Chapitre 25 : Hey Tayo

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Julie était cachée derrière le mur qui donnait sur le couloir de l'entrée. Les intrus n'avaient pas encore allumé la lumière. À la place, ils parlaient devant la porte. Et ils parlèrent longtemps.

La jeune femme profita de cette situation pour se cacher sous l'un des lits. Elle rampa sur la moquette propre et prit bien soin de ne rien laisser dépasser.

La lumière s'alluma enfin, et quelques secondes plus tard elle vit des pieds apparaître. De grands pieds.

Ils étaient deux hommes, et l'un d'eux s'allongea sur le lit en-dessous duquel elle se trouvait. Julie le sentit grincer, ce qui ne fit que la rendre encore plus nerveuse. Et s'ils trouvaient sa cachette ?

Ce sont sûrement de simples touristes, se dit-elle. Ils n'avaient pas l'air de chercher quelque chose ou de vouloir s'en prendre à elle particulièrement. Et puis, le bruit de la fermeture éclair de l'un des sacs vint confirmer son hypothèse.

La jeune femme ne respirait plus, de peur de faire trop de bruit. Mais lorsque son téléphone vibra dans sa poche, c'est son cœur qui s'arrêta de battre.

Elle mit du temps à l'éteindre, et l'homme qui était sur le lit sembla l'entendre car il chercha l'origine du son. Heureusement pour elle, il abandonna rapidement.

L'autre homme l'appela depuis la salle de bain. De nouveau, Julie ne parvenait pas à comprendre ce qu'ils disaient. Il fallait qu'elle trouve un moyen de s'enfuir, et pour cela, elle avait deux solutions : soit elle les assommait, soit elle attendait qu'ils partent d'eux-mêmes, dans quel cas elle profiterait de leur absence pour s'éclipser.

La première solution est difficilement réalisable, réfléchit-elle, et la deuxième pourrait durer très longtemps. Sarah pourrait s'inquiéter de son absence. Mais pour l'instant, c'était tout ce qui lui restait.

Dans tous les cas, son amie serait surprise de trouver des inconnus dans leur chambre. Et Julie trouverait sûrement un moyen de sortir de cette situation lorsqu'elle serait là. Voilà : Sarah était la solution, elle n'avait qu'à l'attendre.

*

Plusieurs heures s'étaient écoulées et les deux hommes n'avaient toujours pas quitté la chambre. À la place, ils parlaient entre eux, jouaient à des jeux vidéos, et à un moment, ils avaient même été rejoins par d'autres hommes. Mais ils étaient tous repartis entre temps.

Julie était fatiguée, mais elle ne pouvait pas s'endormir au risque de ronfler et d'interpeller les hommes. De plus, elle avait déjà assez de mal à contrôler son ventre qui criait famine.

Elle ralluma doucement son téléphone. Elle avait une dizaine d'appels manqués de Sarah ainsi que des messages qui lui demandaient où elle était.

Julie répondit à son amie de ne pas s'inquiéter et qu'elle allait très bien. Mais quand elle lui demanda où elle se trouvait, la jeune femme hésita entre fournir une réponse complexe et risquer de se faire démasquer, et mentir en risquant de se faire démasquer.

Finalement, le choix ne fut pas si difficile : elle raconta à Sarah qu'elle se promenait un peu dans la ville et que son téléphone n'avait presque plus de batterie. Après coup, elle l'éteignit de nouveau et le rangea dans sa poche.

*

Julie s'était endormie sans s'en rendre compte. Quand elle consulta sa montre, celle-ci affichait déjà minuit.

Elle entendait la respiration régulière des deux hommes, ce qui prouvait qu'ils dormaient. C'était l'occasion où jamais pour partir, mais elle ne devait pas faire de bruit.

Julie rampa doucement sur la moquette pour sortir de sous le lit. Elle prit soin de caler sa respiration sur celle des hommes qui dormaient afin de faire le moins de bruit possible.

