Chapitre 29

230 14 0
                                    

« -Tiana ! Félicitations ! Je n'aurai pas dit mieux ! »

Maël, John et Kaarl déboulent dans la bibliothèque où je me suis réfugié. Maël à l'air plus heureux que jamais. Kaarl, lui, ne dis rien. Pensif. Un brin énervé.

« -Peut-être mais elle n'aurait pas du. Tiana, c'était très risqué

_Je me tourne vers John._

-Je le sais. Je n'aurai pas du. Je C'est sorti tout seul. »

« -Ne vous en voulez pas. Tout le monde aurait réagis ainsi. »

Je lui souris tristement. Malgré le fait qu'avoir dit ce que j'avais à dire m'ai soulagé un peu, je m'en veux quand même aussi.

Je lance un regard perdu à Kaarl.

Il l'ignore.

J'interroge Maël et John du regard. Ils haussent les épaules. Se regardent entre eux puis Maël prend la parole.

« -On va vous laisser. John me doit une revanche aux échecs. »

Il lui frappe amicalement l'épaule. Me saluent. Et s'en vont.

Kaarl s'est accoudé à la fenêtre. Il pleut à grandes gouttes. Je ne le rejoins pas. Je me sens coupable. Mais de quoi ?

« -Kaarl ? »

Bien sur, il ne répond pas. Ce qui tord un peu plus mon estomac. Je m'appuie doucement à l'angle de la table.

« -Je suis désolée. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'étais énervée, je Excusez moi. A cause de moi, vous étiez déjà en froid avec votre conseil. Je n'est fait qu'empirer les choses. J'aurai du ne rien dire. »

Il ne répond toujours pas. Je pousse un petit soupir de déception et me dirige vers la porte. Il a peut-être besoin d'être seul.

« -Si vous voulez me parler, je serai dans mes appartements. »

J'attrape la poignée de la porte.

Quand il m'arrête. Enfin.

« -Tiana SAUVEL, je vous interdit de sortir de cette salle. »

Je me pétrifie. M'arrête dans mon geste. Il n'y a aucune once d'ironie dans sa phrase. Il a prononcé les mots un à un, formant de courtes pauses entre.

Il est tourné vers la fenêtre. Moi vers la porte. Ma main suspendue à la poignée.

«-Quels sont les autres éléments que vous n'avez pas citée ? Pourquoi ne m'avez vous jamais dit que vous aviez déjà rencontré le conseil ni jamais parlé de ce qu'il vous ont fait ou non ?  »

Mais qu'est ce que ça peut bien lui faire ? Je me remémore rapidement ses questions dans le bon ordre.

« - Si je vous les donnes, ils ne serviront plus à rien. Je n'aurai plus rien qui puisse les arrêter. Et je ne sais pas. Cela ne me semblait pas vraiment important au point d'en parler sans contexte. Vous ne m'avez jamais posé la question »

Il prend le temps d'y réfléchir. Beaucoup de temps.

Je n'y tiens plus. Je pose la question qui me torture l'esprit.

« -Je sais que je n'aurai pas du agir ainsi mais pardonnez moi de vous demander qu'est ce qui vous met autant en colère ? Je Est ce moi ? »

J'attends un moment. Je prend son silence pour un oui.

« -Je ne sais pas vraiment ce que j'ai fait, mais si cela vous met dans un état pareil alors je m'en excuse. »

Voyant qu'il ne daigne me répondre, je sors de la pièce.

Mais encore une fois, il m'arrête froidement. Encore plus froidement.

Je me dis alors qu'il a peut être besoin de parler. Et qu'il réfléchit à la manière dont il va s'y prendre. Mais de quoi ? Et pourquoi maintenant ?

Je m'avance doucement vers lui. M'appuie à la fenêtre à côté de lui.

« -Je ne suis pas énervé contre vous Tiana. Mais contre moi. Et avouer mes torts est des choses que je déteste le plus.»

Il marque une pause. Même assez étonnée, je décide de le laisser prendre son temps.

« -Je m'en veut de n'avoir rien fait quand bien même je connaissais les torts de mon père. Et aussi de ne pas pouvoir virer et punir les membres de mon conseil.

-Qu'est ce qui vous en empêche ?

-La loi.

-Mais vous êtes le roi n'est ce pas ?

-Bien sur.

-Alors pourquoi ne changez vous pas la loi ? »

Kaarl rit de ma remarque.

« -Ce n'est pas aussi simple que cela demoiselle. »

Voyant que je ne dis rien, il poursuit.

« -En tant que roi, je peux proposer des lois. Lois qui doivent être votées par le conseil lui même.

-Mais c'est absurde ! C'est complètement injuste !

-La vie est absurde et injuste, Tiana. Je pensais que vous l'aviez compris. »

Je pousse un petit soupir et me tourne vers le ciel.

"-Vous savez, pour moi, ce n'est pas votre faute. Vous n'y êtes absolument pour rien. Vous ne pouvez pas y faire grand chose si il s'agit de la loi."

Il ne me répond pas. Ses épaules sont affaissées. Il à vraiment l'air de s'en vouloir. Mais je ne sais que dire d'autre.

Il pleut toujours. Les nuages couvrent les étoiles. J'aperçois soudain un éclair. Je m'approche un peu plus de la nuit.

Quand il se met à gronder. Le tonnerre.

J'observe le ciel avec intérêt pour attendre le prochain éclair. Qui ne tarde pas. Toute la salle s'illumine à son arrivée. Le tonnerre le suit. Et la pluie tombe de plus en plus fort.

Je me tourne vers le roi. Il me fixe. Éclate de rire.

« -Je peux savoir ce qu'il y a de drôle ?

-Votre tête quand vous attendez un éclair. »

Je lève les yeux au ciel. Ignore le commentaire de Kaarl et me rappuie sur le rebord de le fenêtre. Bien qu'a mon insue, j'ai quand même réussi à lui redonner le sourire...

« -Vous n'avez donc pas peur de l'orage ?

-Absolument pas. J'adore ça. J'ai l'impression que seuls la pluie, et le tonnerre me comprennent. Il sont à la fois triste et énervés. Doux et puissant. Et... »

Kaarl ne me laisse pas finir ma phrase. Il m'attrape doucement par la taille et me rapproche de lui. Il me sourit. Sourire que je lui rend. Suivit d'une question et d'un petit sourire en coin?

« -Auriez vous peur Kaarl ? »

Il ne me réponds pas. J'hésite entre exploser de rire ou me blottir contre lui pour le rassurer.

Je choisi la seconde option.

Le tonnerre se fait plus fort. Kaarl frémit. Je lui dit dans un murmure.

« -Fermez les yeux. Écoutez. Imaginez vous une grande boule de verre. Le tonnerre est à l'intérieur.

Écoutez le. Il est prisonnier. Il ne vous veux aucun mal. Tout ce qu'il veut c'est s'exprimer.

Vous qui étiez si énervé tout à l'heure, repensez à ça. Faites ressurgir en vous toute la haine que vous éprouviez toute à l'heure.

Vous voyez ? C'est comme si votre colère se débattait en vous. De la même manière que le tonnerre. Essayez de les faire comme fusionner.

Écoutez le tonnerre. Il criera pour vous. »

Saved for a whileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant