Chapitre 37

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Nous sommes presque arrivé au palais quand j'arrête enfin de pleurer.

Kaarl n'a pas dit un mot du trajet. Il a l'air confus. Il doit se demander qu'est-ce qu'a bien pu me dire mon père. Quoi qu'il s'imagine, il doit être loin de la vérité.

Je relève la tête et le regarde. Il n'a pas cessé de me fixer. Il me sourit tristement. Je fais de même. Je respire un grand coup. Consciente qu'il va me poser des questions.

Mais il n'en fait rien. Peut être juge t'il que j'ai bien assez souffert.

Nous arrivons au palais. Je ne sais vraiment pas ce que je ressens. Un mélange de haine, de tristesse, de peur, de culpabilité, de remords. J'aurai aimé pouvoir poser des questions à mon père. Qui n'est pas mon père. J'aurai peut être un peu mieux compris les choix de ma mère. Si seulement elle était encore là

Une larme. Une seule. Coule sur ma joue. Kaarl s'approche et l'essuie.

Je suis responsable de la mort de ma mère.

Il me fait descendre. Maël nous attend comme prévu à l'entrée.

Comme toute à l'heure. Je suis comme toute à l'heure. Je marche mais je ne m'en rend pas compte. Maël me parle. Je lui réponds d'un ton morne. Mais je ne m'en rend pas compte. C'est comme si j'avais quitté mon corps. Quitté ma vie.

Maël lance un regard inquiet à Kaarl. Celui ci hausse les épaules. Peut être pour lui dire qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé.

Voyant que je ne dis rien et que je ne suis pas pressée d'avancer, Kaarl relate les faits à son ami.

J'ai des fourmis dans les jambes. Une goutte de sueur perle sur mon front. J'ai la tête qui tourne. Je ne me sens pas bien. Vraiment pas bien.

Trop. Trop dévènements pénibles dans la même journée. Mes yeux se ferment doucement. Ma tête bourdonne. Ma vision se floute. Maël à juste le temps de passer un bras sous ma nuque avant que je ne m'écroule par terre. Dans un océan de douleur.

Laquelle est la plus pénible ? Je dirai sans hésiter celle qui écrase mon coeur.

Je ne me suis pas vraiment évanouie. J'ai vu Maël me porter en courant presque. Kaarl le suivre. Tout deux inquiets. Je les ai entendu me dire qu'ils étaient là. Que tout aller bien.

Mais tout ne va pas bien. Si seulement ils s'avaient. Si seulement ils savaient à quel point je suis un monstre. Je suis née d'un crime.

Ils m'ont assis sur un des fauteuils de la bibliothèque. « Elle se sentira peut être plus en sécurité ici » : Voici ce que Maël a dit à Kaarl. Il a ensuite regardé l'heure. Je n'ai pas entendu ce qu'il a dit au roi mais toujours est-il qu'il est parti. Il m'a dit à toute à l'heure.

Kaarl est assis sur le fauteuil d'à côté. Il est très proche de moi. Je sens son souffle sur ma nuque. Cela ne me déplais pas.

Ma vision redevient peu à peu nette.

Je me tourne vers lui. Contre toute attente, il sourit. Il s'approche encore plus de moi. Comme si comme si il

Non. Une réalité brutale me frappe. Je m'écarte brusquement de lui. Il sursaute. M'interroge du regard.

Toute trace de son sourire a disparu. Je vois même dans son regard que je l'ai blessé en réagissant comme ça.

Mais je devais.

Il se lève. Les traits graves. Masquant sa tristesse. Il déplace le fauteuil en face de moi. Plus loin.

Je soupire. J'aurai moi aussi préféré le laisser faire. Mais je savais ce qu'il allait faire.

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