Mais soudain, elle n'entendit plus qu'une des deux respirations. L'un des hommes s'était levé de son lit et se dirigeait vers elle. Prise de panique, elle rampa rapidement en direction de la salle de bain et se cacha dans la baignoire. Elle tira légèrement le rideau de celle-ci au moment où l'homme fit coulisser la porte. Julie arrêta son geste et se fit la plus petite possible.

Julie épia le moindre de des faits et gestes. L'homme se rendait en réalité aux toilettes. Il souleva la lunette et quelques secondes plus tard, il tira la chasse. Ensuite, il se lava les mains au robinet et resta un moment sur place.

Le ventre de l'homme gargouilla. Pour le faire taire, celui-ci le gronda. Mais peu de temps après, elle entendit l'homme vomir et une odeur très nauséabonde amplit l'atmosphère. Julie songea que si elle ne quittait pas rapidement cette pièce, elle se mettrait à vomir à son tour.

Il doit être malade, se dit-elle. Cela expliquait sûrement qu'il n'ait pas quitté la chambre de la soirée, que ce soit pour aller se promener ou manger. Julie se demanda si son compagnon était dans le même cas que lui puisqu'il n'avait pas quitté la chambre non plus.

J'aimerais pouvoir les aider, songea-t-elle, toujours allongée dans la baignoire. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Et quand bien même : elle ne les connaissait pas. Parfois, certaines choses échappaient à son contrôle, et cette situation là frustrait.

*

Julie attendit qu'il soit parti pour sortir de la baignoire. Lorsqu'elle entendit l'homme grimper sur son lit, elle compta les minutes en attendant qu'il s'endorme.

À pas de loups, elle s'extirpa de la baignoire et avança à taton vers ce qu'elle pensait être la sortie. La jeune femme ne pouvait pas allumer de lumière, au risque de réveiller les occupants.

Elle parvint finalement à sortir de la salle de bain, et alors qu'elle se dirigeait vers la porte de la chambre, son épaule rencontra celle de quelqu'un d'autre.

C'était sûrement l'un des hommes qui s'était réveillé. Il dit quelque chose en coréen, et attendait visiblement une réponse.

《Ye...》fit Julie aussi virilement qu'elle put.

Il était visiblement trop fatigué pour comprendre que ce n'était pas son ami. Il voulut ajouter autre chose, mais l'homme fut pris alors d'un violent hoquet : il vomit sur Julie.

La jeune femme n'osa plus bouger. Ka sensation du liquide chaud et puant sur ses vêtements lui donnait envie de vomir à son tour. L'homme parut s'excuser, mais au même moment, elle entendit son compagnon sortir de son lit.

Mince, se dit-elle en se précipitant sur la porte d'entrée. Elle sortit de la chambre en vitesse avant que les hommes n'aient eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait.

Une fois à l'extérieur, elle se colla contre le mur et put enfin respirer. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Sunoo la regardait de haut en bas, à la fois perplexe et dégoûté - probablement à cause du vomi. Elle lui expliqua la situation avant qu'il ne pose une seule question.

À l'accueil on m'a donné cette clef, dit-elle en montrant la carte de la chambre au jeune homme. Mais peu après que je me sois installée, des hommes sont arrivés...

Elle lui raconta comment elle s'était cachée et les événements qui avaient suivi jusqu'à ce qu'elle quitte la chambre pour de bon.

Ah, je comprends... fit Sunoo. Ça doit être une erreur parce que cette chambre, c'est celle de Jay et Sunghoon.》

Julie fut surprise d'apprendre que depuis le début elle ne se trouvait pas dans la chambre d'inconnus, mais dans celle de jeunes hommes qu'elle avait côtoyé quelques heures auparavant, en pleine forme qui plus est.

Je ne dirai rien si c'est ça qui t'inquiète, la rassura Sunoo. Cependant, mon silence ne sera pas gratuit...

- Qu'est-ce que tu veux ?》lui demanda Julie.

Sunoo sourit.

C'était un sourire à glacer le sang.

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