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Chapitre 24

« -Je... Ce jour là, ma mère et mon étions seules à la maison. »

Je respire faiblement. Je m'efforce à ne pas pleurer. Et fixe un poing imaginaire par terre.

« -Nous faisions à manger. Ma soeur et mon père étaient à une réception. Ma ma mère ne s'y rendait jamais. Elle restait toujours avec moi à la maison.

Nous discutions tout en coupant des légumes. A chaque fois que je cuisinais ainsi avec ma mère, je me sentais vivre. Vivre pleinement. Je me sentais aimée. »

Une larme que j'échoue à essayer d'arrêter coule sur ma joue. Le Roi a un regard triste. Je décide de faire comme si il n'était pas là. Afin d'éviter de pleurer encore plus. Je baisse donc la tête.

« -J'ai vu le Roi arrivé au loin par la fenêtre de la cuisine. J'étais toute excitée. Lui et la reine étaient mes idoles. A ce moment là.

Mais ma mère n'éprouvait pas la même chose que moi. J'ai vu le regard apeuré qu'elle a porté sur lui. Et celui ferme qu'elle ma lancé. Je n'étais pas bête. J'ai compris que le Roi ne venait pas pour nous faire du bien. Si bien que quand ma mère m'a ordonné de monter me cacher dans ma chambre, j'ai refusé.

Ma mère me connaissait. Elle savait que je ne monterai pas. Elle m'a donc demandé de me cacher dans la cage de l'escalier. »

Je marque une pose dans mon récit. J'ai les yeux dans le vide. Mais je sans ceux de Kaarl posés sur moi.

« -Je venais juste de m'asseoir que l'on toquait à la porte. Lui. Ma mère a respiré un grand coup et est allée ouvrir.

J'ai juste eu le temps d'apercevoir le regard mauvais et à la fois enjoué du roi. Ma mère s'est placée devant lui. Je n'entendais que des brides de conversations. Ma mère refusait de faire ce qu'il lui demandé « maintenant ». Le roi a balayé ses paroles de la main et est entré. Ma mère tremblait. Elle le suppliait à mi voix. Il la rassurée. Enfin il pensait le faire.

Il s'est approché d'elle. Elle s'est éloignée. Cela s'est répétée plusieurs fois. Il a finit par la frapper. Il la poussé sur le canapé et s'est allongé avec elle. Ma mère avait peur. Moi encore plus. J'avais compris trop vite pour mon âge ce que le roi lui voulait. »

Encore une. Une larme. Elle coule au ralentit. Comme mes pensées.

Je revois au fur et à mesure de mon récit, les images précises de cette scène. Je me force à continuer.

« -Il lui a retiré sa robe et enfin il Il la violé. Ma mère pleurait. Moi aussi. J'avais plaqué ma main sur ma bouche pour ne pas crier. J'étais incapable de détourner le regard. Je me répétais qu'une fois qu'il aurait fini, ma mère irait toujours bien et qu'il partirait sans rien de plus.

Naïve.

J'étais beaucoup trop naïve.

Quand il a eu finis, il a relevé brusquement ma mère. Elle lui a dit quelque chose que je n'ai pas entendu. Mais qui n'a pas plu au roi. Il la jeté par terre. La bourré de coups. Ma mère n'a pas hurlé. N'a pas omit d'objections. Non. Elle pleurait juste.

J'avais envie d'hurler. De me jeter sur le roi. J'ai croisé le regard de ma mère qui m'a ordonné de son seul regard de rester cachée. »

Ma voix se sert. Kaarl relève la tête seulement maintenant. Moi aussi. Nos regards se croisent.

Pourquoi est-ce que je me confie à lui? Et si c'était un piège? Je fond en larmes.

Mais je veux continuer. Pour ma mère. Pour que le monde entier puisse savoir comment elle est forte. Comment elle s'est battue.

« -Il a frappé de plus en plus fort. Puis il s'est relevé. Ma mère aussi. Elle titubait. Le roi la prit dans ses bras. Je pensais qu'il lui faisait juste un câlin.

Mais non. Le visage de ma mère est devenu de plus en plus rouge. Elle se débattait. 

Il l'étranglait. »

Mes larmes rythment mon récit. Je parle de plus en plus vite.

« - N'en pouvant plus, je suis sortie de ma cachette. Me suis jeté sur le Roi. Je pleurais. Hurlais. Frappais.

Ma mère elle, était par terre. Presque inconsciente. Elle a hurlait mon prénom et un « non ». Avec tant de souffrance et de désespoir que j'en ai perdu l'équilibre.

Le roi, lui, riait. Il m'a attrapé d'une main par le cou. A poussé ma mère du pied. Il m'a plaqué contre le mur. Avec une telle violence que j'en ai presque perdu connaissance.

Puis je l'ai vu. Le poignard qu'il a sorti de sa poche. Mon corps s'est comme figé. Le temps avec lui.

Il me la plaqué contre la gorge.

Et tout en parlant, il l'enfonçait de plus en plus. Il me disait que si je racontais à qui que se soit ce que j'avais vu, ma souffrance serait bien pire que celle que je ressentais maintenant. Il a fait glissé son poignard contre ma peau. J'ai criais. Je suis tombée par terre, à coté de ma mère. »

J'aurai voulu finir mais mes larmes m'en ont empêché. Je ressers un peu plus mes bras autours de mes genoux. J'ai l'impression de revoir le roi et son arme. Ma cicatrice me brûle.

Sans cesser de pleurer, je lève les yeux vers Kaarl. Il a l'air plus triste et terrifié que jamais. Il lève une main sur moi. J'ouvre de grands yeux. Va t'il me frappait ?

Non. Bien sur que non. Il dégage mes cheveux derrière mon épaule.

Je porte une robe à épaules dénudées si bien qu'on voit ma cicatrice. Le roi l'effleure de ses doigts chaud. Je frémis. Ferme les yeux. Pleure.

Kaarl descend tout doucement ses doigts le long de mon bras. Jusqu'à ma main. Il attrape aussi l'autre.

Je rouvre les yeux. Il me fixe. Attend la suite. Je me force à continuer.

« -Je me suis relevée. Je me suis allongée a côté de ma mère. Nous nous sommes prise dans les bras. Elle m'a embrassé la tempe. Comme elle faisait toujours.

Nous pleurions toutes les deux. Elle a été prise d'une violente convulsion.

Elle m'a lâché.

A chuchoté mon nom.

M'a souri.

Et elle est morte.

Ma plaie coulait abondamment. Je me suis évanouie sur elle. J'aurai aimé pour toujours. Mais »

Je ne finis pas ma phrase. Je pleure de nouveau. Pose ma tête sur mes genoux.

Ce ne sont pas de gros sanglots. Seulement des larmes douces qui coulent en silence sans qu'on ne puisse les arrêter.

Kaarl me prend dans ses bras. Je me blottis contre son torse. Il me pousse les cheveux derrière les oreilles. Et m'embrasse la tempe.

Comme elle. Comme ma mère le faisait. Mais encore plus doucement.

Je crois que c'est à partir de là que je me suis rendue compte que je l'aimais. Kaarl.