide à cause du baillon qu'elle avait dans la bouche. Et elle était incapable de se défendre.

《Tu aurais dû mourir ce soir-là, raconta-t-il. Comme ton ami, Park Jihoon. C'est pour te venger que tu as envoyé les vidéos à PDG Bang si-hyuk et à la police ? Et tous ces témoignages ? Comment les as-tu obtenu ?

Ça doit être un coup de Jihoon, songea Julie amusée. Il avait apporté toutes les preuves à la police. Cela signifiait qu'elle arriverait sûrement d'un moment à l'autre...

Comme s'il lisait dans ses pensées, Monsieur Nim sourit et posa une main sur son épaule.

《Malheureusement, tu nous aura déjà quitté quand la police arrivera, dit-il. Dévastée par la mort de celui que tu aimais et aveuglée par la vengeance, tu as fabriqué de fausses preuves, avant de te donner la mort... et tout ça, tu l'auras écrit dans une lettre adressée à ta meilleure amie.》

Il claqua des doigt et un homme lui transmit une enveloppe de laquelle il tira une lettre. Julie reconnut son écriture, pourtant elle était certaine de ne jamais avoir écrit quelque chose de tel.

《Moi aussi j'ai des ressources, se contenta de dire Monsieur Nim face face à l'incrédulité de la jeune femme. As-tu des dernières paroles avant de mourir ?》

Il lui retira le baillon de la bouche pour la laisser parler. Julie avait la bouche sèche, mais elle parvint tout de même à s'exprimer.

《Alors ? répéta-t-il. Qu'as-tu à dire ?

— Vous auriez dû mieux m'attacher...》

Monsieur Nim haussa un sourcil au moment où la jeune femme se levait de sa chaise. Elle avait commencé à défaire le nœud dans le van et n'avait eu qu'à tirer légèrement pour le défaire complètement. Les quatre hommes commencèrent à se diriger vers elle, et pendant ce temps, elle fit une prise de judo à monsieur Nim et le mit au sol.

Elle répéta la même chose avec le premier homme et enchaîna les coups avec les suivants. Ils l'avaient prise par surprise en l'attaquant dans la rue. Maintenant, elle était prête à se battre.

Après les avoir tous mis à terre — elle savait que c'était temporaire et qu'ils allaient se relever d'un moment à l'autre — Julie quitta la salle et rejoignit le couloir. Comme Monsieur Nim l'avait emmené dans la tour Hybe, elle n'eut aucun mal à s'orienter.

Alors qu'elle courait pour rejoindre la sortie, elle entendit du bruit dans l'une des pièces. Normalement, il ne restait personne à cette heure à l'entreprise, et monsieur Nim et ses hommes étaient loin derrière...

Piquée par la curiosité, Julie poussa la porte et à son grand étonnement tomba sur Sunghoon attaché sur une chaise, comme elle un peu plus tôt. Elle se précipita pour le détacher.

《Et moi qui te cherchais partout... fit-elle. C'est monsieur Nim qui t'a fait ça ?

— Je crois, oui, répondit le jeune Idole. Après avoir rempli ma gourde, je l'ai surpris avec ses hommes... et c'est là qu'il m'a enfermé.》

C'est vraiment un psychopathe, songea Julie. Mais l'essentiel était que Sunghoon allait bien. Ils sortirent de la salle et commencèrent à partir en direction de la sortie. Ils tombèrent nez à nez avec les hommes de monsieur Nim et n'eurent pas d'autre choix que de faire demi-tour.

Sunghoon était plus rapide que Julie, alors il la tirait par le bras pour la faire aller plus vite. Ils atteignirent rapidement les escaliers mais furent contraints de monter car les hommes de Monsieur Nim venaient d'en bas. Petit à petit, la jeune femme comprenait ce qui était en train de se passer, mais lorsqu'elle s'en rendit compte, il était trop tard.

Julie et Sunghoon arrivèrent sur le toit de la tour, sans plus aucune échappatoire. Le piège de monsieur Nim venait de se refermer eux.

《Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? 》demanda Sunghoon dont le regard hésitait entre la porte et le vide.

Monsieur Nim et ses hommes allaient arriver d'une seconde à l'autre pour les tuer. Il leur faudrait un miracle pour survivre.

《Je ne sais pas, Sunghoon, répondit Julie. Je ne sais pas.》

Aucune BarrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant